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« Ma grand-mère habitait en bout de piste à Orly, elle était dame pipi à Orly où je passais mes vacances quand j'étais gamin. Dans les chiottes d'Orly - j'adorais ça : " Départ à destination de Rio de Janeiro... " Putain, ils s'en vont à Rio ! Et je courais voir. Je voyais toutes les villes du monde défiler : Saigon, Addis-Abeba, Buenos Aires... Moi, j'étais dans les chiottes. Elle, elle nettoyait les chiottes, elle travaillait pour une boîte qui s'appelait L'Alsacienne. Ma grand-mère se rasait, j'étais toujours fasciné. Elle avait un Gillette double lame et elle se rasait. Quand je l'embrassais, je lui disais : "Tu piques encore, Mémé ! - Je me raserai demain, t'en fais pas..." »
Une vie de funambule courant au-dessus de ses précipices intimes. Le portrait d'un joueur qui ne triche pas. Christophe Ono-Dit-Biot, Le Point.
Un livre de souvenirs si crus qu'il en est bouleversant. Catherine Schwaab, Paris Match.
C’est l’histoire d’un voyou qui n’a pas peur de dire qu’il est un voyou ! Alors, bien-sûr, il y a des incohérences, des failles dans le personnage que l’on aimerait parfait, tant il nous a apporté de bonheur dans des rôles incroyables depuis tant d’années. J’ai protesté quand il a quitté la France « non, pas lui ! » mon acteur français préféré depuis Barocco et j’ai détesté son arrogance alcoolisée, ce mépris envers nous, cette douloureuse trahison. Ce texte remet un peu les choses en place parce qu’il explique un certain nombre de choses dans la vie de ce grand qui est resté un enfant malheureux, prêt à se jeter dans les jupes de n’importe quelle maman. C’est écrit comme il pense, avec ses mots et c’est empreint d’une grande sensibilité. Un récit lu avec avidité et j’ai compris pourquoi j’aimais cet acteur immense et pourquoi je le détestais, parce qu’il est finalement profondément humain.
Depardieu écrit comme il parle et comme il le dit, il n'essaie plus d'être aimable avec l'âge alors il jure un peu (trop) et bougonne pas mal contre la France tiède et peureuse qui ne ne le comprend pas bien. On aime ses rencontres, sa manière de sentir la vie et de l'avaler toute crue. On aime son hyper sensibilité et la manière dont il se raconte jusqu'au chapitre sur ses mariages et ses enfants où ça se gâte. Ses amitiés avec Poutine ou Karimov restent incompréhensibles, lui Gérard ne comprend pas ce qu'on peut bien lui reprocher. Ce qui ressort de ce livre confession c'est que l'acteur homme d'affaire est beaucoup plus doué pour la survie que pour la vie qu'il trop embrasse et mal étreint. Sa lucidité qui semble s'émousser quand il s'agit de ses encombrantes amitiés ou de la manière dont il a élevé ses enfants n'empêche pas d'aimer ce grand acteur à faille qui par son parcours a quelques ressemblances avec celui d'un autre monstre comédien hyper sensible, Marlon Brando.
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