"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Cette vie, c''est celle de Louise qui, à 18 ans quitte son petit village des Alpes pour faire des études à Lyon.
Là elle rencontrera Henri, pianiste de jazz, son premier amant, puis Johann, étudiant allemand qu'elle épousera.
Elle le suivra alors en Allemagne où ils feront leur vie.
L'emploi du «tu » pour raconter toute cette histoire m'a gênée.
Du coup je me sentais plus spectatrice que partie prenante.
Et puis j'ai pensé que l'auteur se parlait à elle-même et faisait le bilan de sa vie.
Et le « tu » prenait alors toute sa valeur.
Louise est en effet souvent spectatrice de sa vie.
Peut-être comme l'est l'auteur qui a le même parcours : jeunesse dans les Alpes, études à Lyon, installation en Allemagne.
Partant de là, tout m'a semblé plus cohérent.
De plus, l''écriture est belle et agréable.
Finalement, c'est une lecture positive que j'ai appréciée d'une manière croissante.
Ce livre parle de l'amour entre un enseignant et la directrice de l'école "Roman d'amour" est son titre. On assiste là à une interview entre une journaliste et son autrice Charlotte. on lit ce roman avec elles entre réel et fiction, car tout ce qui se passe dans ce roman fait écho à la journaliste, femme trompée ? et tout ce qui est écrit se révèle être la vie de l'autrice; Interprétation personnelle se mêle à cet interview comme un effet miroir des sujets sensibles, des indignations sur les faits.
"L'écriture comme exploration des profondeurs du moi"
Ce roman est un vrai mélange de malices, de vie, de secrets et de souvenirs.
j'ai beaucoup apprécié ce duo journaliste et écrivaine qui petit à petit se dévoilent entre littérature et réalité, tout ce que ça évoque, entraine chez elles;
L'éclat de rire un roman sympathique à lire
Elle s'appelle Louise et elle a grandi dans un petit village des Alpes françaises au lendemain de la seconde Guerre mondiale. Quand elle a dix-huit ans, elle quitte sa famille pour s'installer à Lyon où elle poursuivra ses études. Là-bas, elle vivra sa vie de jeune femme, se détachera des siens. Elle rencontrera Henri pianiste de jazz, fils de résistants assassinés par les nazis. Elle rencontrera ensuite Johann, un étudiant allemand. Elle quittera la France et son enfance pour s'installer en Allemagne avec lui. Là-bas, ils fonderont une famille et Louise déterrera des secrets de famille enfouis.
L'instant d'une vie, c'est un récit à la deuxième personne, et cela donne une énorme force à chaque phrase, chaque mot. A chaque page, chaque court chapitre, on se sent interpellé par les propos qui découlent. On devient Louise, on se glisse dans sa peau, dans son âme.
"Les femmes sont rarement dans la surenchère. Ce qu'elles accomplissent leur semble une évidence."
Louise, la si douce, finalement pas si fragile et délicate qu'on pourrait le penser. Louise, la si femme, si forte, qui semble crouler sous le lourd fardeau du silence et des mensonges, reste pourtant debout malgré les tempêtes qui ponctuent son existence.
"Le propre de l'amour et son effet ne seraient-ils pas justement de graver ses contours de façon si profonde et indélébile que l'être aimé ne soit jamais aboli ?"
Car de la révélation de certains secrets, elle devra se dépêtrer, réagir, agir comme elle pensera que c'est mieux. Finalement, sommes-nous responsables des actes de nos parents et de nos grands-parents ? Certaines choses peuvent s'effondrer, d'autres résister.
Tandis que la vie de Louise défile et que les secrets se détricotent, les blessures du passé, de l'enfance et de l'Histoire saignent à nouveau. Et avec elles, la question de la culpabilité subsiste : la vie, si courte, doit-elle être le lieu du doute permanent ? Faut-il tout révéler ? ou peut-on taire le pire pour préserver jusqu'à l'oubli ? Jusqu'où peut-on continuer à aimer ?
L'instant d'une vie, c'est une histoire de vie, un fragment d'histoire, de notre histoire. c'est aussi pour moi la découverte d'une plume. Avec son écriture sublime et envoûtante. Sylvie Schenk a su m'emporter dans la vie de Louise.
"L'écriture vraie jaillit de la solitude, c'est le débordement sauvage du bras secondaire d'un torrent étroit, d'un ruisseau de communication."
L‘instant d'une vie, tu le liras d'une traite. En apnée. Tellement poignant. Tellement fort. Louise t'entraînera dans sa vie, et tu ne pourras reprendre ta respiration qu'une fois la dernière page tournée.
Une grande émotion de la première à la dernière ligne. Un coup de coeur pour moi !
Le poids du silence
Tu t'appelles Louise, tu grandis dans les années 50 dans les Alpes françaises et tu te rends vite compte qu'en tant que fille, tu as moins de valeur, moins de droits, que les garçons.
Tu n'as qu'une hâte, partir étudier et découvrir qui tu es vraiment.
Ce sera Lyon.
Tu fais la connaissance d'une bande d'amis dans une boite de jazz.
Parmi eux le pianiste Henri et l'étudiant allemand Johann.
L'un porte en lui le poids du passé de ses parents, résistants, tués par les nazis.
L'autre, est un charmant allemand qui parle parfaitement le français et vient d'une famille cultivée.
Après une courte histoire d'amour avec Henri qui ne résiste pas à la mélancolie, à l'amertume et au rejet généralisé du jeune homme pour le peuple allemand, tu te rapproches de Johann.
Tu te maries et tu t'installes en RFA.
Un choix difficile à une époque où l'hostilité entre les deux peuples n'est pas encore complètement vaincue.
Il faut aller de l'avant, il faut regarder devant et oublier les vieilles rancunes.
Une vie défile… mais le passé familial des uns et des autres reste tapis dans l'ombre.
Dans la France de l'après-guerre et dans la RFA des années 60 les parents se taisent, les enfants n'osent pas demander, ils ont tout au plus des pressentiments.
Qui porte la culpabilité ou même la responsabilité ?
Voilà donc une histoire qui fourmille de thèmes très intéressants (les non-dits, les secrets de familles, les blessures de l'après-guerre, l'émancipation de la femme… ), des thèmes qui sont en littérature des terres fertiles pour le souffle romanesque mais qui, ici, sont peut-être, trop nombreux.
J'ai eu bien souvent l'impression que les choses étaient effleurées, pas assez creusées, que je n'apercevais qu'une infime partie de ces vies qui défilaient devant moi.
Il est impossible de ne pas parler du style singulier de ce roman.
En écrivant à la seconde personne du singulier, Sylvie Schenk s'adresse directement au lecteur qui est pris dans un mouvement d'identification-distanciation.
Cette forme est assez rare et il m'a fallu un certain temps pour m'y habituer mais j'ai aimé cette impression que l'auteur m'offrait un rôle central.
Ce roman m'a touchée et j'ai été très sensible à la plume de Sylvie Schenk, mais je sais déjà qu'il n'aura pas assez d'intensité pour rester dans ma mémoire très longtemps.
Traduit de l’allemand par Alexia Rosso
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