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« Muets de saisissement, Hector et lui regardent le monde se recomposer dans une magnificence de couleurs. Comme s'ils étaient les premiers à contempler des ciels pareils. Chacun commence à entrevoir la vérité de l'autre, à deviner qu'ils sont tous les deux pareillement démunis au coeur de la vérité des choses. Et qu'au sein d'une telle immensité, ce qu'un homme porte en son coeur n'a plus guère de poids. »Malgré l'annonce d'une tempête, Bolivar, un pêcheur sud-américain, convainc le jeune Hector de prendre la mer avec lui. Tous deux se retrouvent vite à la merci des éléments, prisonniers de l'immensité de l'océan Pacifique. Unis par cette terrifiante intimité forcée et sans issue, ils se heurtent aux limites de la foi et de l'espoir, à l'essence de la vie et de la mort, à leur propre conscience.
Dans ce face-à-face d'une intensité spectaculaire, Paul Lynch explore la condition humaine avec une force digne d'Hemingway ou de Camus, et s'impose définitivement comme un virtuose des lettres irlandaises.
Grâce à son écriture ample et imagée, Paul Lynch parvient à nous tenir en haleine jusqu'à la dernière page de ce très beau roman, intimiste et âpre, désespéré et haletant. Page des libraires
Partis en mer malgré un avis de gros temps, le pêcheur sud-américain Bolivar et son jeune compagnon Hector se retrouvent prisonniers de la tempête, puis d’un bateau avarié dérivant sur l’immensité de l’océan Pacifique. Unis dans un tête-tête forcé, les deux hommes organisent leur survie, autant physique que psychologique.
Après une première partie dominée par la tension de l’action, tandis que Hector et Bolivar, que jusqu’ici tout opposait, réunissent leurs forces contre les éléments déchaînés, puis pour assurer les bases de leur survie, le récit se resserre peu à peu sur la confrontation psychologique des deux hommes, et enfin de chacun avec soi-même. Alors que le temps s’allonge et se vide pour les deux Robinsons, désormais rodés quant à leur précaire organisation matérielle, c’est leur mental qui envahit la narration. Et dans la lutte sans merci entre leur volonté et leur désespoir, on assiste à leur mise à nu jusqu’au tréfonds de leur être, et à leur terriblement tardive prise de conscience de ce qui fait le véritable prix de la vie.
Bien plus qu’une histoire de survie, Paul Lynch nous propose, au travers de ce roman métaphorique, une réflexion d’envergure sur la condition humaine. Car l’errance de ces deux hommes perdus dans une immensité déserte, oscillant entre désespoir et foi en leur survie, torturés par la conscience de leurs fautes dans une expiation préalable à une possible rédemption, n’est autre que celle de toute l’espèce humaine. Ainsi l’aveuglement de notre orgueil et de nos égoïsmes s’assortit de nos doutes et de nos peurs face à notre destinée de mortels. Ainsi nous partageons-nous entre, d’un côté, la perception de notre insignifiance, à la fois écrasante et miraculeuse dans une nature immense et incontrôlable qui nous renvoie à notre solitude dans le vide de l’infini, et, de l’autre, notre espoir et notre foi en une possible issue à notre finitude. Enfin, ainsi cherchons-nous le chemin qui donnera un sens à notre existence, celui qui passe par des valeurs universelles transcendant nos individualités.
A la fois poétique et réaliste, aussi profondément juste dans l’exploration psychologique de ses personnages qu’impressionnant dans son évocation des variations infinies de la mer, et surtout doublé d’une portée philosophique et mystique magistralement suggérée, ce roman a tout pour devenir un monument de la littérature. Coup de coeur.
Au-delà de la mer est le quatrième roman de Paul Lynch. J'ai lu ses trois précédents qui t été des coups de cœur. L'Irlande et le peuple irlandais a toujours été au centre de ses romans. Pour celui-ci le décor change. Nous partons en pleine mer, sur les côtes de l'Amérique du Sud.
Bolivar est pêcheur. Il embarque avec lui Hector un adolescent pour une sortie en mer. Une tempête est annoncée, mais Bolivar n'en a que faire, il lui faut aller pêcher. Il n'est qu'un pêcheur et il lui faut vivre ou survivre.
Alors qu'ils sont en pleine mer, la tempête les surprend. L'eau monte, les vagues déferlent. La pêche est bonne. Bolivar jubile, Hector est horrifié. Mais c'est l'avarie. Le vent souffle trop fort, le moteur casse.
Ils sont tous les deux, au milieu des eaux, au milieu de la mer, au milieu de nulle part.
La mer est un personnage à part entière. Elle a une place centrale dans ce roman. Toutes les sensations nous traversent pour nous faire ressentir sa présence. Elle nous enveloppe, nous berce, nous horrifie. Tantôt rassurante, tantôt effrayante.
J'aime le style et le lyrisme de l'écriture de Paul Lynch. Sa plume est pleine de noirceur et pour tant sa prose est magnifique. Encore une fois j'ai été sous le charme de la puissance et de la beauté de ses mots.
La description des personnages est faite avec minutie et brièveté. En peu de mots, il sait décrire des vies cassées et cassantes, la noirceur du monde, les gens des bas fonds.
Dans ce récit j'ai retrouvé un petit quelque chose du Vieil homme et la mer de Hemingway. L'atmosphère du roman, le huis-clos entre Hector et Bolivar m'a rappelé ce classique qui m'a marqué.
Une lecture marquante et une prose magnifique.
"Le bruit traverse l'écume du sommeil. Le vent déchaîné. Débouchant de l'obscurité pour atteindre une autre obscurité plus réelle que le rêve. Relevant sa casquette, il cherche la lune du regard. Il y a quelque chose d'anormal dans les ondulations des vagues."
"Les femmes sont compliquées, mais les hommes le sont aussi. Et on est tous aussi nul les uns que les autres en la matière."
"Le monde dans sa première clarté. C'est souvent ainsi, un lent ruissellement de couleurs fondues. La sensation du temps, comme si le monde était en train de naître à lui-même. Il étire ses bras et ses jambes, il écoute la mer et a l'impression de percevoir un murmure d'un passé très lointain."
Bolivar n'est "qu'un pêcheur" mais un pêcheur qui sait ce qu'il veut.
Une tempête s'annonce ? Bolivar connait la mer, il décide d'embarquer tout de même.
Son acolyte est introuvable ? Bolivar partira avec Hector, un adolescent peu aguerri aux techniques de pêche.
Et des techniques de pêche et de survie, ils vont en avoir besoin car la tempête les emporte loin de la côte, endommage gravement leur moteur, détruit leurs moyens de communication avec le monde.
Bolivar et Hector vont devoir survivre avec les moyens du bord le temps que l'on vienne à leur secours.
C'est un huis-clos en pleine mer qui se met en place. Ces deux hommes qui ne se connaissaient pas quelques jours auparavant doivent maintenant combattre côte à côte pour leur survie.
J'ai beaucoup aimé le cheminement intérieur des deux hommes, leur lutte (ou absence de lutte parfois) contre la nature implacable, la folie qui les guette.
Les descriptions sont vivantes, les petits détails font la différence, comme les déchets jetés à la mer que Bolivar et Hector retrouvent dans l'eau, dans l'estomac de tortues... Certaines scènes sont cataclysmiques, et l'on vit la tempête avec les pêcheurs.
J'ai beaucoup apprécié ce roman qui nous emmène loin de l'univers géographique habituel de Paul Lynch et je n'hésiterai pas à lire ses précédents romans.
Bolivar, pêcheur mexicain, part en mer avec le jeune et inexpérimenté Hector, malgré les avertissements de la météo. Il a désespérément besoin de gagner de l'argent et est donc prêt à prendre le risque. Comme on pouvait s'y attendre, le mauvais temps les attrape au large et bientôt ils perdent toute possibilité de rejoindre la terre.
Ce qui suit est le récit de leur lutte physique et psychologique pour survivre au cours des semaines à venir. A la dérive dans le vaste océan, le stress émotionnel et psychologique fait des ravages tandis qu'ils réfléchissent à leur passé, à leur vie.
On quitte le simple récit de survie et le roman devient une parabole existentielle.
« Au-delà de la mer » est ma première rencontre avec Paul Lynch, un auteur que vous êtes nombreux à apprécier et je comprends bien pourquoi. Cet homme sait écrire. Pourtant, ce huis clos intemporel m’a au final un peu ennuyé. Embarquée rapidement par les premières pages, j’ai aussi vite ressenti le côté répétitif. J’attendais le moment charnière, celui où l’auteur passerait à la vitesse supérieure, où il me noierait dans une émotion surprenante et révélatrice, mais ça n’est jamais arrivé (et j’imagine que l’intention de l’auteur n’était pas là).
J’ai finalement navigué sur une mer trop plate à mon goût et non pas sur un océan déchaîné comme je me l’étais imaginé. Trop métaphysique? trop contemplatif pour la lectrice que je suis? c’est possible.
Prendre la mer, coûte que coûte, malgré l ‘annonce d’une tempête… Avec un inconnu de surcroît…
Bolivar, un pêcheur sud-américain, embarque en compagnie du jeune Hector. Ils sont rapidement à la merci des éléments, tout petit dans l’immensité de l’océan pacifique déchainé…
Les jours se suivent… Bolivar et Hector font connaissance. Nous découvrons deux hommes aux caractères bien différents avec leurs forces et leurs faiblesses.
Les jours ne se ressemblent pas… Il faut trouver de quoi subsister, tenir bon, malgré le manque de tout.
Les jours, n’existent plus… Nous perdons la notion du temps, comme les protagonistes, au fil des pages et au rythme de la coque de noix, qu’est devenu leur bateau, qui divague au gré des vents et des courants…
C’est le premier roman de Paul Lynch que je lis et j’ai fait une belle découverte. « Au delà de la mer » nous plonge dans le passé des personnages, qui se retrouvent face à eux-mêmes, face à leurs leurs erreurs et leurs regrets.
C’est inconfortable tellement l’atmosphère est pesante. Une lecture forte qui tient en haleine jusqu’à la dernière page.
Ce roman m’a donné envie de découvrir les précédents livres de l’auteur.
Bolivar, vieux pêcheur, possédant son propre bâteau décide de partir en mer bien qu'une tempête ait été annoncée. Il persuade Hector, jeune pêcheur peu expérimenté à prendre la mer avec lui. Quand la tempête arrive, beaucoup plus violente que prévu, ils se retrouvent tous deux seuls au milieu de la mer, le moteur ayant rendu l'âme peu après les déferlantes. Les deux personnages vont être obligés à une cohabitation non désirée, passant d'une haine féroce à une collaboration de survie. Lorsque s'apprivoiser est indispensable à la vie...
J'ai adoré ce livre extrèmement bien écrit. (Bravo d'ailleurs au traducteur qui a su rendre la fluidité de la langue originale en français)! J'y ai retrouvé une intensité qui m'a rappelée Le Vieil Homme et la mer d'Ernest Hemingway avec en plus une tension dramatique entre les deux protagonistes digne de Huis-Clos de Jean-Paul Sartre. Un vrai coup de coeur! Je remercie les éditions Albin Michel pour leur envoi en avant-première!
C’est l’un des livres dont on parlera très certainement beaucoup lors de cette rentrée littéraire 2021. Attendue par de nombreux lecteurs déjà conquis par la plume contemporaine de l’auteur irlandais Paul Lynch, c’est une fantastique odyssée intérieure poétique qu’il nous offre par la parution de son quatrième roman.
Alors que la rentrée littéraire ne commence « officiellement » que le 18 août pour les Editions Albin Michel, j’avais pu déjà lire par-ci par-là, des lecteurs qui attendaient impatiemment la parution de ce livre, du fait qu’ils avaient beaucoup aimé un des précédents bouquins de cet écrivain. Je ne vais pas vous mentir : pour ma part, même si je connaissais de nom l’auteur, Paul Lynch, je n’avais lu aucun de ses autres livres. Ce fût donc une découverte, mais quelle découverte!!!
Ses trois premiers livres trouvaient leurs décors en Irlande. Pour la première fois, l’écrivain a décidé de planter son récit ailleurs : au début dans un petit village côtier sud-américain mais surtout au milieu de l’Océan Pacifique. Afin d’y parvenir, il s’est inspiré d’un fait divers réel survenu en 2013 : après qu’un ouragan ait emporté deux pêcheurs très loin des côtes dans leur petite embarcation, l’un d’eux échoua près d’un an plus tard sur une des îles Marshall. De cette image, l’auteur a souhaité en tirer « un laboratoire expérimental idéal où il pourrait créer pour eux un vide existentiel ».
Bolivar est pêcheur et un jour, par besoin d’argent, malgré qu’une tempête se prépare à l’horizon, il se décide quand même de prendre la mer en compagnie du jeune Hector. Alors qu’ils se trouvent au milieu de l’Océan Pacifique, ils vont devoir faire face aux éléments naturels et à l’impossibilité de rentrer au port. C’est alors tout un voyage que nous fait vivre ces deux pauvres êtres, tant sur la mer qu’au plus profond d’eux-mêmes.
C’est une totale immersion dans cette terrible épreuve que vont subir ces infortunés pêcheurs. On tremble avec Bolivar et Hector sur ce bateau de fortune lors du mauvais temps, lors des jours qui suivent au moment où ils se rendent compte petit à petit que les secours n’arrivent pas et que leurs vivres se réduisent à peau de chagrin.
Cette façon dont l’auteur a de décrire cette immensité de l’océan Pacifique est tout à fait exceptionnelle. On ressent les courants marins, on perçoit le clapotis des vagues sur l’embarcation, on hume les embruns marins,… mais aussi on frémit lorsque les requins s’approchent du bateau, lorsque la tempête manque de le faire chavirer, lorsque le soleil brûle les peaux qui se décharnent au fil des jours.
Sans identifier vraiment le pays ou la ville de Bolivar, c’est toute l’ambiance de l’Amérique latine qui y est façonnée savamment avec beaucoup de talents. Ceci nous conte cette histoire regorgeant de sujets tellement actuels, tels que la solitude ou les terribles changements climatiques que la Terre subit.
Je ne peux que vous conseiller vivement ce livre, empreint de philosophie et d’humanité. Je suis certaine qu’on en parlera beaucoup et c’est amplement mérité au vu de ses très nombreuses qualités.
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