Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Une merveille !!
J'ai été totalement fascinée par ce récit de Sylvain Tesson qui illustre de manière magique les somptueuses images de Vincent Munier.
Une équipe de 4 passionnés partie a la rencontre de la panthère des neiges au coeur du Tibet par des températures de -30°.
Sera t elle au rendez vous, ou repartiront ils avec le bonheur de l'avoir attendu ?
Un livre a offrir sans modération !!
Livre bien écrit qui nous transporte en voyage au Tibet dans l'observation de la faune. De la description, des références littéraires et un peu de philosophie plus une touche d'écologie.
Personnellement, je me suis ennuyée avec cet ouvrage pourtant Prix Renaudot 2019.
Ce magnifique ouvrage vous embarque pour le Tibet, et il est renouvelable à l’envi.
S’arrêter sur les photos de Vincent Munier, frissonner devant l’immensité, saisir le talent de capter le détail, le mouvement, le regard de ces êtres plus beaux et purs que l’homme.
S’imprégner de quelque chose d’essentiel, la vie qui est là, partout dans le moindre rocher, anfractuosité, arbre et autre espace.
Capter ce que ce photographe vous offre dans le respect de cet équilibre, l’alchimie des sens, et c’est cela que l’écriture de Sylvain Tesson va accompagner.
Lui, l’électron libre, qui a été facile à embarquer dans cette aventure, sur un seul mot :
« Panthère, le nom tintait comme une parure. Rien ne garantissait d’en rencontrer une. L’affût est un pari : on part vers le bêtes, on risque l’échec. Certaines personnes ne s’en formalisent pas et trouvent plaisir dans l’attente. Pour cela, il faut posséder une esprit philosophique porté à l’espérance. Hélas, je n’étais pas de ce genre. Moi, je voulais voir la bête même si, par correction, je n’avouais pas mes impatiences à Munier. »
Connaissances historiques et littéraires accompagnent le récit, l’écrivain sait parfaitement utiliser la ponctuation qui précise le sens du propos, marque, fixe les pauses, mais il a une autre arme redoutable pour ces respirations dans le texte c’est l’humour :
« Pourquoi mon camarade ne s’était-il pas spécialisé dans le portrait humain, métier d’avenir. Un milliard et demi de Chinois contre 5000 panthères : ce garçon cherchait la difficulté. »
Il y a aussi les rencontres humaines sans qui…
Des Thibétains chaleureux qui doivent prendre cette équipée pour de doux dingues, eux qui vivent dans ce décor, dans cette familiarité du monde animal et végétal.
Résumé en quelques lignes :
« A huit ans, ces mômes avaient la notion de liberté, de l’autonomie et des responsabilités, la morve au nez, le sourire en coin, un poêle comme seconde mère et un troupeau de géants à charge. Ils craignaient les panthères, mais portaient un petit poignard à la ceinture et se seraient défendus en cas d’attaque. En outre, ils conjuraient les peurs par leurs chants gueulés dans l’air glacé. Ils n’avaient pas de conseiller d’orientation, ils savaient courir la montagne. »
Les photos et les mots se répondent pour mieux vous faire vivre ce temps suspendu, vous révéler la richesse de la Terre.
Vous aussi lecteurs, vous serez à l’affût, oscillant entre patience et impatience, cette faune est là sous vos yeux dans toute sa magnificence.
Cœur palpitant, yeux émerveillés, la réflexion est là, nous ne sommes rien face à tant de beauté, une vie à préserver.
Les chapitres courts vous font cheminer à votre rythme, c’est dense, c’est aussi un manifeste pour arrêter le carnage.
Ici cette équipe vous montre la Vie, on ne vous fait pas la leçon, vous entrez dans une quête, vous méditez avec un naturel qui n’a rien à voir avec les injonctions qui vous sont assenées dans ce monde moderne où réfléchir est un bien de consommation comme un autre.
« Tout passe, tout coule, tout s’écoule, les ânes galopent, les loups les pourchassent, les vautours planent : ordre, équilibre, plein soleil. Un soleil écrasant. Une lumière sans filtre, peu d’hommes. Un rêve. »
Ils nous montrent la simplicité, l’apanage des grands.
Trois jours avant la fin…
LA VIE ! avec les auteurs nous nous sentons bien modeste devant cet animal, race immémoriale, qui nous conduit de réflexions en rêveries et vice versa.
Ce qui est la cerise sur le gâteau si je puis dire, c’est que Vincent Munier nous ferait croire que c’est simple. Je crois que c’est l’effet d’un immense talent, allié à la passion et à un amour de la vie en toute simplicité.
©Chantal Lafon
L'ouvrage Tibet, minéral animal que le photographe Vincent Munier et l'écrivain voyageur Sylvain Tesson ont produit ensemble aurait pu s'apparenter à un livre de photographie animalière. En effet, Vincent Munier nous entraîne sur les hauts plateaux tibétains, sur les traces de la panthère des neiges, cette fascinante, énigmatique et légendaire panthère des neiges ! Et, dans l'attente et l'espoir de peut-être pouvoir l'apercevoir, il va rencontrer d'autres habitants de ce majestueux plateau tels que le gypaète barbu, le cerf à museau blanc, le loup gris, le pika à lèvres noirs, le chat de Pallas, le Klang (âne sauvage), le yack sauvage, le renard du Tibet...
Ce sont en effet les plus belles photos, soit 160 photos, de six voyages qu'il a faits au Tibet qui sont réunies dans cet ouvrage. Le résultat est plus que cela, c'est un authentique ouvrage d'art. Ouvrage d'art magnifié par la poésie des textes de Sylvain Tesson qui l'a accompagné lors de son dernier périple en février 2018 et lui a donc prêté sa plume. Leur talent respectif mis en commun nous offre une œuvre magnifique.
Certaines photos se présentent comme des tableaux, la photographie de la nature rejoint le tableau du peintre (Noces du ciel et de la terre, le ciel voit rouge, Voile pudique, Aphrodite en blanc...). Quant aux nuances toutes en variation entre le blanc et le gris jusqu'au noir profond, et du beige au roux, elles sont le symbole du mimétisme entre le minéral et l'animal, titre de ce prestigieux album. Difficile, la plupart du temps de différencier l'animal du minéral, de repérer l'animal sur les rochers, dans la nature tout simplement. Certaines photos, notamment de yacks sauvages dans la brume m'ont également fait penser à des peintures rupestres.
Pour ce qui est des textes qui accompagnent de façon très sobre ces sublimes photos, Sylvain Tesson a su se faire tour à tour philosophe et poète et réussit, comme il a dû le faire lorsqu'il était à l'affût, à "se fondre dans le paysage".
Comme il le dit si bien dans « L'œil ne sait pas ce qu'il voit » :
« Elle se tient là, couchée au pied de la falaise,
présente et invisible, discrètement dominatrice.
Sa robe est mouchetée d'ivoire et de poussière.
Taches de nacre, ombres d'obsidiennes, larmes d'or.
Le ciel et la terre, le jour et la nuit sont fondus dans son pelage.
...
Ce n'est plus la panthère qui est camouflée dans le paysage,
mais le monde qui s'est incorporé à elle. »
À la fin de l'ouvrage, une page est consacrée à des " Aphorismes dans le froid et autres pensées de l'affût " pour chacun des animaux photographiés. Pour exemple et en conclusion, concernant la gazelle :
« Elle fuse comme une pensée dans l'esprit du lieu. »
Un magnifique cadeau à offrir ou à s'offrir !
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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