"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans ce court roman, on découvre l’histoire du Rucher du Saint, le plus ancien rucher collectif du monde, « perché sur un flanc de montagne du Haut Atlas », à Inzerki dans le sud du Maroc. A travers la très belle relation intergénérationnelle entre un grand-père et son petit-fils, Jeddi et Anir, on apprend tout de l’apiculture et des traditions autour du rucher. Il est de coutume notamment de partager une partie de sa récolte. Tous les deux ont une passion pour les abeilles qui est communicative.
Mais à Inzerki, les villageois partent les uns après les autres, abandonnant les ruches. Ils espèrent trouver une vie meilleure en ville. La sécheresse les pousse à l’exode rural.
Anir a 10 ans. Il ne joue pas avec les autres enfants. Tous les matins, il s’échappe avec sa mère pour se promener. Elle s’arrête toujours à l’entrée du rucher, à droite, devant la ruche des abeilles noires, mais il ne sait pas pourquoi. Il ne comprend pas pourquoi sa mère a les « yeux métalliques ».
Son père, Omar, et son grand-père lui cachent un secret de famille. Sa mère, Aïcha, vient d’un autre village. Elle est considérée comme une étrangère, mais surtout comme une « possédée » depuis l’événement tragique qui l’a plongée dans un état dépressif.
Omar est parti travailler à la ville, dans la supérette de son cousin Hamid. Il espère gagner de l’argent pour soigner sa femme. Mais la vie citadine n’est pas la vie rêvée pour cet homme de la campagne.
La chaleur est écrasante. L’eau vient à manquer pour les hommes et les abeilles. L’autrice convoque et éveille tous nos sens. On entend la terre craquer, les abeilles bourdonner. C’est une véritable ode à la nature. Cette histoire aux allures de conte est habitée de personnages attachants. J’ai été sensible à l’écriture de Zineb Mekouar, poétique, qui m’a happée. Le livre se termine un peu rapidement à mon goût. J’ai aimé l’entremêlement du destin des abeilles et des hommes. Ce petit insecte annonce la catastrophe écologique à venir… Souviens-toi des abeilles.
Inzerki, un petit village marocain où chaque famille possède une ou plusieurs ruches et où le miel est parfois la seule source de revenu, qui remplit le temps et l'espace des habitants qui les chouchoutent jour et nuit pour eux mais aussi pour elles, ces abeilles si fragiles et si fortes à la fois.
Un petit roman magnifique porté par une poésie douce et par une histoire de secret de famille pour protéger un enfant, intense et bouleversante. Un livre enivrant, plein de senteurs et de sons du Maroc , un roman musical et beau, très beau dans lequel les personnages semblent vivants, humains et plein de fragilités. Un beau message également sur les abeilles si petites que certains les considèrent quantité négligeable et qui se révèlent si indispensables à la vie sur Terre. Un immense coup de coeur!
Connaissez-vous le Rucher du Saint du Maroc ? Le plus vieux rucher du monde. Un rucher très ancien fait de terre et de roseaux.
C’est là que vit Anir, sa mère et son grand-père Jeddi. Son père, Omar, est parti à Agadir tenter de gagner sa vie dans la supérette de son cousin.
J’ai eu de la peine pour Omar, exploité par son cousin qui lui fait miroiter un avenir meilleur, obligé de dormir sur 4 couvertures sans oreiller.
J’ai eu de la peine pour la mère d’Anir, recluse dans sa chambre et criant certains soirs. Une mère que l’on dit possédée.
J’ai aimé la relation entre Jeddi et Anir, de grand-père à petit-fils : Jeddi lui explique comment prendre soin des abeilles.
Dans le premier chapitre, on devine qu’un drame a eu lieu, dont nous n’aurons l’explication qu’en fin de roman.
J’ai aimé Anir qui fait sortir sa mère tôt le matin, l’emmenant au rucher. Il la prend par la main et ce symbole fort reviendra plusieurs fois au cour du récit.
J’ai détesté les villageois bien sûr, que l’on voit peu au demeurant : ragots, mépris, ignorance.
La sécheresse est omniprésente et l’eau est un problème, même pour les abeilles.
J’ai aimé l’arganier centenaire sous lequel se repose Jeddi, en face des ruchers.
J’ai eu de la peine pour le grand-père qui ne sait pas parler à son fils.
Je ne me suis attaché qu’à Omar et son désir de faire vivre mieux sa famille.
L’image que je retiendrai :
Celle des abeilles jaunes, plus dociles, et des abeilles noires, plus rebelles. Les différentes races cohabitent dans ce rucher.
https://www.alexmotamots.fr/souviens-toi-des-abeilles-zineb-mekouar/
Il est un village au cœur du Haut Atlas où les habitants vivent du miel qu’ils récoltent dans « le plus grand et le plus ancien rucher du monde », le rucher du Saint.
A Inserki, dans le pays berbère marocain, chaque famille possède sa place dans ce rucher collectif de 4000 essaims qu’elle hérite, comme son droit à l’eau, de ses parents.
Mais ici il n’a pas plu depuis un an et les abeilles meurent par centaines.
Anir a 10 ans et son grand-père lui apprend déjà le métier d’apiculteur. Il dévore les paroles du vieil homme qui remplace son père, parti travailler à Agadir, la grande ville, et sa mère « absente » depuis qu’elle a perdu son enfant malade.
Zineb Mekouar nous livre une roman tout en couleur avec le rouge de la terre aride du Sud marocain, l’ocre des collines où s’est bâti ce rucher sacré, le blanc du soleil qui sature l’air et le noir des crevasses zébrant les sols desséchés. Mais elle ne parle pas seulement de traditions ancestrales, elle raconte le fléau des sécheresses et des tremblements de terre qui s’abattent sur ces régions pauvres d’Afrique du Nord et montre à quel point les populations rurales sont à la merci de ces bouleversements géologiques et climatiques.
Son écriture poétique est tout en images et en sensations, et si elle paraît parfois trop répétitive, les douleurs et les peines scandés donnent au roman le rythme musical d’une chanson.
Une jolie histoire de transmission et de passion, où la nature s’apprend au fil des générations comme « une tradition qui survit au temps » et où se mêlent les bonheurs simples aux pires malheurs.
Un voyage hors du temps qui m’a transportée dans ces lointaines contrées où la survie ne tient plus qu’à un fil.
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