Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Je me suis perdue dans l’immensité des Highlands, dans la compréhension des événements historiques, dans la transcription écrite et orale des pensées de Corrag, pauvre petit bout de femme, accusée de sorcellerie, et emprisonnée alors qu’elle voulait faire le bien autour d’elle avec des plantes et aimer Alasdair, membre du clan des MacDonald, dans ce Glencoe où elle avait élu domicile. Et pourquoi cet homme d’église, Charles, venu dans sa cellule pour l’écouter, nous fait un résumé de son histoire quand il écrit à sa femme Jane ?
Et puis, je n’ai pas ressenti grand chose, ni d’intérêt à cette histoire, ni d’attachements particuliers aux personnages, je suis restée spectatrice d’un beau tableau d’époque, je n’ai pas été touchée. Cette histoire me laisse un grand vide, qui n’a pas été comblée et je suis encore dans l’attente.
Je ressens juste de la tristesse de ne pas avoir réussi à entrer dans cet univers, le style de l'auteure ne m’a pas convaincue.
Écosse, 17ème siècle, au cœur de l'hiver. Corrag, jeune fille anglaise est condamnée au bûcher. Elle est accusée d'être une sorcière. Elle attend son heure, la neige et le gel ne permettant pas d'allumer le brasier. Un homme lui rend visite. C'est un révérend irlandais, Charles Leslie, venu enquêter sous le compte des jacobites sur le massacre qui a eu lieu à Glencoe en cette funeste année 1692. Corrag y était, elle vivait parmi le clan des Macdonald. La visite de cet homme alors qu'elle est enchaînée lui a été prédit. Elle accepte alors de dire au révérend ce qu'elle sait mais à la condition de raconter d'abord son histoire et ce qui l'a mené dans les Higlands.
Quelle énorme déception ! Je n'ai pas du tout aimé cette lecture qui a traîné en longueur.
Je me suis pourtant procuré le roman dès sa sortie en poche en 2022, attirée par sa sublime couverture et un résumé convaincant. Suite à des nombreuses chroniques dithyrambiques, je me suis donc lancée avec grand enthousiasme dans le roman.
Je n'ai adhéré ni au style de l'autrice ni à la construction du schéma narratif.
Les longs monologues de Corrag alternent avec des lettres larmoyantes écrites par Charles pour sa femme restée en Irlande.
Corrag "babille" comme elle le dit elle-même. Sa partie est racontée de manière trop enfantine. Certes, elle est d'une grande bonté et trouve le meilleur dans ce monde si dur mais elle a tout de même vécu des moments traumatiques. J'attendais donc plus de maturité. Ce qui n'aurait pas été incompatible avec sa candeur.
Son discours est un fouillis de descriptions et détails qui n'apporte pas grand chose au propos. Il y a aussi beaucoup trop de répétitions. Cela alourdit et fait éterniser inutilement l'histoire selon moi. Ce n'est plus de la lenteur mais clairement de l'ennui.
J'ai eu le même sentiment pour la partie du révérend. Ses lettres se suivent et se ressemblent. Il change d'avis sur Corrag assez rapidement. Je ne spoile rien, cela est écrit sur la 4ème de couverture.
Cela m'a gêné. Les deux discours, celui de Corrag et de Charles ne se font pas échos. L'autrice a juste accolé ces deux visions différentes. Il n'y a pas de dialogue. Et c'est là où le procédé pêche selon moi. Corrag balance sa vie et Charles ne pose aucune question. Au départ il veut seulement savoir qui a perpétré le massacre et comment. Puis il est attendri et a de la compassion pour cette jeune femme d'un quasi claquement de doigts. Une explication est bien donnée mais on ne vit pas profondément ce changement de point de vue et d'évolution de la pensée.
Or c'est de l'écoute mais aussi du dialogue que viennent l'enrichissement et la tolérance. Comprendre l'autre en le questionnant est important. Il m'a donc manqué de la nuance et de la profondeur pour arriver au chemin que prend Charles. Cette confrontation d'idées, je l'attendais, je l'espérais. Ainsi pour moi, le personnage de Charles n'est pas essentiel à part pour justifier les monologues de Corrag et accentuer son sort dramatique. D'ailleurs dans ses lettres, l'homme n'oublie pas de répéter combien la vie s'est bien acharnée sur elle.
L'autrice étire son récit et fait durer le suspens jusqu'au moment fatidique où Corrag va enfin parler du massacre de Glencoe et du clan qui l'a accueilli. Mais avant elle racontera toute sa vie dans les moindres détails. Il faudra tout de même attendre 210 pages pour qu'elle atteigne enfin les Higlands. Et c'est long. Bien qu'il y ait beaucoup de descriptions (le roman en est composé à 80% je pense) je n'ai pas réussi à me transposer dans les lieux et à me les imaginer. Je n'ai pas été saisi par la beauté de Glencoe.
J'aurais aimé plus de sobriété et de simplicité pour traiter le sujet fort de ce roman à savoir la condamnation de sorcellerie pour les femmes indépendantes qui ont compris depuis longtemps que la foi et la politique enchaînent les Hommes et provoquent des guerres. L'autre thématique importante est l'acceptation de la différence. La différence physique, la différence de penser et de vivre autrement que la majorité.
Il n'est pas nécessaire de faire de longues phrases, d'insister sur une idée ou de prendre par la main la lectrice pour que la parole soit marquante. Car oui, à chaque fin d'un de ses monologues, Corrag explique clairement ce qu'elle a voulu imager. L'autrice en remet une couche avec Charles et ses d'explications dans la lettre qui suit cette sorte de "chapitre" .
Je n'ai alors pu ressentir qu'à de rares occasions de l'émotion et de l'intérêt. Ça a notamment était les cas lorsque la jeune femme évoque son lien d'amour pour sa fidèle jument. La scène du massacre est aussi une belle réussite de tension, d'urgence et de courage. J'ai d'ailleurs trouvé que ces deux moments n'étaient pas du tout écrits de la même manière que le reste du roman. Aucune fioritures ne venaient parasiter ces instants émouvants.
Une fois le massacre raconté, on est presque à la fin du roman. On retombe ensuite dans la même litanie du sort dramatique
Le destin de Corrag était tracé dès sa naissance. Fille de sorcière et habituée à vivre recluse, sa fin aurait pu correspondre à celle que l'on destinait mais c'est sans compter son caractère à la fois généreux et farouche. Sa rencontre avec le clan MacDonald va être son salut et en même temps une occasion qui mène à sa perte. Lorsque le prêtre vient rentre visite à Corrag avant sa mise au bûcher, il est très vite absorbé par son récit, par ses paroles et sa vie extraordinaire malgré les faits vécus.
Inspirée d'une histoire vraie, l'autrice réussit ici à nous dépeindre une autre vision de l'image de la sorcière qui n'est autre qu'une femme indépendante, enviée de certains pour ses connaissances et surtout pour la liberté qu'elles ont. Ce roman d'ambiance est à la fois un récit et une sorte de témoignage.
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C’est un roman très plaisant à lire.
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