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La maison traditionnelle balinaise, vaste enclos bâti sur une parcelle de 500 à plus de 1000 m2, voire beaucoup plus, et composé de plusieurs pavillons organisés autour d'une cour centrale, n'est plus adaptée au contexte urbain.
Densifiées et morcelées, les habitations contemporaines présentent de nombreuses transformations des modes de structuration de l'espace, des techniques de production et des usages du modèle vernaculaire. Les contraintes qui pèsent sur l'espace domestique sont fortes dans la ville de Denpasar, capitale de la province indonésienne de Bali, qui connaît, depuis le milieu du XXe siècle, une croissance accélérée.
En moins de trente ans, de 1961 à 1989, le nombre de citadins a plus que quintuplé : en 1961, Denpasar comptait 56 780 habitants et en 1989, 314 371, soit 12 % de la population totale de l'île et plus de 60 % de sa population urbaine. Le présent ouvrage s'intéresse aux transformations concomitantes des espaces bâtis et sociaux des maisons de type umah, qui sont les habitations des Balinais roturiers, dans la ville de Denpasar.
Il s'applique à identifier les permanences, les mutations et les effacements du legs balinais, ainsi que les innovations inhérentes au fait urbain et à la modernité. L'approche ethno-architecturale met en évidence la corrélation étroite qui lie les formes architecturales et urbaines, à l'ordre social coutumier balinais. A Bali, la relation habitat-habitant est d'autant plus forte que la résidence est une affiliation cultuelle.
Groupement territorial, la maison correspond à l'espace intra muros qui inclut, outre l'espace domestique, le temple familial avec l'autel des origines où se perpétue le culte des ancêtres. Groupement social, la maison comprend la famille au sens large du terme, c'est-à-dire l'ensemble des familles nucléaires qui habitent dans la maison et celles qui sont ancrées à son temple familial. Toutes sont liées par un même culte des ancêtres qui résident dans le temple familial et s'incarnent périodiquement dans un de leurs membres.
Aussi la maison, dans la double acception sociale et territoriale du terme, constitue-t-elle un groupe cultuel de descendance. Dans cette perspective, il apparaît que, parallèlement aux contraintes imposées par la modernité et le fait urbain, la nature et le degré des transformations admises dans l'habitat demeurent, en grande partie, déterminés par le statut cultuel de la construction.
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