René Crevel (1900-1935). Dadaïste, surréaliste, communiste, révolutionnaire, homosexuel, toxicomane, tuberculeux, de tous les créateurs de l'entre-deux guerres, René Crevel a sûrement eu la trajectoire la plus rayonnante, la plus exigeante, la plus brûlante qui soit. Après l'aventure dadaïste, il...
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René Crevel (1900-1935). Dadaïste, surréaliste, communiste, révolutionnaire, homosexuel, toxicomane, tuberculeux, de tous les créateurs de l'entre-deux guerres, René Crevel a sûrement eu la trajectoire la plus rayonnante, la plus exigeante, la plus brûlante qui soit. Après l'aventure dadaïste, il rejoint André Breton et le groupe surréaliste et, bien que très critique à l'égard du mouvement, il en devient l'un de ses acteurs exemplaires. Par la suite, il adhère au Parti communiste et travaille à un rapprochement entre communisme et surréalisme, notamment à l'occasion du Congrès international pour la défense de la culture, mais son échec, s'ajoutant à l'aggravation de sa maladie (une tuberculose rénale) le conduit au suicide. L'ensemble de son ½uvre : Détours (1924), Mon corps et moi (1925), La Mort difficile (1927), Babylone (1927), Êtes-vous fous ? (1929), Les Pieds dans !e plat (1933) définit le récit surréaliste comme un genre refusant les conventions
romanesques, mêlant l'obsession autobiographique au désespoir et à la révolte, accordant la création artistique et l'action révolutionnaire par la subversion de l'écriture. Ses attaques radicales contre la société bourgeoise, incarnée par sa mère, se retrouve exaltées dans ses essais polémiques (L'Esprit contre la raison, 1927 ; Le Clavecin de Diderot, 1932) où il revendique la libération du désir, s'efforçant d'articuler le marxisme à la psychanalyse.