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merci à tous, cela me fait bien plaisir, si cela vous intéresse Jean Michel, je me ferais un plaisir de vous faire parvenir une copie. donnez-moi simplement un endroit où l'envoyer, ou un email... désolé, mais personnellement je n'utilise plus que des liseuses, c'est mon côté écolo extrémiste depuis que je vis dans l'Amazonie, si je ne l'étais pas ici, qui se serait.
une excellente journée à vous et Nina
Vous et J. Michel avez chatouillé ma curiosité, j'ajoute votre livre à ma PAL, et je ne manquerai pas de laisser un avis sur le site dès que je l'aurais lu.
Bonjour, et merci à Jean Michel et Nina. Félicitations aussi à Sébastien. Et bien d'accord sur le fait que quelque chose de personnel au début devienne avec le temps une "oeuvre" que l'on souhaite partager, avec ses proches puis avec un plus grand nombre. Beaucoup de témoignages sont nés ainsi. Amicalement, Philippe
En ce qui me concerne, j'aime écrire des petits textes .
Le dernier que j'ai écrit a pour thème le débarquement du 6 juin 44, je fais peu lire mes textes ( très certainement pas très sûre de moi).
Ecrire pour moi c'est vraiment important, j'aime écrire que des sujets qui me touchent.
Coquelicot,
Appuyé sur son arme, le souffle court, les yeux rougis par le sel et le sable, Gary balaie des yeux la plage maculée de corps, de membres déchiquetés et arrachés. La mer recrache avec force des casques, des gourdes et le sang des hommes se mêle à l’écume généreuse de la mer. Les balles sifflent, les hommes courent, s’embusquent et progressent difficilement vers la terre. Gary pense à sa mère, il sent la peur s’emparer de tout son corps, il cherche son régiment, voit un compagnon, tente de le rejoindre. Les repères sont brouillés, il pleut, et cette terre inconnue, sous le joug de l’ennemi attend tellement de lui et des autres. La progression est lente semée d’embûches, Gary n’a jamais combattu, il ne sait pas et ne connait rien, il pense à sa mère un châle sur l’épaule, en train de faire une retouche sur la commande d’une robe, son père courbé sur ses récoltes, les yeux tournés vers le ciel priant pour qu’il pleuve. La pluie, celle-là même qui embrouille Gary ce matin du 6 juin 44, celle-là même qui rend difficile leur progression. Il sent son cœur galoper, son corps tressaillir dès qu’un obus éclate, la terre tremble, la mer ressasse le même air et remonte les vielles rancœurs des hommes, les haines viscérales, et la douleur des hommes face à l’horreur. Gary part à la guerre avec son régiment, il traverse les petits villages normands, tous ses sens sont en alerte et il voit son camarade tombé sous l’assaut de l’ennemi. Celui avec lequel il a fait la traversée, celui qui lui a tendu la main lorsqu’il a trébuché ce matin du 6 juin 44. Il est là, mort, le visage enfoui dans la terre, au milieu d’un champ de coquelicot. Gary sent le sang battre dans ses veines, son regard s’embue et ses jambes tremblent. Il doit continuer d’avancer, il doit laisser son camarade, là, sur cette terre meurtrie, violée par l’ennemi. Bientôt, il le devine, c’est un autre qu’il verra tomber, et peut-être que lui aussi va mourir, loin de chez lui, une balle dans le ventre ou le cœur. Et si jamais il ne revenait jamais chez lui, si jamais il ne revoyait jamais sa mère et son père. Mais cette terre si hostile le nourrit d’espoir, l’encourage à lutter, et lui enseigne la fragilité de l’homme et de la liberté.
Bonjour Hélène, je trouve très bien. Ce besoin de coucher sur une feuille de papier ce que l'on ressent, ce que l'on veut faire partager, je le comprends parfaitement. Je n'ai qu'une chose à dire: continuez.
Amitiés à vous toutes et tous, Philippe
C'est une page de l'Histoire bien douloureuse que ce débarquement et nous avons l'impression parfois d'avoir vécu ce 6 juin 1944 tellement bien décrit dans des films célèbres comme "Le jour le plus long" ou "Il faut sauver le soldat Ryan" et d'autres encore...
Votre court récit est très émouvant et bien écrit. Merci d'avoir eu le courage de nous le "livrer". Comme Philippe, je vous encourage à continuer, à écrire des textes plus longs et peut-être publier un recueil de nouvelles.
Amicalement, Nina
Bonsoir hélène et mes amitiés à nina et philippe
Merci pour cette très belle page aux mots qui suscitent l'imaginaire. J'étais avec Tom Hanks et Spielberg qui ont porté à l'écran l'une des scènes de guerre les plus réalistes du cinéma et je l'ai retrouvé dans vos émotions.
A bientôt de vous lire.
Amitiés
Jm
merci beaucoup à vous trois, vos avis me touchent .
du coup, je vous livre la totalité de mon texte, je n'en suis pas tout à fait satisfaite c'est vrai. des retouches à effectuer. coquelicot , le titre pour ces coquelicots si nombreux en juin, pour ce coquelicot qu'on accroche lors des commémorations.....
Coquelicot,
Appuyé sur son arme, le souffle court, les yeux rougis par le sel et le sable, Gary balaie des yeux la plage maculée de corps, de membres déchiquetés et arrachés. La mer recrache avec force des casques, des gourdes et le sang des hommes se mêle à l’écume généreuse de la mer. Les balles sifflent, les hommes courent, s’embusquent et progressent difficilement vers la terre. Gary pense à sa mère, il sent la peur s’emparer de tout son corps, il cherche son régiment, voit un compagnon, tente de le rejoindre. Les repères sont brouillés, il pleut, et cette terre inconnue, sous le joug de l’ennemi attend tellement de lui et des autres. La progression est lente semée d’embûches, Gary n’a jamais combattu, il ne sait pas et ne connait rien, il pense à sa mère un châle sur l’épaule, en train de faire une retouche sur la commande d’une robe, son père courbé sur ses récoltes, les yeux tournés vers le ciel priant pour qu’il pleuve. La pluie, celle-là même qui embrouille Gary ce matin du 6 juin 44, celle-là même qui rend difficile leur progression. Il sent son cœur galoper, son corps tressaillir dès qu’un obus éclate, la terre tremble, la mer ressasse le même air et remonte les vielles rancœurs des hommes, les haines viscérales, et la douleur des hommes face à l’horreur. Gary part à la guerre avec son régiment, il traverse les petits villages normands, tous ses sens sont en alerte et il voit son camarade tombé sous l’assaut de l’ennemi. Celui avec lequel il a fait la traversée, celui qui lui a tendu la main lorsqu’il a trébuché ce matin du 6 juin 44. Il est là, mort, le visage enfoui dans la terre, au milieu d’un champ de coquelicot. Gary sent le sang battre dans ses veines, son regard s’embue et ses jambes tremblent. Il doit continuer d’avancer, il doit laisser son camarade, là, sur cette terre meurtrie, violée par l’ennemi. Bientôt, il le devine, c’est un autre qu’il verra tomber, et peut-être que lui aussi va mourir, loin de chez lui, une balle dans le ventre ou le cœur. Et si jamais il ne revenait jamais chez lui, si jamais il ne revoyait jamais sa mère et son père. Mais cette terre si hostile le nourrit d’espoir, l’encourage à lutter, et lui enseigne la fragilité de l’homme et de la liberté.
Et toujours ces coquelicots dans les champs, petite fleur fragile et délicate. Gary s’assoit et arrache l’un d’eux. Il l’observe un long moment et puis il ferme ses yeux pour ne penser qu’à la douce chaleur du foyer, là-bas, en Amérique. Quand il a quitté sa terre, le soleil cuisait les blés, et l’orge allait être récolté.
- Petit coquelicot, entre mes doigts, tu fanes et meurs déjà, tu ne vis que fermement enraciné. Couché sur le flanc lorsque la bise te caresse tu ne te redresses plus. Les pieds lourds des soldats, étrangers à ta beauté t’écrasent et te piétinent. Leur visage haletant, est rougi par l’effort, toute leur colère se mêle à ton décor, le sang qui coule se confond à ton rouge incendiaire. Tu trembles comme le tout petit arraché à sa mère, à cause des rafales de vent si fréquentes ici, et des rafales de tirs assourdissantes…. -
Appuyé sur sa canne, le souffle court, les yeux rougis par le souvenir et l’émotion, Gary porte à sa chemise un coquelicot. Son regard se pose sur la mer, celle qui l’a vu débarquer ce 6 juin 1944, elle est calme, bleue mais au fond d’elle, elle semble ne jamais avoir oublié le sacrifice de ces hommes. Les vagues, dans un éternel mouvement, murmurent le souvenir de cette journée. Parfois, elle recrache, un casque rouillé, la plaque d’un soldat noyé. La pluie dégouline sur la joue de Gary ou alors je me trompe, peut-être est-ce ……
Tous les ans, Gary revient saluer ses camarades morts au combat….. il n’écoute pas vraiment le discours du maire, il revoit le ciel gris et écrasant, son camarade à terre, il réentend les appels au secours et le bruit des bombes, il re-sent la peur qui envahit tout le corps et qui glaçait tout son être, il se souvient du goût du sel et le goût acide des pommes qu’il avait pour seule nourriture , il se souvient de la douceur de ce coquelicot entre ses doigts ………….
Messages : 22
Le 25/05/2013 à 01h28
une excellente journée à vous et Nina
Messages : 669
Le 25/05/2013 à 21h31
Vous et J. Michel avez chatouillé ma curiosité, j'ajoute votre livre à ma PAL, et je ne manquerai pas de laisser un avis sur le site dès que je l'aurais lu.
Très cordialement, Nina
Messages : 292
Le 29/05/2013 à 09h57
Messages : 23
Le 01/06/2013 à 12h17
En ce qui me concerne, j'aime écrire des petits textes .
Le dernier que j'ai écrit a pour thème le débarquement du 6 juin 44, je fais peu lire mes textes ( très certainement pas très sûre de moi).
Ecrire pour moi c'est vraiment important, j'aime écrire que des sujets qui me touchent.
Messages : 2407
Le 01/06/2013 à 12h55
Merci d'avance
Amitiés
JM
Messages : 23
Le 07/06/2013 à 15h35
Coquelicot,
Appuyé sur son arme, le souffle court, les yeux rougis par le sel et le sable, Gary balaie des yeux la plage maculée de corps, de membres déchiquetés et arrachés. La mer recrache avec force des casques, des gourdes et le sang des hommes se mêle à l’écume généreuse de la mer. Les balles sifflent, les hommes courent, s’embusquent et progressent difficilement vers la terre. Gary pense à sa mère, il sent la peur s’emparer de tout son corps, il cherche son régiment, voit un compagnon, tente de le rejoindre. Les repères sont brouillés, il pleut, et cette terre inconnue, sous le joug de l’ennemi attend tellement de lui et des autres. La progression est lente semée d’embûches, Gary n’a jamais combattu, il ne sait pas et ne connait rien, il pense à sa mère un châle sur l’épaule, en train de faire une retouche sur la commande d’une robe, son père courbé sur ses récoltes, les yeux tournés vers le ciel priant pour qu’il pleuve. La pluie, celle-là même qui embrouille Gary ce matin du 6 juin 44, celle-là même qui rend difficile leur progression. Il sent son cœur galoper, son corps tressaillir dès qu’un obus éclate, la terre tremble, la mer ressasse le même air et remonte les vielles rancœurs des hommes, les haines viscérales, et la douleur des hommes face à l’horreur. Gary part à la guerre avec son régiment, il traverse les petits villages normands, tous ses sens sont en alerte et il voit son camarade tombé sous l’assaut de l’ennemi. Celui avec lequel il a fait la traversée, celui qui lui a tendu la main lorsqu’il a trébuché ce matin du 6 juin 44. Il est là, mort, le visage enfoui dans la terre, au milieu d’un champ de coquelicot. Gary sent le sang battre dans ses veines, son regard s’embue et ses jambes tremblent. Il doit continuer d’avancer, il doit laisser son camarade, là, sur cette terre meurtrie, violée par l’ennemi. Bientôt, il le devine, c’est un autre qu’il verra tomber, et peut-être que lui aussi va mourir, loin de chez lui, une balle dans le ventre ou le cœur. Et si jamais il ne revenait jamais chez lui, si jamais il ne revoyait jamais sa mère et son père. Mais cette terre si hostile le nourrit d’espoir, l’encourage à lutter, et lui enseigne la fragilité de l’homme et de la liberté.
Messages : 292
Le 08/06/2013 à 17h53
Amitiés à vous toutes et tous, Philippe
Messages : 669
Le 09/06/2013 à 08h48
C'est une page de l'Histoire bien douloureuse que ce débarquement et nous avons l'impression parfois d'avoir vécu ce 6 juin 1944 tellement bien décrit dans des films célèbres comme "Le jour le plus long" ou "Il faut sauver le soldat Ryan" et d'autres encore...
Votre court récit est très émouvant et bien écrit. Merci d'avoir eu le courage de nous le "livrer". Comme Philippe, je vous encourage à continuer, à écrire des textes plus longs et peut-être publier un recueil de nouvelles.
Amicalement, Nina
Messages : 2407
Le 09/06/2013 à 22h46
Merci pour cette très belle page aux mots qui suscitent l'imaginaire. J'étais avec Tom Hanks et Spielberg qui ont porté à l'écran l'une des scènes de guerre les plus réalistes du cinéma et je l'ai retrouvé dans vos émotions.
A bientôt de vous lire.
Amitiés
Jm
Messages : 23
Le 12/06/2013 à 12h56
du coup, je vous livre la totalité de mon texte, je n'en suis pas tout à fait satisfaite c'est vrai. des retouches à effectuer. coquelicot , le titre pour ces coquelicots si nombreux en juin, pour ce coquelicot qu'on accroche lors des commémorations.....
Coquelicot,
Appuyé sur son arme, le souffle court, les yeux rougis par le sel et le sable, Gary balaie des yeux la plage maculée de corps, de membres déchiquetés et arrachés. La mer recrache avec force des casques, des gourdes et le sang des hommes se mêle à l’écume généreuse de la mer. Les balles sifflent, les hommes courent, s’embusquent et progressent difficilement vers la terre. Gary pense à sa mère, il sent la peur s’emparer de tout son corps, il cherche son régiment, voit un compagnon, tente de le rejoindre. Les repères sont brouillés, il pleut, et cette terre inconnue, sous le joug de l’ennemi attend tellement de lui et des autres. La progression est lente semée d’embûches, Gary n’a jamais combattu, il ne sait pas et ne connait rien, il pense à sa mère un châle sur l’épaule, en train de faire une retouche sur la commande d’une robe, son père courbé sur ses récoltes, les yeux tournés vers le ciel priant pour qu’il pleuve. La pluie, celle-là même qui embrouille Gary ce matin du 6 juin 44, celle-là même qui rend difficile leur progression. Il sent son cœur galoper, son corps tressaillir dès qu’un obus éclate, la terre tremble, la mer ressasse le même air et remonte les vielles rancœurs des hommes, les haines viscérales, et la douleur des hommes face à l’horreur. Gary part à la guerre avec son régiment, il traverse les petits villages normands, tous ses sens sont en alerte et il voit son camarade tombé sous l’assaut de l’ennemi. Celui avec lequel il a fait la traversée, celui qui lui a tendu la main lorsqu’il a trébuché ce matin du 6 juin 44. Il est là, mort, le visage enfoui dans la terre, au milieu d’un champ de coquelicot. Gary sent le sang battre dans ses veines, son regard s’embue et ses jambes tremblent. Il doit continuer d’avancer, il doit laisser son camarade, là, sur cette terre meurtrie, violée par l’ennemi. Bientôt, il le devine, c’est un autre qu’il verra tomber, et peut-être que lui aussi va mourir, loin de chez lui, une balle dans le ventre ou le cœur. Et si jamais il ne revenait jamais chez lui, si jamais il ne revoyait jamais sa mère et son père. Mais cette terre si hostile le nourrit d’espoir, l’encourage à lutter, et lui enseigne la fragilité de l’homme et de la liberté.
Et toujours ces coquelicots dans les champs, petite fleur fragile et délicate. Gary s’assoit et arrache l’un d’eux. Il l’observe un long moment et puis il ferme ses yeux pour ne penser qu’à la douce chaleur du foyer, là-bas, en Amérique. Quand il a quitté sa terre, le soleil cuisait les blés, et l’orge allait être récolté.
- Petit coquelicot, entre mes doigts, tu fanes et meurs déjà, tu ne vis que fermement enraciné. Couché sur le flanc lorsque la bise te caresse tu ne te redresses plus. Les pieds lourds des soldats, étrangers à ta beauté t’écrasent et te piétinent. Leur visage haletant, est rougi par l’effort, toute leur colère se mêle à ton décor, le sang qui coule se confond à ton rouge incendiaire. Tu trembles comme le tout petit arraché à sa mère, à cause des rafales de vent si fréquentes ici, et des rafales de tirs assourdissantes…. -
Appuyé sur sa canne, le souffle court, les yeux rougis par le souvenir et l’émotion, Gary porte à sa chemise un coquelicot. Son regard se pose sur la mer, celle qui l’a vu débarquer ce 6 juin 1944, elle est calme, bleue mais au fond d’elle, elle semble ne jamais avoir oublié le sacrifice de ces hommes. Les vagues, dans un éternel mouvement, murmurent le souvenir de cette journée. Parfois, elle recrache, un casque rouillé, la plaque d’un soldat noyé. La pluie dégouline sur la joue de Gary ou alors je me trompe, peut-être est-ce ……
Tous les ans, Gary revient saluer ses camarades morts au combat….. il n’écoute pas vraiment le discours du maire, il revoit le ciel gris et écrasant, son camarade à terre, il réentend les appels au secours et le bruit des bombes, il re-sent la peur qui envahit tout le corps et qui glaçait tout son être, il se souvient du goût du sel et le goût acide des pommes qu’il avait pour seule nourriture , il se souvient de la douceur de ce coquelicot entre ses doigts ………….