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Recueil de nouvelles dont le thème principal est l'écriture, la lecture et la rencontre d'autrui. Dit comme cela, ça tente. Le souci c'est que je n'ai jamais réussi à déchiffrer l'écriture de P. Commère, belle certes, travaillée, mais parfois alambiquée, elliptique, comme s'il s'adressait à des lecteurs avec qui il avait commencé une histoire qu'il continue ici. Il me manque des ficelles pour comprendre la profondeur des textes. En outre, dans certaines nouvelles, les narrateurs sont des enfants, quatorze ans et dix-sept ans, et le style littéraire adopté ne colle pas aux personnages qui s'expriment à la première personne du singulier : trop littéraire, trop travaillé. Je ne demande pas du tout que l'auteur écrive en langage texto, mais un minimum de correspondance entre la personne qui parle et la manière de le faire m'aurait davantage plu et n'aurait pas généré chez moi ce décalage total entre ce que je lisais et les images qui peuvent venir. On est dans un niveau de langage très recherché voire élitiste plutôt que dans du courant.
Dommage parce que le résumé me paraissait intéressant et pour ne rien vous cacher, j'avais prévu de faire une méchante blague du genre : Les larmes de Spinoza, à rapprocher d'un autre livre que j'ai déjà chroniqué, de JB Pouy, Spinoza encule Hegel (personnellement, j'aurais plutôt cru aux larmes de Hegel, mais bon...). Pas de très haut niveau, je le concède, mais mine de rien, je l'ai placée quand même.
«A quelques mètres devant moi les hommes s'arc-boutaient dans le froid, sans qu'aucun d'eux ne songeât à regarder en arrière.» Quel plaisir de retrouver la plume élaborée et intimiste de Pascal Commère. Tel un orfèvre il construit chacune de ses nouvelles comme un bijou. Dans son dernier recueil Noël Hiver, il nous dépeint avec humanité et poésie un quotidien rural, rude et âpre, peuplé d'habitants silencieux. L'auteur, attaché à cette région Bourguignonne nous transmet son admiration pour ces hommes de la terre. Dans un paysage totalement enneigé le temps semble comme suspendu dans ces grands espaces isolés et dont les frontières apparaissent comme infinies. Omniprésente, la neige règne en maîtresse des lieux, imposant ses contraintes mais aussi sa beauté abrupte, «Pour qui vit dans la neige et l'observe jour après jour, elle se lit à livre ouvert». Cette phrase de John Haines mise en exergue de ce recueil traduit avec justesse le lien qu'explore Pascal Commère entre le livre et l'hiver.
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