"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'image est plaisante, de ce couple inattendu où se rejoignent glamour, politique et show-biz, mais si cette dame de coeur est la dernière en date, elle n'est pas la seule conquête d'un homme au besoin de séduction omniprésent. Il y a eu les petites amies de jeunesse puis Marie-Dominique, mère de ses deux fils, et ensuite Cécilia, l'épouse surmédiatisée dont l'influence sociale et sentimentale était peut-être trop marquante pour ne pas entraîner une rupture. Il y a eu aussi toutes les liaisons, avérées ou infirmées, avec une journaliste de presse écrite, une autre de la télévision, une pulpeuse chanteuse bosniaque, une célèbre navigatrice, une belle actrice de cinéma, une élue municipale niçoise, une ministre de son gouvernement... Toutes les femmes du président...
Dans l'histoire de la République, Nicolas Sarkozy est un cas particulier. Remarqué par sa rage de vaincre, élu jeune, il a dépoussiéré le style élyséen mais se distingue surtout comme celui qui a donné à la fonction présidentielle une médiatisation peu commune. Metteur en scène de sa propre image, il se démultiplie sur les écrans et dans les journaux, mêlant avec habileté la politique aux paillettes, attirant sous les spots ce qui brille pour en capter le reflet au profit de sa notoriété. Communicant averti, Nicolas met à profit avec une relative finesse son art d'utiliser les médias pour offrir à Sarkozy une dimension nouvelle, plus moderne : en faisant la couverture des mêmes magazines que ses amis people, il aspire à obtenir la même popularité, à exercer sur le public la même fascination. Mais il est une autre particularité à travers laquelle Nicolas Sarkozy se distingue de ses prédécesseurs : il n'hésite pas à combiner astucieusement vie privée et vie publique en étalant au grand jour ses péripéties amoureuses. Avec lui, un président révèle pour la première fois les bonheurs et déboires de sa vie de couple, est le premier à voir sa légitime épouse le quitter puis revenir, le premier à divorcer au cours de son mandat, le premier à retourner au célibat et avoir des liaisons peu dissimulées.
S'ils n'ignoraient rien de l'érotisme du pouvoir, ses prédécesseurs veillaient, dans une pratique bienséante et hypocrite, à maintenir la tradition des maîtresses cachées dont seuls les proches et les initiés connaissaient l'existence. Lui, il a choisi, par l'artifice d'une fausse " paparazzade ", de se montrer dans un parc d'attraction, royaume des illusions enfantines, au bras de la féline et fantasmatique Carla Bruni, dévoilant une histoire de princesse charmante au casting de romance hollywoodienne.
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