"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dès les premières planches, on est embarqués dans un décor aqueux, estompé et brumeux.
Paolo a 16 ans maintenant, son père l'a élevé avec la rudesse que l'on connaît aux hommes bourrus et solitaires mais avec tout l'amour que l'on peut éprouver pour son fils.
Paolo a 16 ans et il attend son père, il devait rentrer la nuit dernière.
Paolo a 16 ans et il cherche son père, voilà notre point de départ.
En marchant sur ces pas, cherchant en vain Gabriele qui ne donne plus signe de vie, notre jeune homme va se heurter à une bien difficile réalité.
Magnifié par le sublime dessin à l'aquarelle de Piero Macola, cette fiction réaliste nous conte l'envers du décor Vénitien.
Mafia, drogue, traite d'êtres humains, la réalité est triste et bien loin du tourisme doré du pays des lagunes.
Le scénario est porté par des personnages complexes, des amitiés ambiguës, des luttes humaines et politiques, une soif de survie et un héros fidèle à ses convictions.
Le Passeur de Lagunes est un polar social sombre, pesant qui se lit d'une traite et ne nous laisse aucun répit.
Cette bande dessinée est un coup de poing, le cri sourd d'une réalité tut.
Une lecture inattendue qui m'a remué les tripes, j'ai terminé le livre hanté par les regards d'une jeunesse désabusée à qui l'on n'épargne rien.
Coup de Coeur !
Lorsque Paolo se lève ce matin-là, il ne comprend pas pourquoi son père n'est pas là. Ses appels téléphoniques restent sans réponse... Et d'autres semblent également le rechercher avec insistance. Il semble bien que Gabriele Vaccari ait disparu.
Venise, ses lagunes, ses monuments... C'est l'envers du décor que nous invite à découvrir Christophe Dabitch dans ce polar initiatique. En cherchant son père, Paolo va mettre à jour ce qu'on ne voit pas, ce qu'on ne montre pas, les secrets de la cité lacustre: la drogue, la mafia, les migrants...
Un Venise que connaît bien Piero Macola et qu'il représente à merveille avec ses aquarelles sublimes. Des dessins qui souvent se passent de mots, imposent le silence et un rythme lancinant et profond tout en sublimant la grisaille de l'hiver vénitien.
Le passeur de lagunes, est un récit noir émouvant porté par la poésie des dessins de Piero Macola. Il laisse une empreinte durable et forte, incontestablement un coup de cœur pour moi !
Un village en plaine du Pô, un endroit en suspens comme il en existe beaucoup d'autres : ici le temps semble presque se dissoudre dans un quotidien amorphe.
Un drame va survenir, nous n'en connaissons pas tous les aboutissants certes, mais il met en lumière la solitude et l'extrême vulnérabilité des uns ainsi que les violences subies par ceux qui sont hors marge, les "autres" : les migrants.
Pas assez légitimes pour être régularisés, ils sont pourtant utilisés sans scrupules dans le milieu du bâtiment ne bénéficiant d'aucune protection sociale ou médicale, mal payés, rincés par les marchands de sommeil et leurs acolytes… leurs avenirs corrélés à des rêves de liberté qui semblent pour l'heure parfaitement inaccessibles.
C'est sur ce terreau stérile que deux destinées solitaires vont pourtant "se percuter".
Alors cette bd courte et néanmoins impactante laisse à l'esprit comme un sillon de noirceur. Beaucoup de choses sont suggérées sans qu'on ne sache exactement ce qui s'est réellement passé.
Le brouillard, qu'il soit physique ou mental, dissimule ici une douloureuse réalité.
Ce titre "Nuisibles" fait écho d'une manière assez hallucinante à la récente actualité car il a été employé entre guillemets dans un récent communiqué… J'imagine que vous en avez entendu parler, cela me glace le sang.
Piero Macola avait donc vu juste, avec son regard photographique sur les malaises de notre société, il en dresse aussi un portrait sans concession…
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