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"Corps à corps" c'est le dialogue qui n'aura jamais lieu entre deux sœurs qui s'aiment mais que la maladie est venue séparer. L'aînée est en effet condamnée à mourir à petit feu, emprisonnée dans un corps qui lâche au fur et à mesure. Face à ce coup dur imposé par la vie, Aurore, danseuse à la vie strictement régie, se révolte, elle refuse cette situation et déverse sa colère tout au long de ces échanges qui n'en sont pas.
Comment affronter la mort quand on est dans la fleur de l'âge ?
Un premier roman intense qu'on lit la boule au ventre et les larmes aux yeux.
Deux corps se font face.
Celui d’Aurore qui dompte ses fantômes par la danse, la souffrance acceptée et apprivoisée, le poids contrôlé.
Et celui de sa sœur, pleine de vie, clouée dans un fauteuil roulant par la sclérose en plaques.
Deux façons de vivre. Chacune prisonnière d’une façon différente de son corps.
Chacune décide de coucher sur le papier son ressenti, ses émotions.
Une façon, pour l’une, de régler les comptes entre un père absent et une mère malade. Et surtout pour dire l’admiration pour une grande sœur : son modèle, son ancre, si proche et pourtant si inconnue.
Une façon, pour l’autre, d’affronter l’avenir, l’après dont elle sera absente. Son enfant qu’elle ne verra pas grandir. Et en attendant, supporter la sollicitude oppressante des proches, gérer sa volonté de vivre mais son souhait aussi d’en finir de cette vie qui n’en est plus une.
Un face-à-face servi par une plume magnifique. Une plongée dans les pensées intimes de deux sœurs. Un examen de conscience, tel le ressac de la mer, qui dit l’impossibilité de comprendre les êtres aimés.
Un très beau premier roman, tout en introspection et d’une grande sensibilité.
Voici un premier roman fort et puissant sur le corps, la féminité, la maternité, la maladie et la mort. Rien de très gai je vous l’accorde, mais il est très bien écrit.
La structure repose sur les lettres de deux sœurs. L’une est atteinte d’une sclérose en plaques et perd peu à peu l’usage de tous ses membres. Elle devient paralysée et dépendante. L’autre sœur, Aurore, la plus jeune, danse et recherche la maîtrise de son corps. Elle est anorexique comme sa mère qui s’est très peu occupée d’elle. Sa mère ayant réclamée toute l’attention de son père, Aurore est en manque d’amour et sa grande sœur a été cette mère qui lui faisait défaut. La perte inéluctable de sa sœur lui cause une immense douleur.
La grande sœur, qui n’est jamais nommée, a un enfant, Elie. Aurore adore ce petit garçon et se projette après la mort de sa sœur. Elle lui sera dévouée comme une mère et s’occupera de lui. Mère, elle ne veut pas l’être. Elle refuse de voir son corps changer. Elle se révèle plutôt égoïste, fuyant la vue de sa sœur qui dépérit.
La voix des deux sœurs alterne et offre deux points de vue différents, deux caractères. L’écriture les aide à se libérer, à aller mieux. Ce roman aborde également la fin de vie et l’euthanasie. Quand la maladie l’emmure totalement, la grande sœur aimerait avoir le choix de mourir mais elle sait que personne dans son entourage n’aurait le courage d’accéder à sa demande. Toute sa famille préfère la garder en vie le plus longtemps possible.
Avec lucidité et un ton sarcastique, faisant parfois penser à l’humour yiddish d’Isaac Bashevis Singer, l’autrice interroge sans donner de réponses : comment survivre au malheur ?
Arielle Sibony est une jeune artiste et écrivaine. Elle aime susciter des émotions et des questionnements. Il faut préciser que ce roman n’est pas autobiographique. Il est totalement inventé et c’est assez bluffant. Elle s’est certes documentée sur la maladie, mais elle réussit à se mettre à la place des autres, ce qui lui permet dit-elle de « s’évader de sa vie ». Avec une écriture instinctive, elle offre un « livre juste et drôle sur la mort ». Son éditrice n’a pas retravaillé le texte et a préservé le « jaillissement » de son écriture. D’origine juive, la famille est également un thème qui la fascine. Lors d’une rencontre VLEEL, elle a parlé notamment de son père, Daniel Sibony, philosophe et psychanalyste, ainsi que de ses sœurs.
Si vous aimez les romans intimes, introspectifs, ressentir des émotions et que vous n’êtes pas dépressif, je vous recommande la lecture de ce roman qui a de nombreuses qualités.
Merci à VLEEL et aux éditions Michalon pour cette lecture
Deux soeurs, aussi différentes que l’on puisse l’être.
L’une est sèche, décharnée, le corps sculpté par la souffrance qu’elle s’est imposée depuis l’enfance, pour parvenir au prix de douleurs permanentes à assouvir sa passion de la danse.
L’autre fut pulpeuse, féminine, épicurienne, goûtant les plaisirs de la vie, jusqu’à ce que le destin brise son élan vital, au gré d’une maladie qui lui ôte peu à peu ses forces et son autonomie.
Leur voix alterne, dans la plainte. Refus de la perte, deuil anticipé, souffrance permanente, des corps et des âmes.
S’y superposent les portraits de l’entourage, la mère anorexique, qui n’a jamais assumer la maternité, le mari, trop aimant, et l’enfant préparé au départ annoncé de sa mère.
Ambiance très sombre, malgré la sérénité remarquable de la jeune femme alitée. Les thèmes abordés, la maternité, la mort, la maladie, tout ce que l’être humain est appelé à côtoyer un jour, de façon plus ou moins aiguë ou dramatique, hantent ces pages peu optimistes.
Un roman certes bien écrit, mais qu’il vaut mieux aborder avec un optimisme forcené au risque de sombrer dans la dépression.
240 pages Michalon 25 Août 2022
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