"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un jeune professeur fait ses débuts dans une ville du nord de la France, au détriment de sa famille restée dans le sud et de son amie qui vit à Paris. Il réussit adroitement à dompter ses jeunes élèves (qui ne sont pas ceux d'aujourd'hui) et agit souvent avec ruse, comme s'il avait toujours enseigné, sachant déjouer les tours des élèves les plus filous... Il enseigne autrement (c'est ce qu'on nous demande de nos jours, il était en avance sur son temps) au grand plaisir des enfants mais pas toujours en accord avec les parents et l'administration. On n'est finalement jamais libre dans sa classe... Il va tenter cependant de créer un lien avec les parents, les recevant régulièrement. C'est finalement une maman qui va le recevoir régulièrement... Mais à quoi va aboutir cette relation ???
Sujet souvent traité avec humour.
Il faut aussi connaître l'historien de la littérature française.
C'est en sa double qualité d'écrivain et de professeur agrégé de lettres que Paul Guth va s'atteler à la rédaction de cette merveilleuse "Histoire de la littérature française".
Trois dimensions majeures la caractérisent : d'abord l'érudition à la fois dense et légère, ensuite l'équilibre et la mesure, enfin la verve et l'enthousiasme.
Paul Guth d'emblée est en osmose avec son objet d'étude. Sans langue de bois, proche par le coeur et l'esprit de ceux dont il commente la vie et les oeuvres, il met toute son intelligence, toute sa culture, toute sa foi et toute sa sensibilité à instruire et à charmer le lecteur.
Quand il n'aime pas un romancier ou un poète, il le dit. Quand un avis met à mal une certaine bien-pensance, il l'exprime. La même chose vaut en sens contraire. Un auteur déclassé ou à moitié oublié peut le cas échéant retrouver du lustre sous sa plume enjouée. Ainsi face à je ne sais quel obscurantisme clouant au pilori quelque écrivain traditionnel passé de mode, Paul Guth n'hésite pas à livrer un vrai combat de réhabilitation, armé au passage d'arguments solides et animé du désir de "rendre à César ce qui lui appartient".
Rien ne le gêne ni ne l'arrête dans sa quête de justice et de vérité.
Quelle que soit la part de subjectivité attachée à l'investigation critique, Paul Guth s'efforce toujours de la nourrir par des réflexions pertinentes puisées elles-mêmes au coeur de la chair des mots.
Car la littérature, ce sont des mots auxquels le génie de quelques dizaines d'artistes a donné une forme souveraine, inoubliable.
Parmi tant de pages lumineuses, celles consacrées notamment à Vauvenargues et Rimbaud forcent l'admiration. Nous comprenons d'autant mieux à leur contact comment s'accomplit un destin littéraire. Paul Guth sait nous faire voir leurs ombres et leurs lumières, leurs repentirs et leurs renoncements, leurs illuminations et leurs délires. Au milieu des aléas de l'existence, il sait mettre en relief ce qui chez un créateur constitue sa carte d'identité, sa signature. Grâce à lui, nous sentons bien ce qu'a d'original et d'unique l'acte d'écrire, cet acte si personnel et si universel.
Notre lecture terminée, après avoir vu défiler devant nos yeux éblouis les plus grands noms de la littérature française, on éprouve tout à coup l'envie de remercier Paul Guth, de lui dire simplement qu'on l'aime.
Combien il nous a rendus heureux !
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