"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un adolescent un peu désœuvré, fortuné qui part à la dérive, alcool, sexe drogue un grand classique qui interpelle surtout par l'âge du personnage principale.
L'écriture est fluide et agréable mais le fond de l'histoire n'est pas très passionnant. Tout y est trop lisse, sans passion, ni espoir. Pas de suspens, que des actes ou des faits sans réels liens, on attend désespérément qu'il se passe quelque chose.
Lien : http://livresselitteraire.blogspot.fr/2016/09/mes-illusions-donnent-sur-la-cour-sacha-sperling.html
Sacha, quatorze ans, est issu d’une bonne famille. C’est un jeune adolescent paumé comme beaucoup de gamins à son âge.
Un jour, dans un train, il va rencontrer Augustin, un ado du même âge mais un peu moins fréquentable. Ce dernier va devenir indispensable à la vie de Sacha et le faire tomber dans tous les vices : drogue, alcool et sexe. Tout est bon pour oublier cette vie.
Mais comment réagit-on lorsqu’à quatorze ans il faut affronter la réalité de plein fouet ? Comment réagit-on quand on prend conscience que cette personne qui nous tient à cœur n’est autre que la personne qui nous brise également ?
Ah l’adolescence ! Cette période si compliquée où l’on se cherche, où l’on teste, où la colère prend le pas sur cette construction de soi. Sacha Sperling la décrit avec cette prose sensible et crue qu’on lui connaît. Un phrasé court, lancinant comme pour mieux s’approprier les sentiments de cet adolescent fracassé par la vie, par une mère à moitié dépressive et un père absent.
Alors à quatorze ans, on essaye la weed, et puis la coke, et puis le sexe sous l’effet de l’alcool ou de la drogue, comme ça sans raison … si ce n’est oublier ce monde qui nous entoure, qui nous fait chier, qu’on ne comprend juste pas en réalité. Et ça, l’auteur le retranscrit parfaitement, on ressent le mal-être qui habite Sacha en permanence. Grandir, tester, sombrer dans le vice. Oui, mais l’enfance n’est jamais loin. Amer paradoxe que l’auteur met en avant lorsque les personnages de ce récit jouent dans la nuit à une fausse guerre après avoir fumé des joints … On sent que ces adolescents sont encore habités par l’innocence de l’enfance, qu’ils se battent pour se faire une place dans le monde pré-adulte et en même temps on les découvre projetés dans le monde des grands sans savoir ce qu’ils font, sans savoir comment cet inconnu fonctionne. Mais n’est-ce pas cela l’adolescence – ou l’adolescence dans le milieu bourgeois – se situer au croisement de la vie et ne pas savoir quelle direction emprunter ? Et à quatorze ans, on se cherche, est-on hétérosexuel, bisexuel ou homosexuel ? Peut-on se prendre pour un adulte ? Quelle est notre place dans cette société ? Ce sont tous ces questionnements que l’auteur met en lumière dans ce roman à la fois doux et violent.
Je ne vous cache pas avoir été quelque peu "choquée" par l’âge et les expériences faites par les protagonistes mais après tout lorsque l’on jette un œil sur notre génération, sur la mienne en tout cas, je trouve que l’auteur n’est pas si loin de la vérité.
Quoi qu’il en soit, c’est sans tabous que Sacha Sperling livre au lecteur la décadence qui habite ses personnages. Au-delà de ces questionnements adolescents, j’ai trouvé la critique de cette société si pertinente : le rôle des images (films pornographiques), l’influence des gens qui nous entourent, l'inconscience et le je-m’en-foutisme ambiants … Son analyse et son regard sont d’une maturité déconcertante lorsque l’on sait que l’auteur, actuellement âgé de vingt-six ans, a écrit Mes illusions donnent sur la cour à seulement dix-neuf ans.
Ce récit a été une véritable claque, il remue tant de choses en nous et nous oblige à nous questionner sur nous-même ou le rôle que l’on jouera dans l’apprentissage de nos enfants. Sans parler de la plume, qui j’en ai conscience peut ne pas plaire à tout le monde mais qui pour ma part, après deux lectures de l’auteur, m’a littéralement conquise.
Gros gros coup de cœur pour ce roman que j’ai dévoré en quelques heures ! Sacha Sperling serait-il un petit prodige de la littérature ultra-contemporaine ? Belle gueule oui mais pas que, belle plume assurément !
L’auteur nous emmène en Californie, à San Diego plus précisément, où vit Mona une jeune adolescente de quinze ans, impertinente, troublante mais surtout déterminée. Mona connaît un parcours plutôt chaotique : son père, quel père ? Tout ce qu’elle voit ce sont des hommes qui passent dans la vie de sa mère qui bavent sur la plastique de sa fille. A tel point que sa vision de l’homme est déformée. Sa mère ? Elle trime chaque jour au boulot et se préoccupe peu de Mona. L’école ? Elle y va quand ça lui chante. Son physique ? Une jolie brune bien proportionnée et Mona a bien conscience que ce corps sera pour elle son atout pour sortir de cette misérable vie.
Un beau jour (ou plutôt un soir), après s’être arrangée pour que sa mère la mette à la porte, elle décide de s’enfuir à Los Angeles la ville de tous les possibles, California Dreamin’ comme le chantait The Mamas and the Papas. Mona usurpe une identité et devient Kim : une jolie blonde peroxydée aux yeux bleus comme l’eau de la piscine.
C’est sous cette fausse identité qu’elle se présente à Ruben, patron dans l’industrie du porno. Mona-Kim veut travailler et le porno c’est sa destinée. Kim devient alors Holly et à partir de là c’est la jouissance ! Un trop plein de fric qui sort par tous les orifices car Holly ose tout et ne dit jamais non ! Mais Mona-Kim-Holly a un plan bien ficelé… Jusqu’au jour où son vieil amant Joe la retrouve … S’enchaîne un jeu de manipulations prévisible certes mais tellement réussi.
Histoire de petite fille est un roman organisé, la plupart du temps, en monologues selon le point de vue des différents personnages mais toujours avec la même tonalité. Mais je vous assure, monologue n’est pas synonyme d’ennui car l’auteur frappe là où il faut en produisant un récit toujours en mouvement.
A sa lecture, j’ai parfois eu l’impression de retrouver des similitudes avec le film Requiem for a dream car Sacha Sperling nous offre un ouvrage violent, cru, qui nous prend aux tripes, qui nous donne parfois envie de vomir à la place de Mona mais tellement poétique ! Non je ne suis pas folle, l’auteur réussit avec brio à incorporer un style poétique à ce récit si tapageur.
Il prend le pari audacieux d’emporter ses lecteurs dans l’industrie de la pornographie, du sexe et de la drogue, le tout sans mâcher ses mots, sans tabou ni détour et ça fonctionne. A l’exact opposé du « feel-good », il nous dresse la satire d’une société qui dégueule d’excès où tous les vices sont réunis pour déchanter et où la perversion n’est pas que dans le sexe.
Le rêve américain mis à mal par un talentueux écrivain de 25 ans à la plume débridée.
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