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« Le patron nous quitte... Il va être nommé au Conseil Constitutionnel... Il déjeune avec Macron, ce sera officiel à 17 heures. Il va t'appeler dans l'après-midi pour te dire qu'il souhaite que tu lui succèdes. Tu fais le surpris... Jusqu'à 17 heures, tu me jures de la fermer ! » Ce 13 février 2019, la matinée touche à sa fin, lorsque Ludovic Martinez, le directeur de cabinet d'Alain Juppé, évente l'un des secrets les mieux gardés de ce début d'année. Au bout du fil, Nicolas Florian.
En à peine 48 heures, ce dernier maîtrise ses rivaux. Et devient l'héritier. C'est dans la peau du maire sortant que l'ex-adjoint aux Finances abordera les municipales de 2020. L'horizon est dégagé.
Mais c'est sans compter les macronistes qui ne lui reconnaissent ni talent, ni légitimité. C'est sans compter aussi un opiniâtre écologiste, opposant depuis 25 ans et persuadé que son heure est venue. Son nom : Pierre Hurmic. C'est sans compter enfin l'ex-syndicaliste de Ford, Philippe Poutou, à qui la France insoumise fait la danse du ventre.
Mais, après 24 ans de règne, pourquoi les juppéistes s'inquiéteraient-ils ? Certes, Emmanuel Macron a donné carte blanche à Thomas Cazenave, son ancien voisin de bureau de l'inspection générale des Finances. Mais en ce mois de février 2019 qui peut croire qu'une implacable mécanique vient de s'enclencher ? Qu'un fief historique de la droite est plus menacé que jamais ?
Mépris, trahison, opportunisme, virus, si la politique était un polar, elle aurait choisi Bordeaux. Voici les coulisses d'une élection historique. Voici la chute de la « maison Juppé ».
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