Au premier abord, cet ouvrage du Dr Domitien Ndihokubwayo, ministre des Finances du Burundi, se présente comme un récit autobiographique. C'est ce qui fait son originalité et sa puissance d'évocation, renforcée par le style précis et sensible de l'auteur qui revient sur son enfance, sa jeunesse, son expérience académique en Allemagne. Mais au fil du texte, se déroule un véritable programme politique, culturel et économique, proposant à partir du contexte burundais une voie qui évite plusieurs écueils : les affres du néocolonialisme, l'enlisement dans les « aides au développement », la perversion mortifère des identités sociales apportée par la colonisation - la ségrégation organisée entre Tutsi et Hutu étant le plus funeste et célèbre exemple. C'est donc une forme de libération mentale, d'affranchissement à l'égard de l'Occident « nourricier », figure tutélaire écrasante, qui se révèle nécessaire dans la réalisation du Burundi comme nation. Rien de moins qu'une seconde décolonisation.
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