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Le roman s’ouvre en 2010, à l’aéroport d’Hambourg, sur l’image d’un petit garçon en pleurs. Qui est-il ? D’où vient-il ? Qui sont ses parents et pourquoi est-il seul ? C’est ce que le personnel de l’aéroport cherche à savoir.
Il faudra au lecteur entrer dans l’histoire d’un autre personnage pour comprendre comment et pourquoi cet enfant est arrivé là. Car les origines de l’histoire remonte bien avant cette journée de 2010 à Hambourg. Elle débute avec l’enfance puis la jeunesse de Vollie Frade. Son engagement durant la guerre du Vietnam puis son retour à la vie civile sous le nom de Dwight Elliot Tilly. Sa rencontre avec Louisa et Elroy, un petit garçon qu’il finira par adopter. Vollie-Tilly a passé son temps à tenter de disparaître, à cacher qui il était pour se réinventer autrement.
Le résumé que je viens d’en faire ne fait qu’effleurer le contenu d’un récit d’une incroyable densité. Salvatore Scibona nous entraine dans une fresque romanesque habitée par des questionnements sur la quête d’identité et l’héritage familial. A travers les époques et les générations qui se succèdent et s’affrontent, l’auteur ausculte les conséquences des décisions prises par ses personnages, leur faisant traverser les évolutions de la société américaine jusqu’à en être parfois les jouets.
Je retrouve ici le style des épopées américaines que j’apprécie chez John Irving ou Richard Ford, mettant en scène des personnages atypiques, parfois dépassés par la vie ou les actes qu’ils commettent. L’humour en moins.
Les personnages que l’auteur nous fait découvrir sont en marge. En marge de la société, de l’histoire, parfois même de leur vie. Par choix ou par obligation. Et c’est peut-être cette marginalité qui les rapproche. On est frappé par la grande solitude qui caractérise chacun d’entre eux, une solitude qui permet par exemple à Vollie de devenir Tilly et d’endosser une nouvelle identité sans que cela ne semble préoccuper qui que ce soit.
Je découvre ici un auteur à la plume puissante, habitée par un lyrisme certain. Peut-être parce qu’il manque parfois cet humour dont je parlais plus haut, j’ai bizarrement peiné sur les 60 dernières pages de ce roman qui en compte 440 alors que le reste du récit m’avait vraiment séduite.
Malgré ce petit bémol, j’ai apprécié la lecture de ce roman riche et très bien construit.
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