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Ce roman suit le parcours d’un piano Steinway sur lequel sont gravés deux papillons et nous raconte les destins qu’il a liés à travers le 20ème siècle.
Conçu par le grand fabriquant de pianos Steinway &Sons en Allemagne, il va traverser des périodes mouvementées et, de New-York à Hong-Kong en passant par Shanghai, il survivra à l’occupation japonaise, à la guerre civile chinoise et à la révolution culturelle maoïste.
Deux pianistes prodiges, l’une d’origine allemande, Tillie, et l’autre d’origine chinoise, Mèi, sont les clés de cette aventure musicale qui va se nouer autour de la jeune pianiste Xia vivant à Hong-Kong.
Des superbes portraits de femmes, volontaires et passionnées, qui se sont engagées et ont lutté pour conserver à la musique sa place d’art universel.
« Au rythme des variations, j’ai vécu mille vies, celles de ces âmes disparues qui un jour ont aimé, pleuré, dansé, célébré la vie puis souffert, avant d’être englouties par des flots injustement tumultueux. »
Marie-Diane Meissirel nous offre une belle fresque historique portée par les grands airs de la musique classique et on a le sentiment d’être emporté dans un tourbillon de notes et d’instruments, au son de l’Adagio de Bach, pierre angulaire du récit.
Il n’est pas toujours simple de suivre la route de ce piano Papillons et de tous les musiciens de génie qui l’ont approché, car l’autrice passe d’une période à l’autre et d’un pianiste à l’autre « dans un espace affranchi de toute temporalité » et c’est parfois déroutant.
Mais sa maîtrise de l’écriture littéraire prend toujours le dessus et j’ai été captivée par cette ode à la musique qui encense sa puissance et sa capacité à dépasser toutes les oppressions, pour renaître de ses cendres.
« La musique a une résonnance universelle, elle offre un espace de dialogue avec soi-même et avec les autres, elle crée un lien entre la terre et le ciel, elle œuvre pour l’harmonie du monde ».
Un superbe roman musical et historique.
1937, à New York. Si Tillie n’a pas le talent de son jumeau violoncelliste, elle n’en partage pas moins la passion pour la musique qui anime sa famille. Comme son père et son grand-père avant elle, elle entre donc chez Steinway & Sons, où la voilà bientôt au service des immortels, ces pianistes d’exception parmi lesquels Rachmaninov et Horowitz. 2014, à Hong Kong. La vieille dame qu’est devenue Tillie n’a plus la force de faire chanter elle-même son Steinway. Xia, une étudiante chinoise dont un concours raté a anéanti les ambitions musicales, vient jouer pour elle et ainsi garder en vie le vieux piano et les émotions qui lui sont attachées dans le coeur de sa propriétaire. Mais les deux femmes vont découvrir, qu’au-delà de cet instrument et de l’amour de la musique qui les ont réunies, elles ont aussi en commun un sombre secret, qui, sans qu’elles en aient jamais eu conscience, a infléchi le cours de leur existence.
L’idée de suivre à travers le temps le parcours d’un objet, d’une œuvre d’art ou d’un instrument de musique n’est pas neuve. D’autres s’y sont déjà essayés, comme Mizubayashi Akira avec Ame brisée, ou Marie Charvet avec L’âme du violon, tant la vulnérabilité à la barbarie, aux guerres et à l’obscurantisme – entre autres – de ces choses rares et inestimables qui, non seulement incarnent la beauté et le génie, mais se chargent aussi au fil du temps de la mémoire des vies et des âmes qu’elles ont fait vibrer, comporte, il est vrai, de potentiel éminemment tragique et romanesque. Nous voici donc à voltiger en incessants allers-retours entre lieux et époques, sur les pas cette fois d’un piano fort opportunément reconnaissable à deux papillons gravés dans son bois : des lieux et des époques dont l’auteur use et abuse toutefois jusqu’à risquer de perdre son lecteur en chemin, comme autant de pièces de puzzle dont l’assemblage finit par dévoiler les fils blancs d’un improbable imbroglio, mêlant histoires d’amour et hasards tout autant impossibles les uns que les autres.
Reste une lecture légère et romanesque, dont les rebondissements prévisibles et pas absolument passionnants font néanmoins voyager, en musique, d’un continent à l’autre et à travers les époques. Surnagent aussi quelques jolies émotions musicales, même si Mahler s’en serait probablement énervé, lui qui jugeait les mots impuissants à décrire la musique, sauf quand elle est mauvaise.
Un roman musical sur fond de faits historiques. À cheval sur deux continents. Les protagonistes nous fond voyager à travers la musique entre les États-Unis et la Chine.
La 2nd guerre mondiale, la guerre froide, la révolution culturelle en Chine jalonnent le roman et unissent plusieurs histoires en une dans la grande Histoire, et le steinway aux papillons comme personnage principal.
Un roman à l'écriture douce et poétique, mais dont l'histoire est forte. Amour, séparations, politique, le rythme est dense. Lu d'une traite, je n'ai pas pu refermer le livre avant le point final.
J'ai passé un très bon moment de lecture. À lire en écoutant Brahms, Rachmaninov, Bach pour laisser la magie opérer.
Je finirai le livre patiné bien sûr.
Pas simplement par les années.
Ou les voyages. Les amours maladroites, malheureuse. Mal partis. Mal partout d'avoir tant donné. Tout donné.
Les femmes qui m'ont aimé ont versé de belles larmes sur les cordes sensibles de mon âme. Des larmes d'amantes, de mères. de passionnées. Même quand elles hésitaient, même quand leurs doigts me frôlaient, à peine, si peu, tout mon être vibrait.
J'ai aimé des hommes aussi.
Ah, je les ai aimés d'une folie qui ne se nomme pas. A ne plus savoir lequel de nous deux était noir, était blanc.
Je suis un Steinway.
Je suis le piano de Rachmaninov.
Bien plus que cela.
Comment, bien plus que Rachmaninov ! Je vous entends vous récrier.
Je suis le point d'ancrage, le lien solide, la dernière note d'une histoire qui ne s'achève pas.
De New York à Hong Kong, deux papillons gravés sur un piano portent le poids de plusieurs générations. Un seul amour déçu et tout ce que cela va entraîner. Voici l'histoire de Tillie et de Xia. Voici l'Histoire et sa musique.
La seule rédemption possible.
Chaque chapitre est une sonate. Volatile, légère, douce. Aérien parce que ramassé, sans description ou digression superflus.
Ils se répondent et trouvent écho. Comme des instruments bien distincts, et vous refermez le livre en pensant qu'au final, ça aura donné une belle harmonie.
Très intelligemment construit, dans sa forme et dans son fond.
Certaines scènes entre Tillie et Xia sont d'une sensualité folle, par exemple, et quelque chose de très fort, de très beau, bouscule la lecture de ces quelques pages. J'aurais aimé plus de moments comme ça, de cette force-là, pour mettre davantage en exergue la douceur de cette écriture.
C'est un très joli roman, honnête, sincère, d'une délicatesse qui m'a charmée.
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