"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Votre corps est fouetté par les alizés, vos lèvres sont gercées par le goût du sel et vos cheveux brûlés par le soleil, et pourtant vous en redemandez encore. Et vous ne pourrez pas décrocher de "Jours barbares" de William Finnegan.
Vous allez le suivre depuis ses débuts sur une planche de surf à Hawaï, bien loin des photos sur papier glacé, puis sur les îles Fidji, l’Australie, au Sri Lanka, dans l'Afrique du Sud de l’Apartheid, et même/surtout à Madère. Mais on ne vous dit pas tout. A vous de ramer dans son sillage :)
Ce journaliste respecté et respectable du New York Times écrit son autobiographie en grattant les couches de wax accumulées sur son profil de grand reporter couvrant les guerres et misères humaines. Il gratte, récure, racle sa planche, et avec lui on replonge dans sa longue quête de la vague. Attention on n'est pas dans Point Break (même si nous AdOOOOrons ce film ou en train de se trémousser sur les Beach Boys... Non c'est le voyage d'un aventurier d'une époque révolue, où l'on pouvait se retrouver dans des lieux inconnus des cartes...RIP les lieux sauvages A CAUSE de google maps et consorts, on ne peut plus se perdre (enfin à moins de vraiment se donner du mal...)
On suit donc l'auteur dans ce vagabondage, traversé également par des doutes après avoir laissé de côté sa vie aux Etats-Unis, ses proches et ses études, dans sa découverte du monde. Et il en traverse des continents, il en rencontre des peuples et des pages plus ou moins sombres de l'Histoire, dont notamment l'Apartheid.
Il va faire aussi des rencontres hautes en couleur, dont ce « Doc » en Californie notamment, une sorte de médecin déchaîné qui surfe par tous les temps...et dont chaque appel à l'aube d'une tempête est la promesse d’une sortie périlleuse en mer.
Ce n'est pas l'autobiographie d'un surfeur peroxydé mais celle d'un homme mu par une passion qui va guider ses pas, sans partage avec tout autre contingence, à contre-courant.
On aimerait mener sa vie ainsi sans compromis ni concession.
Il n'est pas là pour tracer une carte détaillée des meilleurs spots de surf. Bien au contraire. Tout au long de son récit vous serez comme lui peiné de la mise à nu de lieux pratiquement vierges de toute sandale de touristes, jamais photographiés, ni instagramés ou googlelisés bien sûr. Et parfois même inaccessibles, avec un accès à l'eau parfois délicat.
Pas d'inquiétudes, il y a un petit lexique à la fin de l'ouvrage pour vous permettre d'appréhender les « bottom turns » sans passer pour un « kook ». La lecture, du « take-off » au « Pull-out » sera un vrai bonheur.
Une vie autour du surf et du désir de liberté. Une expérience marquante.
Une bonne autobiographie sur ce passionné de surf.
La force de ce livre tiens par le fait qu'on n'y parle pas uniquement de surf, mais également des galères et des petits bonheurs du quotidien. Un livre assez fort sur les concessions qui peuvent être faites pour assouvir ses passions.
Le seul bémol que j'y trouve, c'est la longueur des chapitres, 10 seulement sur 600 pages. Très peu de pauses dans les chapitres, ce qui rend la lecture parfois un peu longue.
Williams Finnegan, journaliste au prestigieux New Yorker nous raconte sa vie de...surfer.
Je n'y connais rien au surf. Je suis juste estomaqué lorsque je vois des images des ces types qui, debout sur une planche, ont l'audace de passer dans un tube, avec au-dessus de leur tête des tonnes d'eau salée.
Allais-je donc m'intéresser à ce livre que j'ai découvert au travers d'une critique parue dans America?
La réponse est oui mais pas à cause du surf. Ce qui m'a capté c'est la passion de cet homme pour ce sport. William Finnegan est un pur. Il ne fait pas de compétition. Ce qui l'intéresse c'est LA vague. Et pour cela, il va parcourir le monde, dans des endroits improbables. Plus qu'un parcours c'est une errance qui a tout d'une fuite. Fuite de l'Amérique, de sa famille, de soi. Cette fuite est aussi une quête, une quête de LA vague, de spots nouveaux, une quête de soi.
Les pages qui m'ont captivées son sans nul doute celles où Finnegan de lui, de ses rencontres, de ses doutes et de ce monde du surf qui au final s'est érigé en contre-culture avant de devenir un sport "so trendy".
William Finnegan s'est donc forgé au travers de sa passion qui est la ligne directrice de sa vie. D'abord comme vagabond des vagues puis comme journaliste établi dont les sujets n'ont rien à voir avec sa passion puisqu'il a notamment couvert quelques conflits. Le grand écart entre reporter de guerre et surfer.
Il a su maintenir l'équilibre difficile dans sa vie tout comme il a su manier les shortboards au travers des vagues de Hawaï, Fidji ou Madère.
Dans ce livre, le surf est au final la vie de l'auteur mais pour moi, lecteur, plutôt la toile de fonds d'un monde qui m'était inconnu et raconté au travers de ce que Finnegan a au plus profond de lui-même. C'est ce qui fait la force et l'intérêt de ce livre au final assez original.
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