Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Un livre bouleversant qui m'a marquée : des destins individuels aux prises avec l'obscurantisme, la cruauté.
Une grande émotion. Un livre qui a changé ma vision du monde et qui reste, hélas, d'actualité.
Ce premier roman de Nadeem Aslam comporte déjà les points forts qui me font apprécier ses récits. L’auteur met en valeur son pays en décrivant les lieux avec le climat (nous sommes ici en pleine mousson), la végétation, les oiseaux, la nourriture et nous immerge dans la vie au quotidien des personnages.
En citant James Joyce, un journaliste rappelle que » le quotidien, c’est l’affaire du romancier…Le journaliste, lui, a pour tâche de traiter l’extraordinaire. »
Nous entrons dans ce quartier musulman ( ancien quartier hindou avant la partition) à la mort du juge Anwar, assassiné suite à la réception d’une lettre vieille de dix-neuf ans.
Lors d’un accident de chemin de fer, des sacs de courrier furent perdus. Des années plus tard, elles vont enfin être distribuées inquiétant ceux qui ont des choses à se reprocher.
Cette nouvelle échauffe un peu plus les esprits des habitants déjà brimés par les événements lors des précédentes élections qui a remis au poste de Premier Ministre ce général inquiétant, la peur que fait régner le puissant propriétaire terrien Mujeeb Ali, l’éclatement entre les deux mosquées et surtout la vie en concubinage du commissaire musulman Azhar avec une chrétienne, Elizabeth Massih.
Chacun vit mal cet outrage aux bonnes mœurs et à la religion, surtout venant d’un homme intelligent qui se doit de donner l’exemple.
Si l’imam Hafeez est prompt à reprendre les pauvres gens qui sortent du droit chemin en oubliant d’entretenir une sépulture, en regardant la télévision, il rechigne à s’opposer aux dérives du riche Mujeeb ou du commissaire.
« Moi ce que j’aimerais savoir, dit M. Kasmi en lui coupant pratiquement la parole, c’est qui dirige en réalité le pays. L’armée? Les politiques? Les industriels? Les propriétaires terriens?…
A moins que ce soit Dieu? dit Yusuf Rao. »
Si ce premier roman excelle à nous décrire le quotidien d’un quartier musulman avec l’appel des mosquées, le rôle des femmes, les superstitions, les interdits de la religion et les pouvoirs de certains nantis, la censure de l’information, il peine un peu à maîtriser une réelle intrigue.
Des chapitres en italiques restent sibyllins, le sujet de fond reste partagé entre plusieurs événements sans vraiment prendre une dimension suffisante et la fin s’effiloche en créant un sentiment d’insatisfaction.
Le cri de l’oiseau de pluie est un premier roman qui installe l’univers de Nadeem Aslam. L’auteur a par la suite amélioré son sens de l’intrigue et du romanesque.
L'histoire se déroule au Pakistan, dans une bourgade anonyme, à l'ombre de deux mosquées concurrentes. Deux événements s'y déroulent simultanément : le meurtre du puissant juge Anwar, et la mystérieuse réapparition d'un sac postal égaré dix-neuf ans plus tôt dans un accident de chemin de fer. Est-ce que dans ces lettres se trouve le secret de la mort du juge?
J’attendais beaucoup de ce livre, un bon scénario écrit par Nadeem Aslam qui jusqu’à présent ne m’avait jamais déçu. Eh bien non, cette fois-ci cela n’a pas fonctionné. Je me suis profondément ennuyée au fil de cette lecture, je n’y ai trouvé qu’une chronique sociale du Pakistan des années 80 sans grand intérêt. Les personnages, si nombreux qu’ils sont récapitulés en début de roman, m’ont parus sans consistance.
En conclusion, Nadeem Aslam est un auteur et un conteur merveilleux, pour s’en convaincre, il faut oublier ce premier roman et se précipiter sur « la veine attente » ou sur « le jardin de l’aveugle »
Nadeem Aslam
Le jardin de l’aveugle
L’après 11 septembre. Deux frères de lait d’une famille ordinaire du Nord du Pakistan partent en Afghanistan pour aller mener la guerre sainte aux côtés de leurs frères musulmans contre l’ennemi occidental. Jeo est étudiant en médecine et pense pouvoir apporter son aide en soignant les hommes à l’arrière du front. Il suit Mikal, djihadiste convaincu, qui veut quant à lui en découdre. Ce que Jeo ignore, c’est que sa jeune épouse, Naheed, est amoureuse de Mikal. L’homme responsable des affectations des soldats de Dieu, ennemi du père de Jeo, Rohan, a décidé de les envoyer tous deux à la boucherie, le plus vite possible afin de se venger du vieil homme.
Une fois partis, ils tombent dans une embuscade. Jeo est tué immédiatement et son corps ramené à son père et son épouse, criblé de balles. Dans un premier temps, Mikal est fait prisonnier par des seigneurs de guerre qui le revendent 5.000 $ aux Américains en le faisant passer pour un terroriste. Il résiste aux « interrogatoires » des Américains qui finissent par le relâcher. Au moment de sa libération, presque par accident, il tue deux soldats américains.
Nous suivons ensuite les périples de Mikal dont la tête est mise à prix par les Américains. Il revient chez les siens, retrouve Naheed, et repart aussitôt en Afghanistan pour tenter de sauver une famille qui l'a accueilli pendant sa fuite.
Parallèlement aux errances de Mikal, Aslam nous fait vivre le quotidien de la famille restée au pays. Les campagnes de désinformation menées dans les deux camps, la brutalité inouïe de part et d’autre, les femmes en permanence en danger par leur simple condition de femme et/ou de veuve, le père de Jeo qui devient aveugle avec pour seule consolation son jardin ; et son autre fils est tué pendant un attentat mené par des djiadistes contre l’école chrétienne où il travaille, la dureté de la vie dans ce pays tiraillé entre les fanatiques et ceux qui souhaitent vivre une foi simple et pacifique, le Pakistan nous apparaît terriblement dur et effrayant.
Ce roman foisonnant nous présente une autre vérité qui ébranle notre vision d’occidentaux sûrs de leur bon droit et soulève le questionnement. Au-delà de la guerre menée par les fanatiques, il met en lumière les difficultés des citoyens ordinaires, et plus encore des femmes, à vivre en paix, au propre comme au figuré, tandis que les intégristes tentent d’imposer une pratique de la foi intransigeante, au prix de leur propre vie ou de celle d’autrui.
L’écriture d’Aslam éminemment poétique adoucit magnifiquement le propos parfois si dur du roman. L’histoire d’amour entre Naheed et Mikal, faite de rendez-vous manqués et d’espoir inébranlable qui le parcourt d’un bout à l’autre comme un fil rouge finit de faire de ce roman un conte des mille et une nuits moderne qui tient le lecteur en halène et souylève en permanence les sentiments les plus divers.
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