Auteurs, autrices et libraires, découvrez qui accompagnera le président du jury Jean-Christophe Rufin !
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Arthur fréquente assidûment la discothèque "La plage", mais semble incapable de trouver sa place dans la société...
Quels sont les livres conseillés par le jeune et talentueux auteur de "La chaleur" ?
« Oscar est mort parce que je l’ai regardé mourir, sans bouger. Il est mort étranglé par les cordes d’une balançoire. »
A partir de là, Léonard, 17 ans, va porter seul un lourd sentiment de culpabilité, dont le poids s’ajoute à celui de l’ennui abyssal qu’il traîne depuis deux semaines à travers un camping des Landes.
En cette fin août caniculaire, Léonard n’en peut plus de cet endroit où il étouffe, en décalage avec ses congénères qui profitent plein pot de leur adolescence en feu, c’est-à-dire du cocktail sea sex and sun, plus l’alcool et les fiestas jusqu’aux petites heures. Ca n’intéresse pas Léonard, qui préfère encore errer sans but à travers le camping, y compris la nuit, y compris celle où Oscar meurt sur la balançoire. Pris de panique par la situation, Léonard décide de traîner le corps jusqu’à la plage, et de l’enterrer dans la dune. Puis il se rend compte de la connerie monumentale qu’il vient de faire, mais se tait dans toutes les langues et passe les derniers jours de vacances à craindre qu’on retrouve le cadavre.
Je n’ai jamais passé de vacances dans un camping, et ce n’est pas ce roman qui va m’en donner l’envie, tant l’ambiance décrite n’est que superficialité, vulgarité, consommation. Mais passons. Le plus gênant dans cette histoire, c’est qu’elle ne me semble pas des plus crédibles. Mourir étranglé par les cordes d’une balançoire alors que quelques secondes plus tard (trop tard), le simple fait que la tête d’Oscar bascule en avant suffit à démêler les cordes ? Traîner un corps à travers un camping et l’enterrer à mains nues alors que d’autres font la fête un peu plus loin ? D’accord, il fait nuit et ils sont tous torchés, mais quand même. Laisser passer un délai aussi long avant que la mère d’Oscar s’inquiète de sa disparition et encore plus avant qu’elle prévienne les gendarmes ?
Et puis, pourquoi prendre pour acquis qu’Oscar se soit suicidé, alors qu’il était complètement bourré, et que ça aurait pu être un stupide accident ?
Léonard est l’archétype de l’adolescent mal dans sa peau, qui se méprise lui-même autant que les autres, qui crève de solitude mais est incapable de s’intégrer dans un groupe.
Cela aurait pu être bouleversant et provoquer l’empathie, mais le comportement de Léonard dépasse l’entendement. L’écriture restitue plutôt bien la sensation d’oppression, de chauffe à blanc et de malaise, mais c’est à peu près tout.
Passionnée par cette histoire, les mots de ce jeune auteur nous emporte dans une journée d'été chaude mais aussi angoissante, ce qu'il se passe dans la tête du jeune protagoniste n'a de cesse de nous tenir en haleine...
On a tous lu des récits concernant les ados. Le mal être, les dérapages, les espoirs, les envies, l’éveil sexuel, la recherche de sens….
Et pourtant l’auteur nous embarque dès les premières pages dans l’histoire d’un ado de 17 ans, Léonard, et ne nous lâche plus.
C’est Léonard qui raconte :
« Peu de bêtises en dix-sept ans. Je n’avais jamais triché, volé, frappé. Insulté rarement. La haine et la colère, je les avais accumulées sagement. J’avais laissé mourir Oscar. J’aurais pu le sauver et je ne l’ai pas fait. Ensuite j’avais caché son corps. Je ne me rappelais plus pourquoi. J’aurais pu m’en aller. On l’aurait découvert au même endroit. (…) Mais je l’avais enterré. C’était ça, la vraie bêtise. »
Le roman est un huis-clos : un camping durant les grandes vacances avec sa famille. Il y a plein de monde au camping, plein de bruits et la solitude de Léonard est d’autant plus visible.
Il est à part, tant parmi les autres jeunes, que même dans sa famille. Introverti, renfermé, complexé, mal à l’aise avec les autres, il préfère la compagnie de son chien. « Je n’avais pas de programme. Je suivais louis ou mon chien dans les allées et j’attendais que les heures s’écoulent, que les soleils meurent un à un jusqu’au dernier. »
Cela ne l’empêche de vouloir faire partie de la bande, d’être attirée par une fille, Luce.
La mort d’Oscar, qu’il a regardé mourir sans un geste, qu’il a enterré sans savoir pourquoi, tout cela le poursuit, le ronge : « Il n’y avait plus qu’Oscar. Il cadavrait, comme une eau stagne, tout contre moi. Il me collait à la peau. Par moments je ne savais plus depuis combien de temps il était mort, depuis combien de temps, je le traînais avec moi dans les allées. Et puis n’étais je pas déjà coupable bien avant l’instant de sa mort ? »
Un magnifique roman, court, dense et puissant où lucidité et folie se côtoient en permanence.
La progression dramatique est parfaitement maîtrisée : le corps d’Oscar va-t-il être découvert ? Léonard va-t-il avouer son geste ? Est-ce qu’il ne va pas aller plus loin en déclarant qu’il a tué Oscar ? Est-ce que l’amour qu’il porte à Luce peut le sauver ?
L’auteur excelle dans l’analyse psychologique mais aussi dans le ressenti physique : la chaleur, le soleil, la transpiration sont omniprésentes. Le lecteur sent la puissance du soleil qui trouble les esprits, empêche la lucidité, la réflexion.
Dans ce roman, j’ai trouvé des accents de « L’étranger » de Camus. La chaleur destructrice, l’impossibilité de comprendre son geste. Les mots sont forts, les phrases souvent courtes, accompagnent la dramaturgie.
Un gros coup de cœur !
https://commelaplume.blogspot.com/
Voilà un jeune auteur de 28 ans qui, par deux fois (1ere fois en novembre 2019 avec La chaleur, lu pour les #68premieresfois) sur des sujets ne m'attirant pas vraiment, a réussi à me scotcher par son écriture !
Dans ce roman le lecteur rencontre Arthur, âgé de 10 ans, invité à un anniversaire dans ...une boîte de nuit. Anniversaire qui tourne au fiasco humiliant.
Pourtant huit ans plus tard, bis repetita, il revient dans la fameuse boîte de nuit avide d'intégrer une bande de copains. Toujours aussi empoté, timide et mal à l'aise, il n'a pas les codes de la vie en société, ce pauvre Arthur. Pourtant, il voudrait désespérément être aimé. Incapable de nouer de vraies relations, il va apprivoiser son corps par la musculation et la danse, car il a eu au moins ce déclic, et devenir un excellent danseur.
Au fil des années, il va s'accrocher à l'espoir de ne plus être invisible, de rompre cette solitude écrasante et tragique. Espoir insensé car la boîte de nuit n'est qu'un amalgame de solitudes d'où rien ne sort jamais. Ses soirées en boîte, de plus en plus nombreuses, sont les seuls moments où il se sent vivant...
Au fil des chapitres et des années, Victor Jestin raconte les rencontres qui ont marqué son héros pathétique et terriblement touchant. Je n'ai jamais été familière du milieu de la nuit et pourtant je sais que les descriptions de l'ambiance, des lieux, des gens sont d'une justesse fabuleuse. La plume de Victor Jestin, précise et fluide est véritablement magnétique. @quintessencelivres parle avec raison de roman hypnotique.
Il y a cette plume particulière et il y a ce personnage d'antihéros, loser magnifique, tellement assoiffé d'amour qu'il rêve de simplement serrer quelqu'un dans ses bras toute une nuit. Et si on s'agace de son immobilisme et de son manque d'ambition, la tendresse l'emporte tant il est émouvant.
C'est un roman juste, fin et intelligent sur la solitude, la difficulté des rapports humains et amoureux, la difficulté de trouver sa place dans la société quand on est ne serait-ce qu'un peu différent.
Merci à Lecteurs.com chez qui j'ai gagné ce roman !
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