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Né en 1955 à Chicago, Christopher Wool est aujourd'hui un des peintres les plus connus de sa génération et une figure majeure de l'art américain. Célèbre pour ses tableaux/ lettres en noir et blanc, il expérimente dans ses oeuvres de nombreuses techniques picturales : pochoirs, peinture à la bombe, sérigraphie, images retravaillées sur ordinateur... Déjà représenté dans de prestigieuses collections internationales (MoMA, New York, Tate Collection, Londres, Centre Georges Pompidou, Paris, etc.), l'artiste est aussi présent dans les collections du musée d'Art moderne avec une oeuvre de 2007. Christopher Wool a déjà fait l'objet d'importantes rétrospectives (MoMA de New York, MoCA de Los Angeles, musée Boijmans van Beuningen de Rotterdam).
Sans prétendre à l'exhaustivité d'une rétrospective, l'exposition proposée par le musée d'Art moderne de la Ville de Paris présente une trentaine de peintures et de sérigraphies du début des années 1990 à nos jours, pour permettre de découvrir ou de mieux comprendre la démarche de Christopher Wool. La sélection des oeuvres fait une large part à ses tableaux récents dont plusieurs seront présentés pour la première fois à Paris. Elle se décline en trois séries distinctes jouant sur les notions d'abstraction, de motif, de répétition et d'expression gestuelle.
Bien que la couleur soit souvent limitée à une ou deux teintes ou encore au noir et blanc, et que les formes soient réduites à des taches ou à des lignes, les effets de recouvrement et de transparence rendent la lecture de chaque toile complexe. Leur spontanéité, évidente au premier regard, est contredite par les techniques employées, mécaniques (pochoir) ou numériques (oeuvres réalisées à partir de clichés de peintures plus anciennes retravaillées sur Photoshop). Les taches, les coulures, les déformations, tous les « accidents de fabrication » deviennent des formes créatives à part entière. Ce qui d'habitude attire l'attention dans un tableau - son sujet, sa composition, sa facture - apparaît ici secondaire. À la manière d'Andy Warhol, qui nous oblige à regarder différemment le quotidien dans ses films et sérigraphies, ou encore de Jackson Pollock, qui modifie notre perception de la composition picturale, Christopher Wool joue, dans des tableaux de grands formats, sur la tension entre la peinture et l'effacement, le geste et le retrait, la profondeur et la planéité, et nous invite à renouveler le regard que nous portons traditionnellement sur la peinture abstraite.
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