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Rentrée Littéraire 2023.
Avec son écriture précise, détaillée, Roger Judenne m’a plongé dans la vie quotidienne d’un bourg d’Eure-et-Loir, quelques semaines avant la Libération.
Si les personnages croisés au cours de ma lecture sont nombreux, si je me suis un peu perdu dans les nombreux prénoms, c’est l’huissier de justice de Voves, Armand Tacheau, qui tente, tout au long du récit, de voler la vedette aux autres comme Michel, Bertil, Pierre…
Dans Cinq nuits avant l’arrivée des Américains, Roger Judenne met tout de suite en place la rivalité réelle entre deux mouvements de résistance à l’occupation allemande : Libération-Nord, plutôt socialiste, dirigé par Pierre, et le Front national dont le meneur est justement Armand. À la lecture de ce nom, Front national, il ne faut pas se tromper. Rien à voir avec le parti d’extrême-droite ripoliné aujourd’hui en Rassemblement national. Le Front national de la Seconde guerre mondiale a été créé par le Parti communiste et regroupe militants et sympathisants voulant combattre le nazisme depuis qu’Hitler a rompu le pacte germano-soviétique, en 1941. Roger Judenne le rappelle très bien dans sa note B, en fin d’ouvrage.
Avec talent et à-propos, l’auteur fait vivre des personnages réels et importants comme le Commandant Sinclair qu’il révèle être Maurice Clavel, dans la note A. Celle qui pédale beaucoup, attire les regards par sa beauté et sa chevelure blonde, Silvia, n’est autre que Silvia Monfort, pseudonyme de Simonne Favre-Bertin, une grande actrice et romancière.
Dès le début, c’est un parachutage d’armes et de munitions qui me plonge dans l’activité de ces résistants qui sont paysans, commerçants, enseignants et même huissier. Leur activité, la préparation de ce qui est essentiel dans leur lutte contre l’occupant, est très intéressante.
Bien sûr, il y a l’Eure-et-Loir, département que je ne connais pas du tout Voves, et je suis certain que pour un lecteur de cette région, les lieux cités prennent une tout autre résonance. Par contre, je retrouve bien le rôle essentiel que jouaient, le long des voies ferrées, les garde-barrières comme Paul et Paulette. Il y a, bien sûr, le marché noir et les collabos qui ne sont pas oubliés et Roger Judenne montre que ces derniers s’en tirent assez bien à la Libération.
Cette vie quotidienne, ces soucis au jour le jour, le travail des paysans dont les récoltes sont réquisitionnées par l’occupant et qui ne refusent pas de donner un coup de main à la résistance, tout cela est bien montré au cours de ce roman pimenté par les aventures de Simone, plutôt collabo, l’épouse d’Armand, avec le jeune Bertil, associé à l’étude. Il avait remplacé Armand, mobilisé en 1939, prisonnier envoyé au stalag, libéré en 1943 à cause de la tuberculose, revenu à Voves où il crée la première équipe de résistants avec le Front national.
Tout cela et bien d’autres anecdotes, beaucoup d’autres détails du quotidien, n’empêchent pas l’auteur de rappeler l’existence du camp de Voves dont une fameuse évasion, le 19 février 1944 inspira John Sturges pour son film « La Grande Évasion ». Surtout, l’auteur permet de suivre pas à pas l’approche des Américains depuis le débarquement en Normandie puis ces fameux bombardements qui, s’ils affaiblissent l’occupant, frappent aussi les civils. Cela me rappelle, tout près de chez moi, le bombardement de Saint-Vallier (Drôme), le 16 août 1944, par l’aviation américaine. Cela causa près de cent morts et de nombreux blessés alors que la RN 7 et la voie ferrée qui étaient visées, restaient intactes…
Cinq nuits avant l’arrivée des Américains m’a permis de vivre des temps bien difficiles dont notre pays n’est pas sorti indemne et qu’il ne faudrait pas oublier.
Je remercie Babelio et les Éditions de Borée/Territoires d’écriture pour la lecture romancée de cette page d’histoire.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/10/roger-judenne-cinq-nuits-avant-l-arrivee-des-americains.html
D'étranges accidents s'enchainent autour de la famille de Adwen, elle finit par trouver des coïncidentes étonnantes et décide de mener l'enquête malgré les réticences de son entourage qui ne croient pas en ses intuitions.
Le livre s'ouvre que la mort accidentelle d'un François venu filmer des mouettes sur la coté écossaise, puis ce sera au tour du grand-père puis du père d'Adwen. J'ai trouvé que c'était un pue trop et surtout que ça arrivait sans grand subtilité, mais est ce sans doute mon regard d'adulte !
J'ai aimé le coté exotique de cette famille écossaise très ancrée dans les traditions, le dépaysement. Ce petit roman est dynamique et on ne s'ennuie pas une seconde avec l'enchaînement de ces événements (malgré mes quelques réserves) Le dénouement est rapide mais original.
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