"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
C'est l'histoire de Marie-Lou,
Celle qui commence
Celle qui clôture
Ce roman-poème.
-
« Tout commence et
Tout finit par
Marie-Lou »
-
Marie-Lou-le-monde
Elle est l'univers de la narratrice,
Celle qui cristallise
Son Amour Son Désir.
-
« Nos jambes s'enroulent et se repoussent
Deux boas attaquent et finissent par s'aimer
Ses doigts sur mon ventre et une
Chute de plusieurs mètres
Dans mes cuisses mes muscles
S'évanouissent l'air est lent l'air me pèse et me soulève
Je sens la gravité se déchaîner à l'envers c'est dur de rester
En place
Son corps est un ascenseur »
-
C'est l'histoire d'un premier amour,
D'une passion adolescente
Fulgurante et Flamboyante.
-
« Marie-Lou est née en Avril c'est le mois
[…]
C'est le mois où elle est entrée
Dans la classe
C'est le mois où elle a fait disjoncter
Mes yeux
De leurs orbites c'est le mois où
Je me suis sentie bête car j'ai compris
Que c'était elle et qu'elle était tout
Et que tout ça
Ce n'était rien »
-
C'est une lecture sensorielle,
Intense,
Une invitation à la passion
Portée par une plume magnétique
Que nous offre ici Marie Testu.
Entre les vers libres,
On devine les regards
On ressent les frissons
Les papillons dans le ventre.
On perçoit la douleur
L'ivresse de l'amour.
L'écriture qui vibre au rythme des corps
Le style qui percute.
Un premier roman sur le passage de l'adolescence à l'âge adulte, écrit à la manière d'un poème. Il est question d'amitié, d'amour, de désir. Je l'ai dévoré en moins d'une heure ! Il va falloir que je le relise plus lentement pour en apprécier davantage chaque mot et aussi à voix haute pour sa musicalité et son rythme.
Le livre débute et se termine par :
"Tout commence et
Tout finit par
Marie-Lou"
La narratrice est amoureuse de Marie-Lou. Marie-Lou est solaire, le contraire d’elle. Elle la suit. Alors que l’une quitte les chemins de l’enfance pour commencer sa vie d’adulte, l’autre prolonge encore cet entre-deux.
La couverture est magnifique. Il s’agit d’une illustration de Maïté Grandjouan, qui se prolonge également sur les rabats du livre. Bref un bel objet plein de poésie.
Dans le cadre du printemps des poètes, Varions les éditions en live (Vleel pour les intimes) a organisé une rencontre autour de la poésie avec notamment Marie Testu et les éditions du Tripode. Une belle soirée placée sous le signe de la poésie et du désir, thème de cette 23ème édition.
Marie Testu est agrégée de philosophie. Elle fait une belle entrée sur la scène littéraire. Son jeune âge promet de beaux textes encore et je m’en réjouis.
A la question, quels sont vos poètes contemporains préférés ? Elle répond Ada Limon et Kate Tempest, deux poétesses de langue anglaise. La première n’est pas encore traduite en France, mais pour la seconde, vous pouvez trouver plusieurs écrits (poésie, théâtre, roman).
Laissez-vous porter par les mots de Marie Testu et mettez un peu de poésie dans votre vie, ça fait tellement de bien.
Extrait :
"Marie-Lou à mis des paillettes sous ses pommettes
Plus hautes que les tours de Marseille
Et ses lèvres vanille qu'elle claque
Puisent dans les sources ocre
Des dunes de sable du Maroc
Elle a mis à ses oreilles
Des anneaux plus grands que ceux de Saturne
Plus vifs que des cerceaux de gym, qui tombent
Sur ses épaules d'athlète, sans effort
C'est le visage du monde c'est le monde en son
Visage "
Majestueux, dans cette orée d’une adolescence en robe nocturne. Il est là, l’hymne flamboyant, magnétique, délivrance, mots chapelle, creusant la terre jusqu’au moindre souvenir qui refera surface. Ecoutez ! Ce chant qui s’élève dans l’ombre des rappels. La profondeur qui se donne altière, chevelure emmêlée aux branches d’un amour à la vie à toujours. « Je suis là Marie-Lou est là / Marie-Lou m’a sauvée / On danse encore et alors / Je n’ai plus mal. » Rassemblant l’épars des souvenirs risqués, fleuve fougueux à flanc de résistance. Ces belles siamoises, aimantes, fragiles et juste nées. Turbulences de ce trop-plein d’amour, feu follet, les magnifiques nymphes. Les sentiments certifiés au fronton de leurs désirs. « On ne peut jamais choisir / On veut tout à la fois / Chez Marie-Lou je veux tout / De Marie-Lou. » « Marie-Lou-Le-Monde » est une litanie, un poème d’espace et de fusion, courte-échelle. « Son éclat n’est pas un jeu d’homme c’est / L’éclat du Soleil lui-même » Pénétrez sans peur aucune dans cette douceur d’une peau fine et pure. Le langage des corps qui se retournent à contre sens. « Je sens la gravité se déchaîner à l’envers c’est dur de rester/ En place/ Son corps est un ascenseur. » Marie-Lou l’enivrante, la Déesse, femme jusqu’au bout des cils. Les mots de Marie Testu sont un cercle et dès la première syllabe, l’épiphanie verbale est un miracle d’écriture. En fusion dans ce texte qui assigne, Maie-Lou dévore les fantasmes. Reste la narratrice, l’amoureuse, la jeune femme qui écrit ce poème clair-obscur dans cet espace-monde où chaque murmure est apothéose. » Avec Marie-Lou c’est une fille paquebot / Un Titanic sans iceberg et sans destination. » Marie-Lou la Vivante offre au passant qui regarde jusqu’à l’invincible l’aura de ses regards. Elle dévore la vie, brûle les stops. Elle est cette magnifique altière, princesse des Mille et une nuits. L’amie conte Marie-Lou. Écarte les ténèbres subrepticement et laisse, rien que pour nous lecteurs, le divin d’une osmose. Les pas d’une Marie-Lou affrontant les tempêtes et les risques. Maîtresse femme, tresse de blé, sourire étoile, le désir-éternité. « On est assises sur les genoux comme deux / Indiennes dans un champ de maïs qui attendent / Une apparition. » Marie Testu brode de la dentelle, marche pieds nus dans la rosée vierge. Songes ébahis. « Je lui demande si on restera ensemble / Elle me dit / Chaque parole est une promesse mais parfois / Les mots se perdent. » « Marie-Lou-Le-Monde » est un clair de lune. Le canevas d’une liberté d’aimer jusqu’à cet horizon improbable. L’amour passionnément, à la folie. La magnificence d’un hommage. « Par la taille / Elle me ranime elle caresse mes joues / Je suis là je suis là / Marie-Lou m’a sauvée / On danse encore et alors / Je n’ai plus mal. » « Tout commence et / Tout finit toujours par / Marie-Lou. » Prenez ce livre, lisez cette merveille à l’aube-née. Prenez soin de ces filles dont la splendeur ruisselle, cascade de sentiments, éclat de lumière et bien au-delà de cette écriture époustouflante, il y a la voie d’une renaissance à la vie. Beau à pleurer. Publié par les majeures Éditions Le Tripode.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !