L'art du XXe siècle aura été en grande partie celui de la lourdeur théorique, de la pesanteur des idées avant-gardistes et des ambitions de l'art à sauver le monde à coup de manifestes. Dès 1909, Kandinsky anticipait parfaitement le ce qu'allait être la « croix » qu'allait être pour l'artiste la lourdeur du siècle à venir : « l'artiste n'est pas un enfant du dimanche de la vie, il n'a pas le droit de vivre sans devoir, il a une lourde tâche à accomplir, et c'est souvent sa croix ». Ces dernières années, l'émergence d'une véritable industrie de la culture a promptement submergé le « théorisme » moderne, pour y substituer un impératif touristique et récréatif qui n'a de léger que l'apparence. Cette légèreté à la mode impose ses critères quantitatifs et comptables à coup d'affichage de prix mirobolants, de nombre de visiteurs, de coût de fabrication, de marketing et de buzz médiatique. La ronde des avant-gardes a cédé la place au circuit des foires, le musée à Monumenta.
Alors, quid de la légèreté ? S'interrogeant sur ce qu'il reste de légèreté dans l'art contemporain, ce livre pose la question de ses frontières avec cette inconsistance que lui reproche parfois le grand public. Mais il défend la légèreté comme un principe de liberté, d'autonomie et d'humour en en retraçant l'histoire à travers le passé et l'art d'aujourd'hui.
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