"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le voyage de François Hollande à La Havane, et sa jubilation à parader avec Fidel Castro, rappelle la fascination de la gauche française pour la « belle révolution ». Le président a préféré oublier la tribune qu'il avait signée en 2003, dans laquelle il défi nissait le régime castriste comme un « pouvoir personnel, voire familial, refus d'élections libres, censure, répression policière, enfermement des dissidents, camps de travail, peine de mort, bref, l'arsenal complet d'une dictature ». Le passage du pouvoir de Fidel à Raúl Castro, à partir de 2006, est venu en effet parfaire la tyrannie dynastique.
Bien avant Hollande, nombreux sont ceux qui ont chanté le Líder Máximo. Déçus par le communisme à la soviétique, ils trouvent à Cuba une révolution à leur mesure : fraternelle, sensuelle et joyeuse. Peu importe si la réalité n'a rien à voir avec cette image, car dès la prise du pouvoir, le nouveau régime fusille à tour de bras, les prisons se remplissent d'opposants, sans que le processus démocratique annoncé ne voie le jour. Mais les thuriféraires du régime, « les idiots utiles », cinéastes, acteurs, mais aussi musiciens, sportifs, animateurs télé et toutes sortes de célébrités avaliseront les fables mises en avant : de Gérard Philipe à Jean-Paul Sartre, de Jack Lang à Jean-Luc Mélenchon, de Diego Maradona à Laurent Ruquier, et tant d'autres.
Rares sont ceux qui, aux charmes tropicaux ont préféré la vérité, qui ont dénoncé les emprisonnements, les jugements iniques, la chasse aux homosexuels, la censure, le rationnement, la misère, qui ont aidé les exilés, qui ont alerté sur les milliers de fugitifs, les balseros, noyés ou mitraillés par les garde-côtes.
Voici qu'aujourd'hui Barack Obama parle de lever l'embargo américain, sans avoir obtenu, en échange, le moindre gain démocratique. La normalisation des relations diplomatiques a eu pour premier effet le retour du glamour et des top models. Le but visé ne serait-il pas de faire de Cuba une destination touristique privilégiée, un paradis sexuel, en somme ?
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