Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
J’ai quitté Paris le 27 octobre 2013. Enfin quand je dis « je », je me vante un peu car nous l’avons fait en famille, avec nos 3 enfants, et cette décision était une décision que nous avions prise à deux. Nous y pensions déjà pensé depuis quelques années, quand nous avions deux enfants et le souhait d’un troisième. Les trois garçons dans une même chambre ne serait bientôt plus possible. Même si nous avions.la chance d’habiter un quartier plutôt familial et bien pourvu en espaces verts, avec le parc Georges Brassens, le parc St Lambert, André Citroën pas trop loin, (parcs bien connus de la narratrice qui a fait un état des lieux très précis des espaces végétalises de Paris), ce problème d’espace n’aurait pas pu être gérable longtemps.
Pour la narratrice, la décision de Quitter Paris est peut-être plus difficile à prendre. La question de l’espace bien sûr est prégnante, car comment cohabiter avec le chien de ses rêves dans un studio parisien ? L’envie de grand espaces pour courir, une de ses passions, l'appel de la nature, en écho à son enfance (elle est quand même originaire de C.) sont des arguments forts pour partir. Mais la décision n’est pas si simple. D’autant que notre héroïne a une amoureuse. Chacune chez soi, mais justement, n’est-ce pas l’occasion de se poser ensemble. Ailleurs. Et alors, où ?
On suit toutes les interrogations de la narratrice, qui nous parle et partage ses réflexions et questionnements, mais aussi ses recherches très précises sur toutes les questions relatives à ce projet, comme l’état précis des infrastructures sportives de Paris.
Ce livre m’a fait penser à Christian Oster (par exemple Grand appartement) avec ce style de narration à la première personne, une vraie écriture mais des phrases fluides, un vocabulaire riche et varié, et un humour plaisant présent tout au long du livre.
Une des originalités du livre est l’ajout régulier de références originales au sens propre du terme pour étayer les réflexions de la narratrice. Outre quelques références littéraires ou philosophiques dont nous avons l’habitude, on trouve des posts des blogs spécialisés sur le jardinage ou le jogging, ou encore les punchlines d’un célèbre aventurier britannique qui a sa propre émission télé sur la survie. On trouve aussi des digressions philosophiques ou mathématiques sur la notion de décision, elles-mêmes mêlant propos anciens et sérieux, et avis trouvé s sur les réseaux sociaux.
Cela ajoute à l’humour déjà présent et vient comme pour documenter et justifier les propos de celle qui se pose tant de questions. Peut-être une habitude de journaliste derrière l’autrice.
Personnellement j’ai trouvé ce livre, court (105 pages), très agréable, bien écrit, original, et qui nous parle à tous, pas seulement aux Parisiens et aux Ex. Car il parle aussi de l’enfance, de la notion de couple, des choix que nous avons ou croyons avoir, de l’art difficile de la prise de décision... et de l’amour des chiens.
Je n'ai accroché du tout. Digressions et divagations permanentes de l’auteur. On dirait un article de presse, sorte de rapport sans grand intérêt, sinon celui de parler pour parler sur des sujets décousus et sans lien apparent. Je me suis pourtant accroché mais j’ai arrêté à la moitié de l’ouvrage.
Bon, ce livre ne me laissera pas un souvenir impérissable autant le dire tout de suite.
Il y a tout de même du bon dans ce très court roman. A commencer par l'écriture agréable et soignée et par les quelques passages qui m'ont fait sourire.
Après, vous l'avez compris il y a aussi du très moyen. La construction par exemple, avec une thématique par chapitre et une comparaison Paris / province, cela manque de liant, d'une histoire venant en fil rouge. Autre point, le contenu même des chapitres qui part dans tout les sens. Parfois, cela donne un air gentiment barré et parfois c'est très difficile à suivre voir un peu incompréhensible. C'est très fouillis au final.
Par ailleurs, quelques éléments originaux comme des encadrés spécifiques, des schémas, tableaux, dessins viennent agrémenter le texte mais n'apporte à mon sens vraiment pas grand chose à l'histoire qui manque un peu de profondeur et c'est bien dommage car l'écriture est elle plutôt intéressante.
Un roman qui se lit donc très rapidement et qui pour ma part va s'oublier tout aussi rapidement en raison de ce côté fouillis et de cette construction pas très intéressante. Dommage, car il y a un potentiel certain dans l'écriture.
Avis issu de : https://hanaebookreviews.wordpress.com/2020/02/07/quitter-paris-stephanie-arc/
Déjà, j’ouvrais ce roman pour les mauvaises raisons et avec un mauvais a priori.
J’étais chargée, le format était court et le titre « Quitter Paris » excitait déjà la parisienne amoureuse de sa ville, la trompant quelquefois avec Londres mais la défendant becs et ongles contre tous ses détracteurs.
Je l’avoue, le roman de Stéphanie Arc allait être mal jugé. Première page tournée dans mes mains et on l’imagine déjà planté sur une roue, moi les yeux bandés, parée à lancer des couteaux acérés sur sa couverture.
Cela n’a pas loupé.
J’ai apprécié certains passages mais le livre n’est tout simplement pas fait pour moi.
J’ai aimé la manière d’aborder le ras-le-bol parisien. Paris n’est pas diabolisé. La capitale a ses attraits, la province en a d’autres et chacun à ses défauts. La narratrice fantasme la vie en plein air, les grands espaces ou la vie avec un chien mais Cholet (rarement nommée et ville de l’auteur) peut vite rimer avec ennui et solitude.
Aussi, le livre aborde quelques réflexions intéressantes – introspection, liberté de choix, liberté financière et vie en concubinage – mais qui restent trop en surface. Pourtant, l’auteur est érudite et n’hésite pas à évoquer Rousseau, le psychologue Piaget connu (j’en doute de tous ?) pour ses travaux sur l’épistémologie génétique.
Bonne ou mauvaise chose ? Pas sure que tous les lecteurs s’y retrouvent dans les références.
La structure originale m’a perdue et il m’a manqué du liant. Défini comme un roman, j’ai plus eu l’impression de lire un très long article de presse.
Chaque chapitre énonce un désir (ex : « je voudrais un chien ») très vite étayé par une multitude de contraintes qui le rende irréalisable.
Les difficultés sont listées de manière décousue. Au texte s’insèrent des questionnaires, des notifications envoyées par des applications de smartphone, des messages de pub ou des articles de presse (ceux-là, je les ai bien appréciés !). Je tenais et passais au désir suivant en me disant que l’illogisme du récit soulignait peut-être l’ironie des contradictions et la bouillie absurde qui se trame dans le cerveau de la narratrice (Paris je te désamour très fort ❤ !).
Mais j’ai eu du mal avec ces digressions.
De plus, un détail m’a frustrée. Tout au long du récit, S. Arc parle de C., ville qu’elle oppose à Paris. La mention d’une simple lettre nous permet d’imaginer n’importe quelle ville de dimension humaine et laisse entendre que C. doit rester un mystère.
Seulement, à la fin, l’auteur balance le nom : Cholet. Pourquoi briser l’énigme ?
Enfin, ses aspirations très personnelles ne m’ont pas parlé.
Je n’ai pas reconnu le Paris qu’elle décrivait. Les piscines publiques, les terrains de sport ne sont pas des lieux que je fréquente. A quoi bon chercher à nager, courir, à m’enfermer dans des stades que je peux trouver ailleurs puisque Paris offre tant de choses spécifiques à elle seule ?
Ville lumières, je vis pour ses musées uniques, ses monuments, ses ruelles perdues ou ses avenues connues. Ses quartiers chics, roots ou populaires. Ses lieux de sorties, ses bars, ses théâtres, ses revues, ses restaurants, ses salons de danse, de yoga, de pilâtes ou ses bars à chats. J’aime ses parfums de croissants chauds qui s’instillent aux aurores, ceux des cafés fourmillants aux ambiances variées et les parfums de nuits culturelles, gourmandes, alcoolisées ou simplement en bonne compagnie. Et la journée comme le soir, cette agitation permanente, ce ballet chaotique et pourtant réglé à la parisienne, la chanson des habitants, ceux qui râlent, ceux qui draguent, ceux qui parlent juste pour parler. Du bobo chic à l’underground, du septième guindé au vingtième populaire, du marais charmant aux mythiques révolutions place République. A Paris on vit avec son quartier pas avec son appartement. C’est un choix mais j’aime ça.
Paris a des défauts mais ses atouts brillent si fort qu’ils les éclipsent largement.
« En effet, ce n’est pas de gaité de cœur qu’après toutes ces années je considère cette extrémité comme la seule issue possible. Convaincue que nous ne parviendrons pas malgré notre amour et nos échanges sincères, à surmonter ce désaccord, j’envisage de mettre fin à cette relation et je dresse, pour ce faire, un portrait à charge de ma compagne, en vue de limiter les regrets potentiels. Je sais bien qu’elle n’agit pas ainsi sciemment, ni pour me faire du tort, mais, quoiqu’il arrive, elle satisfait ses désirs avant les miens, elle m’impose son rythme, elle freine des quatre fers dès lors que je propose quelquechose de sérieux, et ainsi nous ne construisons rien ensemble.
Nous ne cherchons pas de logement, il n’est pas question de mariage, nous ne faisons pas d’enfant, nous n’adoptons pas non plus l’animal de mes rêves, bref, nous n’avançons pas d’un pouce, et je ne vois pas, raisonnablement, comment je pourrais quitter Paris dans ces conditions, à moins de me libérer de ma chaîne.
…
mais attendez
pas si vite,
une petite minute,
accordez-moi, je vous le demande,
un instant de réflexion,
supplémentaire
…
on ne balaie pas sans y penser six années de rires et de larmes, on ne rennonce pas à tant de luttes et d’étreintes sans un minimum de délibération
…
Alors que je retourne l’odieux portrait que j’ai dessiné d’elle, une nouvelle image se dévoile, tout aussi vraie que la précédente mais beaucoup plus amène. Considérée sous cet angle opposé, sa peur de l’engagement s’avère un farouche esprit d’indépendance, son manque d’autorité n’est que respect pour la liberté d’autrui, son effroyable lenteur une forme poussée de circonscription, son obstination une forme de caractère, autant de qualité que j’apprécie et que j’admire. Force m’est aussi de constater qu’elle ne cède pas à la pression des normes, ni à la mienne, « Pour construire quelque chose, on n’est pas obligé d’habiter ensemble », me console-t-elle, lorsque, comparant notre couple aux autres, je m’alarme de notre incommensurable retard.
…
mais,
un moment je vous prie,
je ne me sens pas,
prête,
encore,
à me décider,
tout,
à,
fait
… »
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