Allons à leur rencontre !
Allons à leur rencontre !
Un roman que j'avais découvert sur la chaîne youtube d'une bookstagrameuse que je suis et qui a toujours de bonnes critiques sur les livres. Celle qu'elle avait fait sur celui-ci m'avait emballée c'est pourquoi je l'avais acheté.
Mais je me suis beaucoup, beaucoup ennuyée. Il me tardait vraiment la fin.
Les personnages sont antipathiques surtout le garçon Victor qu'on a envie de gifler, de secouer.
Pourtant l'idée de départ était bonne : un logiciel qui propose à ses acquéreurs de connaître la fin de leur histoire d'amour. Parfois ça m'a un peu fait pensé à L'écume des jours, quand Victor se meurt en réfléchissant trop.
J'ai trouvé ça un peu bobo, un roman très parisien. Bref, ça ne m'a pas plu.
Lola et Victor s'aiment. Mais une invention va bouleverser leur existence : le Time Wise qui lorsqu'on entre quelques informations prédit la durée de temps d'un couple.
Victor fait la demande de la carte et découvre le soir de son anniversaire que son couple n'a que "deux mois à vivre". Le compte à rebbours est alors enclenché et le couple court à sa perte, conditionné par cette annonce de séparation imminente.
Je n'ai pas du tout accroché à ce roman : ni le sujet qui aurait pu être passionnant mais est traité en surface, ni l'écriture, plate et sans saveur, voire mauvaise ("Même les chaises semblaient prendre conscience de la gravité de la situation, respectant le deuil ambiant, n'effleurant pas même le sol quand elles rejoignirent leur table" page 67 EmojiEmojiEmoji)
Lecture sans saveur.
lu dans le cadre du prix des lecteurs du livre de poche 2022
Cette comédie littéraire est une satire sociale qui se moque intelligemment de notre dépendance aux applications et aux algorithmes.
D’une écriture fluide, légère et parfois cynique, par des chapitres courts et rythmés, l’auteure nous montre les dérives de la technologie, des médias et des réseaux sociaux.
Elle pose ainsi la question suivante : Comment en est-on arrivé à mettre toute notre vie entre « les mains » de programmes informatiques ou de logiciels ?
Victor et Lola s’aiment d’un amour tendre, fort et tranquille. Pour tous ils forment le couple idéal, et ce, jusqu’au jour où Victor découvre « Time Wise ». Ce programme, vanté par les médias et les « people » calcule le temps que durera votre relation amoureuse et vous donne donc la date de votre séparation ainsi que les causes potentielles de celle-ci, vous permettant ou non de planifier votre vie avec votre partenaire (mariage, enfant, achat immobilier…). Victor est emballé et veut inscrire leur couple tandis que Lola, plus terre à terre, ne veut pas qu’une prophétie informatique décide de sa relation amoureuse. Elle cède tout de même et offre à Victor leur carte « Time Wise » pour son anniversaire. A partir de ce moment, leur relation se dégrade, Victor est bouleversé par l’échéance prochaine et mène la vie dure à Lola. Sa passion, sa confiance en l’autre et en l’avenir commun ont disparu. Il tente tout pour précipiter la fin de leur couple ou en tester sa force.
Ce roman montre ici que la volonté de maîtriser le futur détruit le moment présent. On abandonne toute volonté aux logiciels qui font envisager le futur annoncé comme une réalité irréversible et irrémédiable, mais cela peut être transposé à n’importe quelle autre chimère.
Cette comédie légère provoque le questionnement beaucoup moins léger de notre assujettissement progressif, galopant et irréversible pour certains, aux technologies et logiciels qui annihilent de plus en plus notre libre arbitre.
Il reste à espérer qu’il est encore temps pour que ce livre ne soit pas prophétique.
Un premier roman parfaitement réussi qui épingle nos travers et les dangers de la toute-puissance supposée des nouvelles technologies.
Une fable moderne qui, un peu comme Les enfants sont rois de Delphine de Vigan, nous fait réfléchir, nous met sur pause le temps d’analyser notre rapport à Internet et ses semblables, censés nous aider, nous soutenir, nous rendre la vie meilleure. Mais toute nouveauté est-elle forcément un progrès pour l’humanité ? C’est cette folle croyance, cet aveuglement massif, que l’auteure dénonce.
« L’arrivée de la TimeWise dans les ménages occidentaux avait provoqué une flambée médiatique intarissable. Son utilisation avait soulevé au sein des ménages de nombreuses questions. Fallait-il, au nom de son couple, s’interdire son emploi dans le souci de préserver son union ? Ou valait-il mieux, au contraire, prendre le risque de la fragiliser, si cela permettait d’atteindre la vérité ? Et dans ce cas-là : un amour épanoui pouvait-il supporter les contours d’un temps imparti ? Une relation ennuyeuse devenait-elle plus palpitante si elle était vouée à un grand succès linéaire ? »
Remettre en question un amour parce que l’on vous a prédit sa fin proche ? Quelle folie ! Et pourtant...
« La propension humaine à s’autosaboter est si importante que le but de la vie n’est finalement peut-être pas le bonheur, pensa Victor. »
Ou est-ce que tout dépend de ce que nous faisons de ces avancées techniques ? Créent-elles de nouveaux besoins, ou se mettent-elles au « service » de demandes préexistantes ?
Les campagnes de calomnie, d’injures, de haine, et aussi les chaînes de solidarité existaient avant les réseaux sociaux, l’injustice a le plus souvent été constitutive des sociétés avant la fracture informatique.
Et c’est depuis toujours, et par tous les moyens mis à sa disposition que l’être humain cherche à déchiffrer l’avenir. À savoir à l’avance. Est-ce que tout est déjà écrit ? Est-il possible de changer une destinée toute tracée ? Sommes-nous agis, comme dans les tragédies antiques, par des forces implacables ? La nouvelle divination se fait-elle désormais au cœur d’un algorithme, auquel on fera confiance plutôt qu’à ses sentiments ? Une fois la prophétie formulée, bien souvent elle se réalise parce que nous enclenchons sans le vouloir des mécanismes qui lui donneront raison.
Ou, au contraire, pouvons-nous échapper à cette programmation inflexible en écoutant notre instinct, plus fort que tout ? En faisant confiance à notre intelligence, notre sensibilité qui vont nous rendre notre libre arbitre et notre pouvoir de décision. Il y a l’outil, il y a l’usage qu’on en a. Pouvons — nous échapper aux prophéties, modélisations, simulations, projections tout simplement en les ignorant ? Ou en les remettant en question ? Désormais on peut vous annoncer l’heure de votre mort (ce que les cartomanciennes faisaient déjà, d’ailleurs) avec précision. Ou soi-disant. Qui a envie de ce genre de terrible certitude ? Question corrélée à celle de la fragilité de toute existence, de toute activité, à la menace de la perte possible à tout moment qui effectivement rend la vie plus intense, plus précieuse, plus chérissable. Car ainsi fonctionne le logiciel de toute créature.
Les problématiques posées par cet ouvrage très intéressant vont bien au-delà d’un problème de société de l’époque actuelle et de ses outrances, fêlures. Elles résonnent au plus profond de nous, de nos peurs, de notre crédulité, de notre goût du contrôle quand justement nous sommes perdus. Un livre qui suscite le débat, à découvrir, méditer et partager !
Pour conclure :
« Fallait-il qu’un processus de dégénérescence soit systématiquement enclenché pour que l’on en vienne à sincèrement savourer l’objet de sa perte ? Fallait-il qu’un pronostic vital soit engagé pour veiller le présent ? Finalement, fallait-il perdre ce que l’on aimait pour l’aimer davantage ? »
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