"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
C'est grâce à vos chroniques élogieuses que je me suis lancé dans la lecture des deux tomes de cette adaptation du film éponyme de Kiyoshi Kurosawa.
Qu'est-il arrivé à Yusaku Fukuhara lors de son voyage commercial en Mandchourie (province japonaise au nord de la Chine) ? A son retour, tout a changé. Sa femme Satoko ne le reconnait plus, elle veut comprendre et en menant l'enquête, elle met à jour un secret qui va bouleverser leur vie.
Ce récit troublant s'inspire de fait réels. Le contexte historique est d'ailleurs omniprésent. Entre 1940 et 1941, la guerre devient peu à peu inéluctable. Le Japon s'enfonce dans la dictature et la paranoïa. C'est dans ce contexte que l'histoire installe une autre guerre, psychologique, intérieure. Entre patriotisme et amour, faut-il choisir ?
Masasumi Kakizaki met en scène ce scénario implacable avec un savoir faire évident. Il inclut la romance contrariée entre Yusaku et Satoko dans la grande histoire, rappelant régulièrement les évènements qui amènent à la seconde guerre mondiale. Son travail graphique entretient d'ailleurs le trouble, entre documents historiques et dessins y ressemblant fortement. Un trouble inhérent également aux personnages de cette histoire, tiraillés entre leur éthique et leur quête de bonheur à deux, et habilement transmis au lecteur.
Le dénouement poignant, auquel on est pourtant préparé dès la première page, confirme que ces deux volumes sont à lire absolument. Ce diptyque peut sans aucun doute combler les lecteurs peu habitués au manga, j'en suis la preuve !
Retour sur les événements vécus en Mandchourie par Yusaku et son neveu Fumio, on sait enfin ce qu'ils ont vécu là bas, ce qu'ils ont découvert, qui est Hiroko. Qu'est ce que Satoko a trouvé...
La seconde guerre mondiale s'accélère, États-Unis, France, Thaïlande, Union Soviétique... Japon.
Accords, contre-attaques, état d'urgence et effort de guerre s'enchaînent.
Fumio s'est fait arrêter, il a pris à sa charge ce qui est jugé comme une haute trahison à la patrie, sauvant Yusaku de terribles représailles !
Yasaku est furieux, il sait que Satoko les a dénoncés.
Mais la jeune femme fait montre d'un sang-froid surprenant et d'une clairvoyance pour le moins déroutante.
Le jeune couple va devoir tout risquer pour tenter de sortir du pays, uni et profondément amoureux... toujours...
Et bien j'espère que vous avez succombé au 1er tome de ce diptyque passionnant, sinon il est encore temps !
Emballée par le 1er volume de ce seinen sur fond de seconde guerre mondiale vu par le prisme du Japon, ce qui est assez inhabituel pour nous, je me plonge aujourd'hui avec bonheur aux côtés de la brillante @fillefan2bd dans ce 2e opus qui vient clôturer cette histoire.
La relation entre nos deux jeunes mariés s'épaissit, devient plus rugueuse, plus épaisse, plus trouble aussi. Les personnalités de chacun ne sont plus si limpides et la jeune Satoko n'est finalement peut-être pas la douce et lisse épouse naïve qu'on imaginait !
Cette histoire sulfureuse abat les limites de la confiance. Serment patriote ou sacrements du mariage, quelle est la promesse qui prime ?
Pour le meilleur ou pour le pire Satoko suivra, devancera, épaulera, découvrira Yusaku.
Pourquoi est-elle enfermée, raison perdue, dans cet institut ? Pourquoi cette résignation ?
Lorsque les rouages de l'amour et du devoir s'imbriquent, accélèrent, la machine avance coûte que coûte. Faire des choix s'avère crucial.
Faire des sacrifices aussi.
Toujours aussi somptueux, le trait tout de finesse et de détails est toujours aussi impressionnant, aucune trahison !
Quelle fin.
Quelle réussite !
Amour, secrets, espionnage : tout cela façon "le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point".
Kobe.1940. Seconde Guerre mondiale. Le Japon, allié de l'Allemagne et de l'Italie, a fermé ses frontières. À la tête d'une maison de négoce, Yusaku Fukuhara ne voit pas d'autre solution que de se rendre en Mandchourie pour ne pas que sa société périclite. C'est donc accompagné de son neveu Fumio qu'il s'y rend malgré l'inquiétude de son épouse, la douce Satoko. À son retour, Yusaku a changé tout comme Fumio. Que s'est-il donc passé en Mandchourie?
Ce manga est adapté du film d'espionnage de Kiyoshi Kurosawa récompensé d'un Lion d'argent au festival de Venise, ce qui fichtre n'est pas rien !
Je dois l'avouer : je suis un peu partagée. L'histoire est bien menée avec un zeste de suspense et un cliffhanger final. Le mangaka a inséré dans l'intrigue des passages relatant les étapes clefs de la Seconde Guerre mondiale, ce qui en fait un manga documentaire. Le hic ? On devine trop rapidement le drame. L'affaire aurait donc pu être pliée en un oneshot plutôt qu'en un diptyque d'autant plus que ce type de scénario a un goût prononcé de "déjà vu/lu" (bon, certes je l'admets, pas au Japon).
Le mangaka dresse le portrait d'une héroïne mélancolique, sage, gentille. Un personnage à la gestuelle ultra codifiée pour lequel on se prend vite d'affection : la tête courbée, les yeux baissés, le sourire timide mais rare. La gent masculine n'est pas toujours tendre avec elle. Cependant, la demoiselle a du ressort et du cran : à suivre donc !
Le trait spectaculaire du mangaka donne l'impression de voir un animé et ça, c'est fort. Son coup de crayon mêlé à des photographies d'archive sublime les paysages, objets, vêtements, personnages. C'est beau et on prend plaisir à lire le manga même si le contexte de la guerre s'avère très anxiogène.
Un premier volume historiquement intéressant : j'attends la suite avec impatience !
Jusqu’où est-on prêt à aller pour sauver son pays ?
Jusqu’où est-on prête à aller pour sauver son amour ?
Voici deux interrogations auxquelles Les amants sacrifiés, ce manga en deux tomes publié chez Ki-oon, va peut-être répondre.
1940 Le Japon, entré en guerre aux côtés de l’Allemagne nazie et de l’Italie fasciste, poursuit sa politique expansionniste en Asie.
Des mesures économiques, prises par les États-Unis, obligent Yusaku Satoko à se tourner vers l’ancienne province chinoise de la Mandchourie (devenue Mandchoukouo depuis son annexion par le Japon), pour continuer ses opérations de négoce international.
Accompagné de son neveu Fumio, il quitte Kobe et son épouse Satoko pour un voyage de quelques semaines. Mais à son retour, Satoko ne reconnaît plus son mari, devenu secret et nerveux.
La jeune femme sent qu’il lui cache quelque chose et décide de le surveiller, d’autant plus qu’une jeune femme, arrivée par le même bateau que lui, a été retrouvée noyée dans le port.
La découverte d’une enveloppe contenant des documents secrets et un film va confirmer les doutes de Satoko à l’égard de Yusaku.
Ces révélations sur l’armée impériale du Kwantung et ses expérimentations sur la population mandchoue vont modifier l’équilibre amoureux de ce couple prêt à agir pour dénoncer.
Alors, en temps de guerre, que faut-il privilégier ? L’amour pour son conjoint ou celui envers la nation ?
J’avais, tout comme @de_fil_en_bulles, été vraiment marquée par le début de ce récit qui inscrit l’histoire d’un couple dans l’Histoire d’un pays et de la Seconde Guerre mondiale. Ce deuxième tome confirme, de très belle manière, les attentes que j’avais pour la fin de ce récit, qui mêle admirablement bien photos historiques et un très beau dessin agréable à regarder, malgré des atrocités inhérentes en de telles périodes bellicistes.
Je suis donc vraiment ravie de pouvoir croiser avec Pénélope nos publications sur cette terrible histoire qui nous montre jusqu’où peut aller le sacrifice et le don de soi.
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