"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Tout le monde connaît Martin Luther King. Tout le monde connaît Rosa Parks. Mais qui connaît Claudette Colvin? Peu de personnes et pourtant elle a eu son rôle à jouer dans l'abolition de la ségrégation dans le sud des États-Unis. Le pari de Tatiana De Montaigne est de rendre hommage à cette jeune fille qui, comme Rosa Parks, refusa un jour de céder sa place dans le bus à une personne blanche et qui fut arrêtée pour cela.
J'ai profondément aimé le choix narratif de l'interpellation à la 2e personne du pluriel, incluant le lecteur et donnant vie à Claudette Colvin, la matérialisant même sous nos yeux et ainsi la sortant de l'ombre de l'histoire.
Ce livre m'a également plu parce qu'il reprend bien les problèmes liés à la ségrégation et permet d'épouser le point de vue d'une personne noire et ce sans faux-semblants.
J’ai aimé que l’auteur nous interpelle et nous mette dans la peau de Colette Colvin. Ce procédé est intéressant par nous faire entrer dans l’histoire. J’aurai cependant aimé que Tania de Montaigne joue encore plus le jeu car ce mode est parfois abandonné. (J’ai eu l’impression d’être interpellée certains moments mais pas sur la totalité du livre).
J’ai apprécié les faits historiques sur la lutte pour les droits civiques. Je ne connaissais pas Colette Colvin et j’ai apprécié en savoir plus sur elle. L’auteur va à l’essentiel, le style est agréable. J’ai aimé les portraits de ces femmes qui se sont dressées contre la ségrégation et qui ont joué un rôle très important à cette époque. J’ai trouvé juste que l’auteur s’intéresse à une des personnes qui ont été oubliées et pas seulement aux protagonistes les plus connus. Personne n’a parlé de Colette Colvin, car elle ne correspondait pas à une certaine image qui aurait permis que la communauté noire se reconnaisse à travers elle.
Elle nous rappelle que s’il y a eu des avancées concernant la reconnaissance des droits de la population noire, rien n’est jamais totalement acquis.
J’ai trouvé qu’il était difficile de s’attacher au personnage de Colette car le récit contient beaucoup de faits mais très peu d’émotions. L’héroïne du livre est par moment absente, effacé par Martin Luther King et Rosa Parks. Est ce voulu par l’auteur ?
J’ai aimé la fin de ce livre qui nous montre la vision de l’auteur qui se veut optimiste.
C’est un livre nécessaire et accessible qui permet de nous rappeler pour ne pas oublier. C’est une lecture qui me fut très agréable, j’ai dévoré le livre en une soirée. Ce livre fait réfléchir sur le respect de la diversité de chacun et la tolérance.
Mon avis sur cet essai est assez mitigé.
C’est évidemment un témoignage nécessaire sur « la vie méconnue de Claudette Colvin » et surtout sur le contexte de son histoire.
Malheureusement, en refermant le livre, nous nous rendons compte que nous ne la connaissons finalement pas. Nous aurions aimé mieux connaître cette adolescente, que son portait et son caractère soient approfondis. L’ouvrage reste à la surface des choses et des évènements alors que cette période de l’histoire américaine est passionnante.
Cet ouvrage a cependant un mérite, celui de nous relater des faits du quotidien qui sont devenus des faits historiques.
L’engagement et la dévotion de ces personnes qui, en mettant leur vie en danger, poursuivaient leur quête d’un monde meilleur est toujours nécessaire, salutaire, quelle que soit l’époque.
L’épilogue est remarquable et nous prouve que si les choses évoluent, nous sommes encore loin de la société que les personnes des années 50 avaient tant désirés.
Le défaut de ce livre, en fin de compte, est sa concision, omettant peut-être des détails qui lui auraient donné une plus grande consistance littéraire.
Mais peut-être que ce n’était tout simplement pas le but de l’auteure….
Noire est un essai très intéressant sur la vie de Claudette Colvin jeune fille noire de 15 ans condamnée pour avoir refusé de céder sa place dans un bus à Montgomery en Alabama.
Le destin méconnu de cette jeune fille est révélée par l’auteur qui nous retrace sa vie avant cet évènement puis les conséquences de cette condamnation jusqu’à ses 75 ans car Claudette Colvin est toujours en vie. L’auteur fait un parallèle avec la condition d’homme de couleur aujourd’hui en évoquant l’actualité au début et à la fin de son livre.
Elle démontre la force et l’importance de la ségrégation dans le Sud des EU, la persistance du racisme et des stéréotypes, clichés racistes sur les noirs à la Jim Crow. Elle développe son propos autour des exemples connus de Rosa Parks, Jo Ann Gibson Robinson deux autres figures des mouvements des droits civiques. Elle montre à travers ces exemples féminins comment les femmes ont fait évoluer les choses. Elles ont appelé au boycott et tenu tête au système ségrégationniste et permis son abolition. A l’inverse le portrait des hommes est moins flatteur, quelques uns surnage, l’avocat qui va défendre ses femmes Gray, Martin Luther King et ED Nixon. J’ai appris énormément en lisant ces pages avec l’analyse critique et parfois ironique de l’auteur.
Elle démontre aussi comment une légende s’est crée autour de Rosa Parks et les conséquences loin d’être idyllique de ce combat, l’isolement, l’exil vers le Nord pour les 4 femmes qui ont osé dire non. Elle décrit aussi la position d’infériorité de la femme dans les années 60 et l’éclipse de leurs histoires pendant longtemps. Enfin, elle réhabilite la figure de Claudette, oubliée de l’histoire dès 1955 puis à nouveau figure de proue dans le procès qui déclarera la ségrégation dans les bus illégale.
L’identification, les détails, les références aux témoignages font une plongée saisissante dans cette époque récente. Elle donne à réfléchir sur le racisme et l’intériorisation de celui-ci. A travers les nombreuses anecdotes, on comprend mieux ce système et ses injustices. Les références et l’enquête de l’auteur sont particulièrement intéressantes, elle est très bien documentée.
L’auteur s’implique et commente son récit, alterne avec des éléments biographiques, ce qui est très intéressant. On se sent révolté, découragé parfois par ce système inhumain. Peiné aussi pour Clodette pas assez bien pour devenir un symbole et mise à l’écart. Le style est fluide et agréable. Un livre à découvrir d’urgence pour comprendre ce qu’être noire signifie dans les années 1960. Prenez un ticket et découvrez le destin de ces femmes qui ont changé l’histoire.
A retrouver sur le blog http://eirenamg.canalblog.com/archives/2015/09/19/32651038.html
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