"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une pépite noire d'une beauté inoubliable, enfin disponible en France après 17 ans...
Eh oui, dix-sept ans après sa parution aux Etats-Unis, Matthew F. Jones signait là un éblouissant roman noir qui trouve enfin toute sa place en France parmi le flot des innombrables nouveautés qui envahissent les rayons des libraires chaque semaine.
Une raison supplémentaire pour décidément surveiller de près cette fameuse collection Sueurs Froides, qui vient elle aussi de ressusciter miraculeusement depuis l'arrivée à la direction des prestigieuses éditions Denoël de Béatrice Duval, laquelle s'était déjà notamment faite remarquer par un certain nombre de best-sellers ainsi que d'autres découvertes très intéressantes, parues alors aux Presses de la Cité.
D'ailleurs, la parution simultanée du premier thriller en forme de huis-clos de Sandrine Collette, Des noeuds d'acier, permet ainsi d'avoir d'ores et déjà une ligne éditoriale clairement définie en plus d'être prometteuse pour le renouveau de cette collection à surveiller de près.
Pour en revenir à l'auteur, celui-ci aura donc su faire preuve, à l'époque, dès son premier roman d'un talent similaire, à la fois tout aussi éblouissant et prometteur que, aujourd'hui et pour ne citer qu'eux, Donald Ray Pollock ( Le diable, tout le temps
ou Knockemstiff ), Frank Bill ( Chiennes de vies: Chroniques du sud de l'Indiana ), Kevin Powers ( Yellow birds ), le brillant Irlandais enfin republié en France Adrian McKinty ( Une terre si froide ), et même si les deux premiers ont commencé par un recueil de nouvelles.
Pour en finir avec les comparaisons, "Une semaine en enfer" est d'ailleurs, de par la relation tragique et déterminante qu'aura eue son personnage principal, John Moon, avec son propre père et l'influence de celle-ci sur sa vie et le fait que tous les autres le considèrent à tort comme un "loser" de plus, à rapprocher avec l'une des thématiques d'un autre premier roman récent et déjà culte : Sukkwan island de David Vann...
En réalité, si "Une semaine en enfer" n'est peut-être pas le roman noir le plus abordable, comme ça, d'emblée, et pour reprendre un commentaire précédent qui lui reproche trop de détails techniques concernant la forêt, c'est à mon avis précisément dû à l'écriture impressionniste de Matthew F. Jones.
Lequel justement, dans la pure veine de ce qu'on appelle aujourd'hui le "nature writing", y dépeint une nature à la fois si belle et magnifique, mais aussi si libre et sauvage, qu'elle en finit par en être également oppressante, voire même menaçante tant elle est également omniprésente au fur et à mesure que se déroule implacablement ce récit, dont elle est, justement et plus que jamais, un personnage à part entière.
Or, avec l'auteur, et pendant que Moon se débat pour survivre malgré la simple mais pourtant terrible erreur qu'il vient de commettre involontairement, chaque plante, chaque arbre, chaque oiseau ou chaque animal a un nom bien précis.
D'où précisément cette sensation progressive de déséquilibre, de trop-plein, parfaitement à l'image de ce que finit par ressentir John, justement.
Voilà en tout cas un petit chef d'oeuvre du roman noir, à ne pas manquer pour les amateurs du genre.
Tel un petit diamant brut et noir resté enfoui durant 17 ans, ce premier roman foudroyant de Matthew F. Jones balance une claque monumentale au lecteur qui ose s'y plonger.
L'auteur nous offre en plus une inoubliable parabole, d'une cruauté d'autant plus terrible qu'elle est parfaitement réaliste, sur la condition humaine de certains prétendus "losers" qui, au final, n'en ont que les apparences et se révèlent être avant tout des hommes, avec de vraies valeurs.
Une sombre tragédie, mais d'une beauté à couper le souffle.
Seul dans sa forêt, John Moon rumine ses défaites et ses déconvenues qui l'ont amenées là. Heureusement qu'elle est là cette forêt, pour cacher sa vieille caravane, ses braconnages et son désespoir.
Voilà qu'un jour il abat autre chose que le daim qu'il pensait avoir aperçu. Et c'est pas de chance, encore une fois. Mais d'où elle sortait cette jeune femme ?
L'histoire de John Moon prend alors un tournant radical, parce que cette fois il va pas se laisser embobiner par le destin.
C'est un roman excellent, d'une grande puissance et d'une grande noirceur. Un roman plein de vie aussi, celle de la forêt, des bruits, des odeurs, des silences, digne des meilleurs romans de l'ouest américain.
Impossible de le lâcher avant la dernière pelletée de terre.
John Moon est un pauvre gars qui vit dans une caravane, en lisière de forêt. Un tragique accident de chasse va faire basculer son existence. Il s’ensuit une cavale éperdue, une descente aux enfers qui durera une semaine. Une ambiance oppressante et un climat de violence qui subjuguent. Le plus de ce roman noir : l’intrigue prend place au coeur d’une nature sauvage à laquelle M.F Jones rend hommage par des descriptions époustouflantes de beauté et de précision.
Un roman à couper le souffle. J’enrage de ne pas avoir trouvé d’autres livres de cet auteur traduits en français !!!
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