"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Abordant comme thème central le rejet des différences, l’auteur cubain, Marcial Gala, a choisi de le faire. La toile de fond est la guerre civile en Angola où des nombreuses participations étrangères sont à dénombrer. Ce conflit, ayant pourtant duré près de 27 ans, m’était inconnu. Cela me fût donc été une totale découverte historique ainsi qu’une première immersion dans la littérature cubaine.
Rauli, le héros principal, est un garçon cubain, blond aux yeux bleus. Vivant dans une famille modeste, il est entouré de son père, mécanicien trompant effrontément son épouse, de sa mère qui ne fait pas le deuil de sa sœur disparue en habillant son fils de ses vêtements et de son frère, qui a choisi le chemin des gangs. A 10 ans, il lit pour la première fois et découvre qu’il est Cassandre car il est en mesure de prévoir l’avenir et la mort des gens. Après avoir terminé le lycée, il est envoyé en Angola où il devient soldat et où il s’est vu mourir.
Le personnage de Rauli est attachant par ses différences. Très efféminé et mûr pour son âge, il grandit sous le joug d’un père assez autoritaire, dont la maîtresse russe va initier le jeune garçon aux pouvoirs de la littérature. Utilisé par sa mère comme un substitut de sa tante décédée de maladie, il parcourt les rues de sa ville déguisé en fille. Par les singularités entourant ce personnage, Marcia Gala louange un monde plus tolérant, où les individus « différents » ne devraient pas être mis au ban de la société.
Malgré les nombreuses qualités de ce roman, j’ai parfois eu du mal à m’y attacher à cause du style très décousu du récit. Passant sans cesse entre la vie cubaine et la vie militaire de Rauli, tout en poursuivant l’allégorie de l’Iliade, j’ai éprouvé des difficultés à vraiment m’imprégner de l’histoire.
Ce n’est pas du tout que je n’ai pas aimé ce livre, bien du contraire. Je dirais plus qu’il s’agit en quelque sorte d’un rendez-vous manqué….
Rauli, 10 ans, n'est pas un petit garçon cubain comme les autres, ils voient les morts. Non seulement ils les voient mais il sait prédire la mort des personnes qu'il croise et la sienne aussi.
Incompris de sa famille, ce jeune garçon chétif qui a du mal à trouver sa place et que ses camarades d'école appellent le Sans-Os et moquent sa sensibilité féminine se réfugie dans la poésie et la littérature. C'est l'Iliade qui lui révèle sa véritable identité : il est Cassandre, renvoyée par Zeus sous le nom de Raúl dans la ville de Cienfuegos peu après la révolution cubaine.
Cassandre, fille de Priam, roi de Troie, à qui Apollon a donné le don de prophétie en l'empêchant ensuite d'être crue, condamnée à subir le destin.
Subir, c'est bien ce que s'apprête à faire Raúl quand il est envoyé à 18 ans en Angola où il n'aura pas sa place non plus entre des soldats qui le surnomment Marilyn Monroe et le capitaine Santiago qui l'oblige à s'habiller en femme pour mieux en abuser.
Appelez-moi Cassandre est une tragédie moderne qui revisite le mythe de Cassandre, en transposant la guerre de Troie en Angola. Cassandre revenue sous les traits de Raúl pour témoigner à Zeus « Ô Zeus » de ce qu'est la vie d'un jeune cubain dans un système révolutionnaire et homophobe qui décide de tout destin.
Ce roman aux allures de poème épique éblouit par sa beauté, son intelligence et utilise subtilement l'imaginaire pour nous renvoyer à une cruelle réalité.
Quel drôle de roman !
C’est l’histoire tragique d’un jeune Cubain Rauli, garçon à la beauté farouche et né dans le mauvais corps.
Tôt, il lit L’Iliade et découvre qu’il est Cassandre de Troie maudite par Apollon pour s’être refusée à lui, foudroyant archétype du prophétesse maudite, condamnée à ne jamais être crue. Il peut lire l’avenir donc le sien propre aussi. Il est rejeté dans son pays et en Angola où il s’est enrôlé dans l‘armée cubaine et va servir de prostitué secret à un haut gradé.
L’issue est connue et fatale c’est d’une poésie et d’une crudité émouvante. Magnifique découverte !
Direction Cuba et l’Angola à travers l’histoire du jeune Rauli qui lit l'avenir et sait quand et comment les personnes vont mourir. D'apparence efféminé, sa mère l'habille en robe pour se souvenir de sa sœur Nancy emportée par un cancer. Son père quant à lui rencontre une jeune et belle russe qui va offrir des livres à Rauli et faire naître sa passion pour la littérature.
A travers la lecture, Rauli se crée un monde imaginaire. Il est bouleversé par la lecture de l'Iliade. Il se rêve en Cassandre, célèbre et magnifique princesse, fille de Priam et d'Hécube, dont Apollon est tombé amoureux et qui elle aussi lit l'avenir.
A 17 ans, il part faire son service militaire en Angola dans une caserne où il est violé et humilié par son capitaine. Rejeté chez lui à Cuba et à la caserne, Rauli ne rentre pas dans le moule virile que l'on attend de lui, les soldats le surnommant Maryline Monroe.
Roman lyrique emmenant le lecteur entre imaginaire et dure réalité, entre mythologie et l'histoire des cubains en Angola durant la guerre civile.
J'ai aimé ce roman fort, poétique et bouleversant.
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