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Nora Hamdi

Nora Hamdi

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Avis sur cet auteur (2)

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    Couverture du livre « La maquisarde » de Nora Hamdi aux éditions Grasset

    STEPHANE BRET sur La maquisarde de Nora Hamdi

    Peu de récits sont consacrés au rôle et à l’engagement des femmes dans les guerres , dans les mouvements de libération .Celui de Nora Hamdi , La maquisarde , a des chances de faire bonne figure dans cette catégorie .Dans ce texte , les étapes de l’engagement de la mère de Nora Hamdi sont...
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    Peu de récits sont consacrés au rôle et à l’engagement des femmes dans les guerres , dans les mouvements de libération .Celui de Nora Hamdi , La maquisarde , a des chances de faire bonne figure dans cette catégorie .Dans ce texte , les étapes de l’engagement de la mère de Nora Hamdi sont retracées , explicitées .Nous sommes au début de la guerre d’Algérie en Kabylie, et Nora Hamdi situe d’emblée les injustices criantes dont sont victimes ce qu’on appelle alors les « indigènes » : « Comme la plupart des enfants de mon entourage, je ne suis jamais allée à l’école. Elle n’existe pas pour les enfants de la région (…) L’école est pour les enfants de colons .Pas pour les Algériens. »

    Ce qui motive la mère de Nora Hamdi, c’est également l’exemple de Déhbia, cette femme connue par l’intermédiaire de sa sœur Esma .Ce qu’elle admire chez cette femme , c’est sa pratique du métier d’aide –soignante, qui lui permet d’aider secrètement les maquisards du FLN , c’est aussi son sacrifice conjugal car son époux a rejoint le maquis et ne peut donc donner de nouvelles…Après avoir connu les camps d’internement dont elle parvient à s’évader , le choix de cette femme est irrémédiable , elle affrontera tous les risques : « Beaucoup de familles ne supportent pas l’idée de voir leurs filles , femmes, mères, sœurs prendre les armes .Tous ont peur des terribles représailles .Celles qui s’engagent risquent le viol et la torture . »

    Sans céder au manichéisme, qui confinerait les européens au rôle de méchants, cette mère admire Suzanne, qui sympathise avec la cause du peuple algérien, et connaît pour cela le traumatisme de la torture : »Puis le plus terrible .Les charges d’électrodes faisaient tressauter son cœur .Elle se souvient précisément de cette sensation entre la vie et la mort. »
    L’engagement de sa mère la conduit à imaginer l’Algérie de l’après-guerre, à entrevoir le rôle nouveau des femmes dans la société, leur reconnaissance : « Les hommes n’oublieront pas notre combat .Nous aurons les mêmes droits qu’eux, nous serons libres et égales dans la constitution du nouveau gouvernement. (…) Je lui confie que depuis que j’ai goûté à la liberté, je suis certaine que pour les femmes, rien se sera jamais comme avant .On sera de celles qui redresseront le pays (…) Nous serons des femmes libres dans notre pays. »
    On sait que cet idéal n’a pas été concrétisé dans l’Algérie indépendante ; pourtant, ce portrait d’une femme volontaire, farouchement déterminée emporte l’adhésion du lecteur .La structure du récit, articulé autour de quelques étapes telles que l’enfance, le constat des inégalités, la description de la répression exercée alors, le rôle des proches, évite l’écueil du didactisme, elle n’en est que plus convaincante. Ouvrage à découvrir.

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    Couverture du livre « Les enlacés » de Nora Hamdi aux éditions Leo Scheer

    Sophie Adriansen sur Les enlacés de Nora Hamdi

    Rita, la trentaine, a renié sa passion - la danse - pour un homme de dix ans de plus qu’elle, qu’elle avait pourtant séduit par son art. Cette parisienne est comme éteinte. Alors qu’ils doivent se marier, elle le quitte après avoir rencontré Sam. Avec lui, elle découvre l’amour et reprend goût à...
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    Rita, la trentaine, a renié sa passion - la danse - pour un homme de dix ans de plus qu’elle, qu’elle avait pourtant séduit par son art. Cette parisienne est comme éteinte. Alors qu’ils doivent se marier, elle le quitte après avoir rencontré Sam. Avec lui, elle découvre l’amour et reprend goût à la vie. Elle se remet à danser, enseignant le pole dance. Sa vie, qui a pris de nouvelles couleurs, a trouvé un bel équilibre que rien ne semble pouvoir altérer. Pourtant, Rita croise Fred, et un deuxième amour, différent mais au moins aussi fort que celui qu’elle ressent pour Sam, s’immisce en elle, avec violence. Fred est alcoolique, Sam est détruit. Rita ne peut choisir…

    L’intrigue proposée par Nora Hamdi, assez simple, est traitée avec finesse et pudeur. Ce que j’ai d’abord pris pour de la pauvreté en termes de vocabulaire s’est avéré, au fur et à mesure, devenir de l’efficacité. Pas un mot n’est inutile, du coup les phrases sont brutes - mais un peu trop. Cela peut gêner ceux qui sont habitués à plus de rondeur et d’accessoires.

    Le livre compte 200 très petites pages et se lit extrêmement vite, tandis que l’histoire s’étale sur un an, quatre saisons. Un peu plus de longueur n’y aurait sûrement rien gâché.
    Néanmoins, « Les enlacés » a éveillé ma curiosité : j’ai désormais envie de lire « Des poupées et des anges », le premier roman de Nora Hamdi, et de voir le film éponyme, sorti en 2008, qu’elle a réalisé à partir de son texte.