"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J’aime énormément les sagas familiales, même si au final, je n’en lis pas beaucoup. La 4ème de couverture m’a appelée et c’est avec un grand plaisir que j’ai reçu ce livre dans le cadre d’une masse critique privilégiée. Je remercie Babelio et les éditions Seuil pour cet envoi.
Ce roman m’a très rapidement fait penser aux romans de Liane Moriarty ; ici, l’autrice Stacey Swann, prend le temps d’approfondir la présentation de ses personnages pour que le lecteur comprenne bien les relations entre chacun d’eux.
La famille Briscoe, composé notamment du père, Peter, compte plusieurs enfants : les enfants issus du mariage de Peter avec June (Thea, Harp et March) et les enfants d’un adultère de Peter avec Lee (les jumeaux Arlo et Artie).
Entre frères et soeurs issus de la même mère, des histoires dont l’origine est ancienne hantent les esprits. La famille étant connue des habitants d’Olympus, le moindre éclat dans cette famille est épié. La famille essaie donc de faire bonne figure en dépit des conflits. le maître mot de cette histoire est l’amour des uns et des autres : cet amour empoisonne d’ailleurs certains des personnages puisqu’en dépit de ressentiment, certaines personnes préfèrent rester.
J’aime ce style de roman où l’autrice prend son temps, les personnages sont profonds, on apprend à les connaître, leur histoire aussi. Dans ce roman, j’ai réellement commencé à être dans le roman seulement à partir des pages 170, au moment de l’accident dans lequel les jumeaux se trouvent impliqués.
Un bon roman apaisant donc et prenant, en tout cas dans sa deuxième partie. A savoir néanmoins que la citation de Richard Russo en première page annonçant « une incarnation de la mythologie grecque débridée et follement divertissante » me laissait à penser que ce roman allait être drôle, ce qui est très (très) loin d’être le cas.
Dans la petite ville d’Olympus, coin perdu du Texas profond, vivent June et Peter, couple dans la quarantaine et parents de trois enfants « officiels », plus quelques « bâtards » issus des frasques extra-conjugales de Peter, agent immobilier plutôt prospère. Un matin, Hayden, le frère de Peter, l’appelle pour lui annoncer que March, leur benjamin, est de retour en ville après deux années d’exil sans donner la moindre nouvelle. Il souhaite venir déjeuner chez ses parents dans l’espoir de renouer avec eux. Mais son frère aîné, Hap, lui en veut toujours autant d’avoir osé coucher avec son épouse, Véra. Alors qu’il les imaginait séparés ou divorcés, March découvre qu’Hap et Véra vivent toujours ensemble et qu’ils ont même eu un enfant… Et quand March se présente chez ses parents, sa mère le reçoit très froidement. Puis Hap surgit, s’empare d’une masse, commence à démolir le 4X4 de March avant de lui casser la figure. Le retour du fils prodigue s’annonce plus difficile qu’il ne l’imaginait et ce n’est que le tout début de tous les ennuis qui attendent la famille…
« Olympus, Texas » se présente comme un drame familial et non une saga vu que la situation empire assez rapidement pour se dénouer en l’espace de moins d’une semaine, du vendredi au jeudi suivant. Rien ne va plus dans cette famille texane de la classe moyenne. Tromperies et trahisons ont été nombreuses, les rancœurs se sont exacerbées et pour ne rien arranger un accident de chasse dont on ne révélera pas les tenants et aboutissants pour ne pas trop déflorer l’intrigue amène à une situation paroxystique qui va faire rien moins qu’imploser toute la famille Briscoe. La plume de Stacey Swann, qui signe ici un premier roman d’excellente facture, est alerte et agréable, même si elle se révèle descriptive et un brin minutieuse voire méticuleuse à certains moments. Les personnages sont attachants même si les situations ne sont pas particulièrement originales, l’accumulation des péripéties maintenant l’intérêt du début à la fin. Le lecteur aura l’impression de découvrir l’œuvre d’une émule du talentueux Richard Russo (« La chute de l’Empire Whiting » et « Quatre saisons à Mowhawk », entre autres). Il appréciera la finesse des analyses psychologiques et sentimentales, mais cherchera en vain, l’humour, la malice et la causticité promises sur la 4ᵉ de couverture. En prime, plusieurs citations du poète Ovide, auteur des « Amours » et de « l'Art d’aimer », car on l’aura compris, toute cette histoire repose sur l’amour, mais aussi sur le désamour, l’infidélité et la haine. Une bonne surprise de voir cette forme de « naturalisme » américain toujours bien vivant…
Après un exil volontaire de deux ans, March revient à Olympus une bourgade du Texas où vit sa famille. Son retour va bouleverser pas mal de choses.
Un roman qui raconte le naufrage d'une famille qui se désintègre peu à peu. Des retours sur le passé de chaque membre permet de comprendre comment on en est arrivé là. Stacey Swann nous plonge pendant sept jours dans la vie des Briscoe, leurs blessures enfouies, leurs ressentiments , leurs désirs. Un drame familial fascinant avec des personnages complexes où personne n'est vraiment tout blanc ni tout noir. Un roman qui a été pour moi une belle surprise.
Je remercie les éditions du Seuil de leur confiance.
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