80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
« En effet, elle amenait des hommes dans sa chambre parce qu'elle avait besoin d'eux, de l'illusion souterraine contenue dans les paroles qu'ils lui disaient, de l'aigreur de leurs peaux huileuses, de leur présence passagère qui remplissait le hamac de caresses, dans un moment de tendresse. Mais il était nécessaire de continuer à survivre, de croire à quelque chose [...] Elle poursuivrait dans la foule jusqu'à l'épuisement. Plongée dans l'observation des visages variés, quelqu'un lui a peloté les fesses. Elle a pressenti les regards malicieux, qui dardaient sur elle, et à ce moment, elle n'a pas résisté aux larmes. Elle a cherché dans ces visages le témoignage collectif d'un complice. On peut même en douter. Mais ces dernières années, par exemple, elle n'en a pas trouvé; aucun. Néanmoins, pendant un moment, elle a seulement éprouvé l'hypothèse de faire bouger ses forces, celles qui lui restent après cette chaleur étouffante, celles d'une quête interminable. C'est ainsi qu'elle s'est aperçue de l'inutilité de tout. Quand elle s'est trouvée à nouveau dans la rue, courant sans but précis »
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