Pauline Hillier, incarcérée en Tunisie, réalise le portrait saisissant de ses codétenues
Pauline Hillier, incarcérée en Tunisie, réalise le portrait saisissant de ses codétenues
Il ne fait pas bon d'être une femme en Tunisie. Qui plus est, une féministe soutenant une femme. Alors direct à la case prison où les femmes s'entassent et n'ont pas leur mot à dire. Que la route est longue pour tous ces combats contre nature, et qui ne devrait pas exister. Sans se faire traiter de bisounours, j'ai l'espoir que les êtres se regardent comme des alliés et non comme des ennemis.
Emprisonnée à la Manouba, prison pour femme de Tunis, elle va connaître les fouilles corporelles, la crasse, les cafards, la violences des surveillantes, ne pas parler la langue, ne rien comprendre même pas ce qui se dit à son procès, le manque de sommeil, le manque de tout, le manque d'espoir surtout.
Mais elle va également apprendre à approcher ses codétenues, les comprendre, les entendre puis peu à peu entrer en empathie.
Une histoire de sororité, de solidarité, d'affection parfois, de générosité souvent, de fraternité toujours.
L'écriture est humble, élégante et on aperçoit de la lumière (pas pour toutes) au fond du cachot.
Pauline Hillier, lors d’une action des Femen réclamant la libération d’une tunisienne emprisonnée, s’expose seins nus avec une couronne de fleurs dans les cheveux, devant le tribunal de Tunis. Immédiatement arrêtée, menottée, elle est incarcérée à la sinistre prison pour femmes de la Manouba.
Plusieurs années après les évènements, elle nous livre un récit fiévreux de ces semaines d’incarcération où elle a subi les humiliations du personnel de la prison, mais aussi goûté à la solidarité et tissé des liens avec les femmes tunisiennes – petites délinquantes, voleuses, criminelles – qu’elle a côtoyées.
Dans ce récit court mais particulièrement intense, domine la réflexion sur l’emprisonnement de ces femmes souvent victimes d’une société paternaliste qui ne les écoute pas, les rejette au moindre faux pas. Condamnée au départ à un an de prison, Pauline Hillier aura passé un mois à La Manouba. Un mois cela peut paraître court mais vous pouvez me croire, quand vous aurez lu ce livre, vous trouverez que c’est très très long.
L’image que je garderai : la lecture et les confessions recueillies dans la paume de la main des détenues ainsi que le tatouage au henné en retour dans la paume de Pauline. Aussi, la misérable bibliothèque de la prison... Le talent de plume de cette jeune auteure m'a impressionné ainsi que la belle édition de la Manufacture de livres.
C’est un roman autobiographique incandescent et d'une grande liberté, en un mot : magnifique !
Nous sommes en 2013. Pauline est française, féministe. Elle participe à une manifestation du mouvement Femen à Tunis. Elle est arrêtée et conduite à la Manouba, la prison pour femmes.
Elle va y entrer comme on entre dans un nouveau monde, sans connaitre la langue, les règles, les usages, les traditions. Elle ne garde avec elle qu’un roman de Victor Hugo, Les contemplations. Elle va s’en servir de carnet de notes pour ne rien oublier de ce séjour dans la cellule qu’elle partage avec 28 femmes.
De ces femmes, elle va dresser une galerie d’incroyables portraits, avec sa plume journalistique, féministe. D’elles, elle va apprendre la Tunisie, la vie de famille, la violence.
Elle va en faire sa famille le temps de son incarcération et va découvrir la véritable définition de la sororité.
C’est un texte magnifique sur l’Humanité, sur la condition féminine en Tunisie au 21ème siècle, sur l’entraide, sur la tolérance. Une analyse juste et sensible du milieu carcéral féminin en Tunisie.
J’ai été bouleversée par ce témoignage, par cette tranche de vie de l’auteure, qu’elle avait choisi de taire jusqu’à ce texte incroyable.
J’ai été émue par chacune de ces femmes, par leurs blessures, par leur vie à l’extérieur puis dans cette prison, démunies de tout.
Un gros coup de cœur pour cette histoire vraie, pour cet hommage à la Sororité.
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