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Ce récit n'est pas un roman fantastique comme le Dracula de Bram Stocker pourrait le prétendre mais plutôt un roman psychologique. Le Comte n'est pas le vampire effrayant ou magnifique qui se repaît de ses victimes dans les rues sordides des villages de Transylvanie ou des grandes villes d'Europe. Composé d'une manière presque identique au roman de Bram Stocker, l'auteur nous propose donc le journal intime du Comte, et uniquement du Comte. Il n'y a que lui qui communique par le biais d'un journal étalé dans le temps, et à aucun moment une autre personne de son entourage ne vient étayer l'histoire.
Étudianten médecine à Paris pendant sa jeunesse, il s'éprend d'une jeune prostituée manipulatrice, Stacia. Cette histoire d'amour se termine tragiquement par le meurtre de la femme. Lazslo fuit la capitale française pour retrouver son pays, la Hongrie, et reprendre les rennes du domaine, son frère aîné étant mort pendant la guerre. Mais ses vieux démons le pourchassent, et l'envie de chair fraîche devient irrésistible.
Sousla forme d'un journal, avec un vocabulaire soutenu et un style se donnant des airs bourgeois, ce roman nous trace plutôt la carte de la psychologie d'un aristocrate hongrois face à ses tourments. Atteint d'une maladie mentale heureusement rare, ce Comte Dracula est un psychopathe qui découvre ses pulsions meurtrières auprès des jeunes femmes. Son journal qui commence à Paris et se termine en Hongrie nous livre tous les secrets qu'il tente d'enfouir comme ses envies de faire couler le sang. Bien sûr, il n'est pas le meurtrier bête qui tranche à tour de bras, mais plutôt un homme instruit qui combat sa pathologie du mieux qu'il peut sans pouvoir ni vouloir y renoncer complètement. Après les premiers assassinats dans son village, les paysans libèrent des vieilles traditions ancestrales, un vampire rôde et s'attaque aux belles jeunes filles. Le mythe du vampire des Carpates est né.
Le roman est long et bien écrit, mais subit quelques longueurs parfois qui peuvent rebuter plus d'un lecteur. Malgré tout, le récit est soigné et extrêmement bien mené. L'auteur nous fait découvrir une des facettes de ce Comte Dracula, bien loin des sentiers battus maintes fois utilisés. Dracula, ce prédateur, n'est pas un vampire mais un loup.
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