"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Je découvre Simon Rose, détective privé avec cette enquête sur le vol d'un Stradivarius sous les yeux de sa propriétaire. Et dès le début, cette histoire m'a paru si invraisemblable que je n'ai pas réussi à m'y intéresser vraiment. Manipulations, malversations, négociations, tromperies en tout genre, rien n'est crédible même s'il y a du rythme et des rebondissements.
L'enquêtuer m'a paru plus profité de la situation que réellement impliqué et les histoires malfrats en parallèle desserve plus l'histoire qu'elles ne la complètent ou l'enrichissent.
Il n'y pas de suspens vu que l'on sait dès le départ ce qui c'est passé et quand il y en a c'est tellement téléphoné que ce n'est pas une surprise. Enfin vous l'avez compris je n'ai pas été passionné par ce roman.
Mais je vais quand même finir par une touche positive avec l'écriture qui est agréabléable et à travers laquelle on sent que l'auteur a pris un réel plaisir c'est déjà ça.
Un voyage peut-il être l’occasion d’un répit ? Une séquence d’insouciance ?
On serait tenté spontanément de répondre par l’affirmative, à ceci près que le voyageur décrit par Max Genève dans son récit n’est autre qu’Honoré de Balzac, qui entreprend en juillet 1836 un voyage à Turin, car le duc Guidoboni-Visconti, membre éminent de la noblesse italienne a proposé à Balzac de le représenter pour une affaire d’héritage. Les circonstances de ce déplacement sont très négatives et périlleuses pour l’écrivain ; Il vient de publier le Lys dans la vallée, mal reçu par la critique et sort de la faillite retentissante de La Chronique de Paris, organe royaliste chargé de diffuser les idées légitimistes et orléanistes. Le journal est bientôt en dépôt de bilan et Balzac est ravi d’accepter cette proposition, qui lui permet, provisoirement, d’échapper aux créanciers, à l'épuisement créé par des heures et des heures d’écriture et de consommation de café à haute dose.
Une personne accompagne Balzac dans son déplacement vers le Piémont : il s’agit de Caroline Marbouty, abandonnée par son mari et qui, surtout, a écrit, sur commande de Balzac, dans La Chronique de Paris une nouvelle, puis une deuxième, sous le pseudonyme de Marcel. « Il la trouvait fine séduisante, lui avait proposé de l'emmener en Touraine où il comptait passer quelques jours. (…) Alors quoi ? Bien sûr, il avait son idée en l’emmenant à Turin. (…) Il trouverait bien le moyen de l’attirer dans ses rêts, il fallait choisir le moment propice. Du reste, il n’était pas amoureux, ce qui faciliterait le chavirement espéré. »
Ce couple, atypique, part donc pour Turin et Caroline se déguise en homme et se fera appeler Marcel, elle sera le page d’Honoré.
Dès son arrivée, Balzac rencontre des interlocuteurs prestigieux :les Visconti, bien sûr, mais aussi Salerano Sclopis,Luigi Colla ,l’avoué, la marquise de Cortanze, la comtesse di Barolo, et bien d’autres…Toutes ces rencontres, ces conversations, réceptions mondaines, ces linéaments d’intrigues vont donner à Balzac et à son accompagnatrice l’occasion de se jauger, de se juger aussi, et c’est peu dire que le curseur évolue :
« A défaut de pouvoir la posséder, il eût aimé la coucher sur le papier. La chose n’est pas si simple, une femme ne se décrit pas, elle se vit. (….) Balzac avait le dos tourné, mais voyait dans le miroir s'activer sa compagne de voyage. Elle avait ce jour-là renoncé au page, réintégré sa féminité, s’était coiffée, maquillée avec soin et pour finir avis déposé une goutte de parfum à la naissance des seins. »
Lors de la visite du jardin des Colla, Caroline met en évidence ses connaissances en matière de jardinage, elle dévoile son sens de l’esthétique, ce qui fait suggérer à l’un des personnages présents, Federigo, de l’inclure comme personnage dans son prochain roman.
Comparée à certains passages à George Sand, Caroline Marbouty, n’est pas seulement assimilable à une source de désirs et de sentiments pour Honoré de Balzac .Cette évocation de la femme de lettres berrichonne n’est peut-être pas due au hasard ; Max Genève l’a peinte, aussi, comme un possible avatar de l’émancipation féminine …
Un roman très plaisant, rempli de clins d'œil sur la vie de Balzac, le dix-neuvième siècle, la noblesse italienne. Il suggère plus qu’il n’affirme ; il décrit plus qu’il ne juge. C’est donner au lecteur une liberté appréciable dans son ressenti à la lecture.
Saviez-vous qu’au mois de juillet 1836, Balzac quittait Paris en calèche pour se rendre à Turin avec une jeune femme déguisée en page ?
Cet épisode pour le moins romanesque est le sujet du dernier livre de Max Genève : Le Voyage de M. de Balzac à Turin.
Non, cette jeune femme n’est pas George Sand, elle s’appelle Marcel, de son vrai nom Caroline Marbouty, elle est mariée, a deux enfants et elle écrit à une époque où les publications des femmes sont rares.
En décembre 1835, Balzac directeur de La Chronique de Paris avait commandé une nouvelle qu’elle avait signée Marcel. Il lui en demandera d’autres et en lui proposant cette petite escapade, il espère obtenir davantage encore de cette jolie jeune femme. Seulement, Balzac est prudent, il ne veut pas que le grand amour de sa vie Mme Hanska, ainsi que ses autres maîtresses parisiennes Mme de Berny et Mme Guidoboni-Visconti apprennent qu’il voyage avec une jolie jeune femme, d’où ce déguisement qui, en réalité, ne trompe personne.
Ce voyage tombe à pic ! Balzac croule sous les dettes: son journal fait faillite; sans cet appui, ses vues politiques n’ont aucune chance de se concrétiser, le Lys dans la vallée se vend mal, et l’écriture de ses romans l’a épuisé.
Par chance, ses amis, les Guidoboni-Visconti lui demandent de les représenter à Turin pour une affaire de succession un peu compliquée : le romancier a quelques notions de droit, cela fera l’affaire !
Et nous voilà partis sur les routes avec Balzac et son petit page : Chambéry, la Grande Chartreuse, le Mont-Cenis, Turin. Les visites de la ville le long du Pô, dans les petites ruelles bien fraîches où flotte l’odeur des figuiers et des lauriers sont délicieuses. On pénètre dans les jardins de l’avocat Luigi Colla à Rivoli, on grimpe jusqu’à l’église Santa Maria del Monte dei Cappucini et l’on chevauche jusqu’à Superga pour découvrir les tombeaux des princes de Savoie. Les soirées, dans les belles villas aristocratiques, où Balzac est reçu en invité de marque, ont tout autant de charme…
C’est sans conteste un périple très documenté, agréable pour le lecteur qui découvre la ville aux côtés d’un Balzac devenu compagnon de voyage. Parenthèse peu connue de la vie de l’écrivain qui n’est pas représenté comme on a l’habitude de le voir : penché sur sa table de travail, même si cela finit par lui manquer. Quel homme !
J’avoue que j’aurais tout de même aimé en savoir plus sur cette femme, « Marcel », qui demeure trop souvent au second plan : qui était-elle vraiment ? Comment a-t-elle vécu cette aventure dans sa vie ? L’épilogue se recentre sur elle mais le mystère demeure… finalement, elle reste dans l’ombre du génie…
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Parmi les perles que nous proposent quelquefois de petits éditeurs, il y a cette collection baptisée «les enquêtes rhénanes» qui compte aujourd’hui une vingtaine de titres. Comme son nom l’indique, elle nous propose de découvrir l’Alsace sur des trames policières. Si ce recueil de Max Genève fait un peu exception à la règle, c’est que seules deux des enquêtes de son détective, Simon Rose, se déroulent en Alsace. En revanche l’auteur est né à Mulhouse et s’offre ici une jolie récréation, en faisant une infidélité à Serge Safran, l’éditeur qui publie ses romans depuis de longues années.
Le Détective rassemble donc dix enquêtes de Simon Rose. Un moyen idéal pour ceux qui ne connaissent – pas encore – le personnage de découvrir cet homme grand, svelte, au physique avenant qui parcourt le monde avec un air «d’aimable idiot» au volant d’une Volkswagen décapotable et, quand il ne dort pas, recherche à détricoter les affaires qu’on lui propose.
Il ne s’agit pas à proprement parler d’enquêtes à la Sherlock Holmes, d’indices qui parsèment le récit, mais bien plutôt d’études psychologiques, de portraits de personnes qui, pour une raison bien particulière, décident de passer à l’acte. Avec cette distance que l’on peut appeler humour, Simon Rose serait presque déçu d’avoir confondu les assassins, de résoudre une affaire, car il n’aime vraiment que chercher, sonder, approfondir. Sur ses pas, on découvre un portrait des mœurs de l’époque. A suivre…
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