"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
C'est un abandon pour moi. Ecriture qui ne parait pas structuré, on passe de flashback à moment présent avec difficulté. Les flashback ne semblent d'ailleurs pas réellement nécessaires et on ne sait pas trop où nous mène l'histoire.
La lecture n'est pas fluide et très difficile. Malheureusement après plusieurs tentatives de me plonger dans ce récit c'est un échec. Dommage, je ne connaissait pas l'auteur et je ne suis peut-être pas tombée sur le bon livre pour la découvrir.
Lecture difficile, beaucoup de flashbacks dont on ne voit pas l'intérêt, même pas à la fin. Fin qui d'ailleurs est très inattendue et difficilement compréhensible
La forêt s'embrase en plein hiver
Autour d'un feu de forêt qui prend en plein hiver dans la forêt jurassienne et provoque de gros dégâts, Nathalie Démoulin a construit un roman à l'atmosphère lourde. Un drame qui va déchirer une famille et réveiller bien des fantômes.
«Les arbres meurent debout. Ils ne gardent que leurs branches principales, noires et fendues, ouvertes comme de grosses bouches ébréchées. Par endroits, on voit grouiller les uniformes, des types de la taille d’un Playmobil manœuvrent des tuyaux géants. Une flamme immense, dix mètres de largeur environ, lèche la départementale...» La forêt jurassienne brûle autour de la Cuisance, bien que ce genre de catastrophe n'est pas censée se produire en février. Si le maire parie sur des dégâts contenus, les faits ne vont pas tarder à lui donner tort. Il faut évacuer les maisons et les bâtiments qui sont proches du périmètre de l'incendie. Pour Jason, c'est déjà la double-peine. Sa maison et son usine sont menacées. Carole, son épouse, a pris les devants et s'est réfugiée chez son beau-père, au grand dam de son mari. Il aurait préféré trouver une chambre d'hôtel et ne pas se retrouver aux côtés de son père qui ne s'est jamais vraiment remis de la mort de son épouse. Il ne lui reste plus qu'à espérer que le sinistre sera vite circonscrit.
Un espoir que partagent nombre d'habitants et notamment ses employés. Car il est le premier employeur de la ville. Son entreprise, spécialisée dans les assemblages mécanosoudés et les superalliages, fournit l'aéronautique, le nucléaire et le secteur médical. Jason explique ainsi son activité et son succès: «Nous soudons des formes complexes, des matériaux qui seront bientôt plus précieux que l’or. Je parle de métaux de transition comme le cobalt, le titane ou le tungstène. Je parle de richesses prises aux ténèbres de la terre, de celles qui dorment dans nos montagnes. C’est moi qui ai développé la fabrication d'outils chirurgicaux. Et c’est ce secteur qui nous permet aujourd’hui une croissance exceptionnelle à deux chiffres.»
Dans cette atmosphère particulièrement tendue, chacun essaie de trouver de quoi apprivoiser sa peur. Carole se plonge dans son travail, une étude sur le peintre britannique Peter Doig. Mais à ses feuillets raturés et froissés, on voit qu’elle ne peut guère se concentrer. Il y aurait pourtant beaucoup à dire sur l’ambiance et les couleurs utilisées par cet artiste pour des toiles qui résonnent avec le drame qui se joue, avec cet univers oppressant.
La peur se fait de plus en plus présente et offre un terreau favorable à toutes les histoires macabres, aux accidents de la vie, aux disparitions mystérieuses. Chacun ressasse les pans noirs de son histoire, les rêves de gloire avortés, les amours mortes, les accidents et les flirts avec la mort «j'étais passé du côté des anges, entre les vivants et les autres, et je ne savais plus bien, dans ce coma de draps blancs et d’intraveineuses, où commençait le rêve».
Et c’est bien là le secret de l’écriture de Nathalie Démoulin, cette faculté à passer du rêve à la réalité, de la mort à la vie. Alors que les frontières s’estompent, que les personnages se perdent dans le paysage, que leur âme participe de cet incendie qui donne l’impression de ne jamais devoir s’arrêter. Alors, on se dit que les portes de l’enfer viennent d’être franchies.
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La grande bleue est un roman dont chaque chapitre égrène une année de la vie de Marie, de 1967 à 1978.
Marie a dix-sept ans, elle vit en Franche-Comté, et elle fait la folle avec sa meilleure amie Delphine. Mais l'avenir qui se profile devant elles, c'est l'usine.
Puis Marie rencontre Michel, bûcheron, tombe enceinte et se marie à dix-huit ans.
Le train-train de la vie de famille s'installe, entrecoupé de visites à Ivan, le frère de Marie, qui a été interné en hôpital psychiatrique après son retour d'Algérie.
Marie va devenir ouvrière chez Peugeot.
Il y aura aussi les vacances dans le sud de la France, les retrouvailles avec Delphine qui a rejoint le mouvement des ouvriers de Lip...
Marie rêve d'une autre vie, pourtant son destin semble tout tracé par sa condition sociale...
C'est toute une époque que Nathalie Démoulin décrit en filigrane : les années 70, tous les chamboulements qui s'y passent, et la condition ouvrière.
Chronique sociale, portrait de femme, La grande bleue est tout ça à la fois, servi par une magnifique écriture.
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