Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
En Vendée, au début de l’autre siècle, trois personnes vivent ou plutôt survivent dans une modeste ferme isolée : le vieux Gustave, 80 ans, Alfred, son fils qui assure la majorité des travaux et son épouse Emilie, malade de la poitrine. La première femme d’Alfred et celle de Gustave sont mortes de la tuberculose. Les enfants d’Alfred ont très tôt été placés dans des fermes alentour. Quant à Ernest le fils cadet, il est parti très tôt puis s’est engagé dans la Coloniale. Un jour, le voilà qui débarque à la ferme avec des galons de sergent, une petite pension et une compagne du plus bel ébène prénommée Aïcha… Quel accueil recevront-ils ?
« La ferme d’en haut » est un roman de terroir comme savait si bien en écrire le très regretté Michel Ragon. L’intrigue est intéressante et fait bien écho aux problématiques actuelles. Cette cohabitation tout à fait étrange pour l’époque est parfaitement et subtilement décrite. Elle pose le problème du racisme, de l’incompréhension d’une petite communauté surprise dans ses habitudes. Sans révéler la montée des tensions ni la réalité du drame final, le lecteur remarquera la légèreté et le doigté de l’auteur qui, de manière intelligente, se contente de décrire situations et sentiments sans prendre parti ni délivrer le moindre prêchi-prêcha politiquement correct. À chacun de tirer ses conclusions. Lecture agréable. Style minimaliste comme on les aime. Un bon Ragon, sans doute pas le meilleur.
Ce livre est une découverte. Michel Ragon a réalisé une fresque extraordinaire en mêlant l’histoire à la vie de Fred Barthélémy et de Flora, deux gosses de 11 et 12 ans, abandonnés dans les rues de Paris. Très rapidement, Fred découvre la lecture grâce aux Misérables, dans la boutique de Paul Delesalle, une librairie spécialisée en publications révolutionnaires et syndicales.
Sans le savoir, ces adolescents côtoient quelques membres de la bande à Bonnot. L’auteur s’attache rapidement aux pas de Fred qui nous permet de rencontrer un nombre incroyable de personnalités célèbres et d’autres inconnues et méconnues.
La Première Guerre mondiale arrive. Flora met déjà au monde leur enfant qu’ils prénomment Germinal alors que Fred a appris le russe pour pouvoir lire Dostoïevski et Tolstoï dans le texte… Il n’a que 14 ans ! Toujours sur fond de pacifisme, d’anarchisme de lutte pour défendre les plus faibles, nous passons en revue toutes les composantes de ce que l’on appelle la Gauche et des luttes fratricides qui les opposent. Alors qu’il est apprenti ajusteur, Fred doit monter pour le front mais sa maîtrise du russe lui donne l’occasion de partir pour Moscou où il devient interprète, en mars 1918. Il adhère au Parti Communiste Français, quitte l’armée et apprend qu’il est condamné à mort par contumace, en France.
L’histoire se déroule sous les yeux du lecteur, une histoire vécue de l’intérieur avec tous les aléas qui constituent une vie. Fred revient enfin en France puis c’est la guerre civile en Espagne, la Seconde Guerre mondiale pour nous mener jusqu’à mai 1968.
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Aujourd’hui, l’art brut est une notion artistique plus ou moins bien intégrée par le grand public. Mais, au début, ce n’était que le résultat des prises de position et des recherches de Jean Dubuffet (1901-1985) pour trouver de nouvelles formes d’expression esthétique, loin de tout art officiel. Et le terme générique d’art brut d’apparaître en 1945. D’ailleurs, le peintre Gaston Chaissac (1910- 1964) ne disait-il pas « L’art brut, Dubuffet en est le maître-queux (alors que je n’en suis que le marmiton) » ? En effet, le peintre du Havre fut le premier à rassembler des œuvres d’art, à recueillir ce qui n’avait suscité que guère d’intérêt jusque-là : des dessins d’enfants, des œuvres d’art populaire, des peintures d’aliénés … Et dans la foulée, il créa la Compagnie de l’art brut.
Le critique (mais également historien d’art) Michel Ragon nous retrace ici l’histoire et les aspects de cette démarche, tout en restant lucide face à ses limites, à ses dérives, à ses impasses. Il consacre de belles pages aux principales personnalités du courant : Aloïse, Chaissac, le facteur Cheval, Darger, Forestier, Lesage, Adolf Wölffli … L’une des grandes qualités de cet ouvrage est d’éviter l’écueil habituel : pour beaucoup, l’art brut est l’art des fous, ce qui est stigmatisant pour une grande partie des œuvres et, me semble-t-il, injuste. Donc même si Ragon consacre une part importante à Dubuffet et une autre à Chaissac (qui a une place à part, selon moi, car il a exposé, voulu avoir une reconnaissance du milieu, écrit des textes, etc.), il n’hésite pas à développer des aspects esthétiques du travail d’Aloïse Combaz et de Wölffli, pour ensuite s’émerveiller devant le Palais idéal du facteur Cheval. Enfin, il développe les motivations de la Fabuloserie, un musée de l'art brut, situé à Dicy dans l’Yonne. Ce qui m’a fait penser aux expositions de « art)&(marges musée», un Centre de Recherche et de Diffusion d'art outsider (selon leurs propres mots ) qui défend des artistes qui ne s'inscrivent pas dans le circuit culturel officiel. Il se trouve au 312-314, rue Haute à Bruxelles. Et il mérite véritablement le détour.
Un petit reproche : la qualité des illustrations n'est pas toujours bien choisie, de piètre qualité, ou en noir et blanc là où la couleur aurait été la bienvenue.
Désabusé Michel Ragon ? Peut-être, mais quelle verve, quelle limpidité dans l'écriture et surtout quelle énergie. Avec élégance et beaucoup d'humour, notre pétillant nonagénaire dénonce la passion du richissime François Pinault pour le non-art, affirmant que «son argent ne vaut rien et qu'il le démontre en collectionnant du vide». S'insurge contre Jean-Jacques Aillagon lorsque ce dernier invite Jeff Koons et Murakami à exposer au Château de Versailles. Trois ans d'un journal - 2009 à 2011 - où alternent vernissages, rencontres avec ses amis artistes, soucis de la vie quotidienne, coups de gueule mais aussi souvenirs d'un autodidacte qui nous livre notamment un poème jamais publié qu'il avait écrit pour son ami, le gardois Jean-Pierre Desclozeaux, illustrateur. Dans cet opuscule, Michel Ragon fustige les dérives d'un marché de l'art soumis à l'emprise de l'argent. Et s'il est désabusé, le lecteur, lui, est enchanté.
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Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...