Traudl Junge avait 22 ans et rêvait d'une carrière de danseuse quand se présenta la « chance de sa vie » : Adolf Hitler demanda à la jeune secrétaire de faire un test de dictée. De 1942 jusqu'à la mort du Fürher, elle fut constamment à ses côtés, dactylographia ses discours, ses lettres, ses testaments privé et politique, l'accompagna dans ses derniers moments. Aussitôt après la guerre, la jeune femme a consigné par écrit ce qu'elle avait vécu. Il a fallu un demi-siècle pour que Traudl Junge se sente prête à rouvrir sa mémoire, convaincue par la journaliste Melissa Muller.Traudl Junge aura passé plus de 50 ans de sa vie à essayer de comprendre son aveuglement. L'honnêteté de son témoignage, son absence de complaisance vis à vis d'elle-même, la clarté de son expression concourent à faire de ce récit un document capital. Tout commence par la rencontre surprenante avec Hitler : elle attendait un tribun vociférant, elle découvre « un monsieur souriant et délicat, à la voix douce et modulée ». Elle sera donc heureuse dans son travail, protégée par un homme qui incarne une figure paternelle, tenue à l'écart des opérations les plus secrètes. Quand les doutes surgissent, elle s'interdit d'aller plus loin dans l'investigation. Par loyauté autant que par confort. Pendant toute la guerre, cette jeune femme intelligente et empathique a, sans le savoir, participé à la plus monstrueuse des entreprises de destructions humaines.
Est-on innocent quand on ne sait pas, ou est-on coupable de ne pas savoir oe
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