"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quel plaisir de retrouver Makana, détective privé, ancien officier de police soudanais exilé au Caire, déjà croisé il y a quelques années dans Meurtres rituels à Imbama.
Le roman démarre par la découverte, dans les filets d'un pécheur, de la tête d'un soudanais repêchée dans le Nil. Makana, appelé sur les lieux, décide de remonter la piste des camps de réfugiés et d'essayer de retrouver, a minima, l'identité du mort.
Dans le même temps, un de ses amis, inspecteur de police, sollicite son aide pour retrouver le fils d'un restaurateur, étudiant en ingénierie, et qui n'a pas donné de nouvelles àses parents depusi quelques semaines.
Les deux enquêtes vont nous permettre de découvrir l'extrême misère eds réfugiés soudanais en Egypte, migrants attendant des visas de l'ONU, pour partir ailleurs, voire, franchir clandestinement la frontière avec Israël , ce dernier pays étant plus accueillant que d'autres ...
Dans une période de chamboulements politiques, de manifestations étudiantes et de répression policière, l'infiltration dans les milieux étudiants ne sera pas si facile, celle dans une église évangélique encore moins ...
Un roman qui donne à voir la réalité de la vie quotidienne égyptienne, entre corruption, aide internationale aux buts inavouables, cliniques pour super riches, et misère extrême.
Un roman tout aussi profond que le précédent.
Un auteur qui a le sens du rythme et qui sait donner du corps à ses personnages.
Après ces deux belles découvertes, je vais rechercher d'autres titres de cet auteur pour découvrir d'autres aspects du Caire d'aujourd'hui.
Mort sur le Nil
Le Caire, 1998. La star du football, Adil Romario (une sorte de Neymar local) a disparu. Hanafi, le riche propriétaire de l'équipe dans laquelle joue le jeune prodige (La "Dreemteem") sollicite les services d'un détective privé pour le retrouver.
Rien de très original dans le pitch de ce polar. Mais l'intérêt de ce premier volet d'une série de 5 autres romans policiers signés Parker Bilal (pseudonyme de l'écrivain Anglo-Soudanais Jamal Mahjoub) réside ailleurs.
Tout d'abord dans son personnage principal, Makana, le détective, ex policier Soudanais arrivé en Egypte quelques années plus tôt; après la prise de pouvoir des islamistes. Makana vivote au Caire sur une péniche au bout du rouleau, un peu comme lui, qui a tout perdu, sa famille lors de leur fuite du Soudan, et ses illusions... L'affaire confiée par le richissime Hanafi arrive à point nommé pour le renflouer (dans tous les sens du terme), surtout qu'il ne doit pas être très difficile de retrouver le fameux Adil, play-boy bling-bling. Mais en Egypte, rien n'est simple. Et lorsque Makana est abordé dans un petit boui-boui où il a ses habitudes, par une Anglaise qui cherche sa fille disparue dans le souk, 17 ans auparavant, les deux enquêtes qu'il devra mener deviennent aussi sombres que le brouillard de pollution qui entoure la mégalopole égyptienne...
Vous l'avez compris, Le Caire, personnage à part entière du roman , en est aussi l'un des points d'intérêt principal. Le Caire et ses rues poussiéreuses, le souk, les petits bistrots où l'on peut boire un café épais comme du goudron... Le Caire loin des cartes postales et des circuits touristiques où l'on aperçoit au loin les Pyramides.... Le Caire et les Cairotes, miséreux et débrouillards, qui côtoient de riches privilégiés frayant avec la mafia et le pouvoir politique dont on pressent, avec Makana, qu'il va changer de mains, inexorablement, puisqu' insidieusement, les islamistes intégristes préparent le terrain. On est en 1998, quelques mois plus tôt un attentat meurtrier avait eu lieu à Louxor....
Il s'agit donc d'un polar faussement classique et hautement recommandable pour qui s'intéresse au contexte géo-politique de cette région du monde.
Le mois dernier, j'avais bien apprécié écouter 'Quand vient la recluse', autre moyen de lire quand les mains sont occupées ...
A mon passage suivant à la médiathèque, j'ai farfouillé dans leur rayon de livres lus, et j'ai choisi ce titre pour découvrir un nouvel auteur.
L'action de ce roman se déroule au Caire pendant l'été 2001. De jeunes garçons sont assassinés sans que personne s'en préoccupe vraiment.
Le patron de l'Ibis bleu, une agence de voyages qui a connu des jours meilleurs, fait appel à Makana, pour découvrir qui lui adresse des lettres de menaces ... Makana est un détective privé, ancien officier de police soudanais exilé au Caire.
Peu de temps après, Meera, une employée de l'Ibis bleu, est assassinée à son tour alors qu'elle faisait des confidences à Makana sur les affaires de l'Ibis bleu ...
S'ensuivra une enquête dangereuse qui conduira Makana jusqu'à Assouan sur les traces d'autres employés de l'Agence ... et dans un fouillis de fils emmêlés et entremêlés, il parviendra à faire la lumière sur ces différents assassinats ...
Bien qu'il y ait beaucoup de personnages, la voix envoûtante de l'interprète, Eric Hersand-Macarel, arrive à leur donenr à chacun des inflexions différentes et de les rendre facilement reconnaissables ...
Bref un mode de lecture qui me satisfait pleinement et que je vais continuer d'explorer cette année ...
Un auteur que je découvre et que j'ai apprécié ... je vais donc essayer de trouver les autres romans narrant les enquêtes de Makana.
Troisième enquête de Makana, l'ancien flic soudanais refugié politique en Egypte. Après les bas-fonds du Caire, le voila parti à l'ouest du pays, pas bien loin de la frontière lybienne, dans un coin reculé du désert où Alexandre le Grand fut conforté dans son statut de pharaon par un oracle.
Une vieille ville sur une colline, et à ses pieds, une cité où règnent comme partout en Egypte, la corruption et l'influence grandissante des djihadistes.
La galerie de portraits offerte dans ce roman va du médecin alcoolique au flic un peu pourri et dévoré par l'ambition (des classiques du genre), de pères incestueux au commerçant un peu trop prospère, du simplet au cadi (juge), ces deux derniers ayant un commun d'être sauvagement assassinés…
Mais ce qui se dessine dans ce polar, ce sont surtout des portraits de femmes : veuves misérables, gamines violées et asservies, femmes voilées et soumises, féministes en lutte contre la société ancestrale machiste. Des femmes que l'islam avilit, cache dans les niqabs : aucun jugement pourtant, juste un constat qui donne de la matière à ce polar plutôt réussi !
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