"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une histoire admirablement racontée qui permet de mieux connaître le monstre de cinéma et de vie qu'était Brando. L'auteur a eu cette chance d'avoir su le rencontrer. Il nous permet d'en faire autant, ou du moins ce qu'il veut bien nous révéler...
C’est là un récit sur un acteur que j’aime beaucoup au charisme monstrueux qui malgré son état de santé, sa mort attendue, son obsession maladive et parfois insensée à gagner encore de l’argent pour garantir son rythme de vie et ses extravagances est encore apparu à mes yeux comme une masse puissante et non quelqu’un d’éteint.
Ceci grâce au regard de l’auteur qui, malgré le spectacle de l’homme en kimono, affaibli au discours sans filtre et parfois divagant nous livre un regard fasciné tout en révélant la vulnérabilité de ce mythe. La beauté de la confession est également due à la relation de confiance que l’auteur a instauré avec l’acteur sans vraiment comprendre comment. En tout cas c’est l’impression que j’en ai eu. Mais aussi parce qu’il garde une grande admiration envers l’acteur, un peu comme un enfant, malgré le spectacle parfois attristant dont il est le témoin.
C’est un livre qu’il faut lire en connaissant un peu la vie de Marlon, son personnage loin d’être sympathique, obsédé par l’idée de baiser les femmes, indifférents parfois à ses nombreux enfants, complètement insoumis aux producteurs et dont la carrière est souvent dictée par son besoin d’argent.
Même à la lecture de ces derniers entretiens, j’ai eu l’impression qu’il se mettait en scène et qu’il jouait un rôle. Mais ces confessions restent, je trouve, bouleversantes particulièrement quand il en vient à parler de ses enfants, de son père. On y rencontre un homme fatigué, mais pas résolu toujours en train de méditer. Si j’étais déjà conquise par le livre à l’idée de retrouver Marlon Brando, je trouve que l’auteur a su refléter toute la puissance, les démons, la complexité et la douleur du personnage.
La cinéphilie française a eu de grands artisans dans son histoire. Pierre Rissient en fait partie. L'amour des films et de leurs auteurs a amené ce passionné dès les années 60 à faire en sorte que les films soient vus, compris et appréciés à leur juste valeur. Son parcours le fera naviguer aux côtés des plus grands, Lang, Ford, Walsh...dont il sera souvent le confident, le conseiller et parfois même l'homme providentiel.
Ce long entretien nous emporte sur chaque continent où Pierre Rissient a repéré un film ou cinéaste qu'il estimait digne d'être vu. La lecture de cet opus Actes Sud est passionnante, éclairante à bien des égards sur le fait qu'il existait bien d'autres courants que Les Cahiers du Cinéma et sa Nouvelle Vague. On écoute religieusement les souvenirs de ce personnage hors du commun, entre humilité, fierté, regrets et un amour démesuré des films et du cinéma. Respect.
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