Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Quality land 2.0 qui comme le titre le laisse supposer est la suite de quality land. Dans un futur où les algorithmes savent tout mieux que tout le monde, le moindre besoin est anticipé. Ce besoin est identifié en fonction de la note que chaque être humain possède. On est donc dans un avenir où chacun n’a accès qu’à ce qu’il est censé aimer ce qui revient à dire que la vie de chacun est fondé sur les clichés de sa classe sociale. Si tu as une note très faible a priori tu es un équivalent de gros beauf donc si tu as eu une mauvaise journée on va te livrer de la bière par exemple. Malgré les énormes clichés qui devraient révolter, les gens sont tellement formater que ça marche super bien et de l’extérieur s’en est à la fois très flippant et drôle. Ceci est la base de a société présenté dans le premier tome. Dans ce second tome on va suivre un petit peu plus de personnages et découvrir à quel point la façon dont on est perçu par la société influe sur ce qu'on devient effectivement. On ne voit pas uniquement de l'ascension sociale, il y a aussi de la dégringolade. C’est toujours aussi drôle et inquiétant quand on fait le parallèle avec le monde actuel. La place des robots est toujours aussi fun. Maintenant, on ne va pas se mentir, c'est beaucoup plus fouillis que dans le premier. L’intrigue est un peu embrouillé mais colle avec ce type de roman humoristique en renforçant l’effet comique.
Il va être question aussi de droit à la déconnexion, de la possibilité de déconnexion pour se trouver soi-même et se défaire de ce qu'on attend de nous. J’aime le fait qu’on illustre bien la complexité derrière les choix d’un algorithme. Si on laisse l'algorithme choisir ce qui va le plus nous convenir, effectivement on évite un certain nombre d'écueils, on n'est plus confronté à des choses qui nous plaisent pas, on reste dans notre zone de confort. Malheureusement, on ne va pas aller vers la nouveauté, on n'est pas actif, on perd son libre arbitre et passe potentiellement à coté de centres d’intérêt important. Toute cette dynamique et ces réflexions sont entourées d'humour ce qui permet d’y réfléchir au détour d’un divertissement.
Ca questionne énormément sur la société actuelle, sur le devenir de la consommation voire sur-consommation et la charge mentale potentielle dont on va soi-disant s'épargner l'existence parce qu’une intelligence artificielle peut réfléchir à notre place avec tous les risques qu'il peut y avoir derrière.
Avant même le commencement de l'histoire, une petite note loufoque m'a dit que j'allais entrer dans un roman facétieux.
C'est complètement barré, c'est drôle et sarcastique, j'ai tout de suite adoré. Tous les travers de notre société superficielle de consommation sont épinglés avec une ironie mordante et jubilatoire. Et tout le monde en prend pour son grade, du plus petit anonyme jusqu'aux hommes politiques qui m'ont bien fait rire.
Marc-Uwe Kling nous entraîne dans cette société régie par les algorithmes, si proche de la nôtre, où ils pousse les aberrations à l'extrême pour le plus grand bien de nos zygomatiques. Dans ce monde tout est noté, jusqu'à notre valeur intrinsèque, et nous place sur une échelle qui va de l'individu inutile niveau 2 qui ne peut que souhaiter s'améliorer, jusqu'à ceux du niveau maximum, le 100 qui est le but à atteindre. Et bien sûr, nous sommes devenus un produit dans ce monde là. L'amour est devenu un produit. le couple est devenu un produit. L'espérance de vie est devenue un produit. Les bébés sont devenus des produit. TOUT, TOUT, TOUT y passe.
Quelques fortes têtes qui n'ont pas l'impression de correspondre à la place et aux désirs qu'on leur a assigné pourraient bien être les grains de sable qui vont enrayer la société parfaite qu'est Quality Land.
Tous les personnages sont savoureux, mais j'ai vraiment eu un faible pour Aïcha Femme-Médecin et son langage "fleuri", Peter Chômeur qui paraît complètement blasé, et John of US l'androïde, mais aussi le vieux et Kiki, l'insoumise… et puis les androïdes déglingués, tellement drôles !
Les clients One Kiss reçoivent régulièrement, via The Shop, des choses dont ils rêvent, avant même d'en avoir conscience. Peter Chômeur est souvent étonné de penser qu'il pouvait avoir envie de telle ou telle chose, jusqu'au jour où il reçoit quelque chose qu'il est sur de ne vouloir à aucun prix. Il décide donc de le retourner. Oui mais, plus facile à dire qu'à faire…
L'histoire est ponctuée de punchlines parfois d'une absurdité totale mais d'une drôlerie à tomber par terre.
Que penser d'une dystopie qui nous parle d'un futur tellement proche qu'on y est déjà jusqu'au cou ? Heureusement que l'auteur met en exergue tous les côtés ridicules et pitoyables de ce que nous sommes en train de devenir, ça offre quelques bons moments à se taper des fous rires salutaires.
Mais ce roman n'est pas qu'une grosse rigolade à nos dépens. Il nous instruit sur beaucoup de choses, qui vont de la position des lettres sur un clavier d'ordinateur au fonctionnement des sociétés nouvelles à travers les algorithmes et les publicités ciblées, jusqu'au fait qu'au départ, l'utilisation commerciale d'Internet était strictement interdite. On a aussi droit à un petit topo sur le cynisme du capitalisme. Bon ça, on sait mais personnellement je ne connaissais pas dans le détail. Et puis ça rappelle, des fois qu'on l'oublierait, à quel point on nous prend pour des cons ! Hélas, ça aussi on le sait bien…
À quality land tout est fait pour que rien ne vous prenne la tête.
Si tout besoin et désir est anticipé, la vie est elle vraiment parfaite, enfin c’est l’idée avancée. Et puis il ne faut pas oublier que la perfection n’est probablement pas également répartie. Sous couvert de répondre à vos besoins avant même que vos en ayez conscience, toute votre vie est analysée et une note vous est attribuée. Notre personnage principal n’a pas une bonne note et plus celle-ci descend, plus il prend conscience qu’il y a un soucis avec cette société, jusqu’au jour où un élément déclencheur pas piqueté des hannetons va tout chambouler. Quality land est un roman qui oscille entre hilarant et flippant. Hilarant car les situations sont ubuesques ce qui les rend drôle et flippant car on ne peut pas passer à côté du fait qu’on n’est pas si loin de cette situation. C’est une excellente lecture qui aborde les intelligences artificielles et les algorithmes qui prennent de plus en plus de place dans notre vie pour le meilleur et pour le pire.
Qualityland de Marc-Uwe Kling
J’ai été très vite totalement embarquée dans l’univers créé par Marc-Uwe Kling. Un univers qui pousse à l’extrême certaines caractéristiques de notre société pour les tourner en dérision car le tout prend une tournure effrayante mais ingénieusement hilarante.
Bienvenue à Qualityland, un pays où les véhicules peuvent vous faire la conversation, la main d'œuvre humaine coûte moins cher que les machines mais elles sont plus efficaces et occupent donc la majorité des postes. Vous pourrez payer en Touch Kiss, des drones viendront vous livrer des choses dont on estime que vous aurez besoin. Et oui, même plus besoin de commander, selon votre profil, le shop sait ce qui va vous faire plaisir.
Mais attention, votre valeur en tant qu’humain dépend d’un classement par niveau qui définit votre valeur.
Dans ce pays, des élections se préparent. La présidente va bientôt mourir. C’est un personnage conservateur, raciste et extrémiste qui convoite le poste et face à lui un robot.
On suit la campagne des deux candidats mais surtout Peter, ferrailleur qui a un problème avec le profil qu’on lui a attribué. Pour preuve, l’erreur sur la partenaire que l’application de rencontres lui a choisie et l’erreur sur un produit livré.
Le problème, c’est que personne ne le croit car les machines ne font pas d’erreur. Mais Peter ne se laisse pas démonter, il part au combat pour rendre ce qu’il n’a pas commandé. Je vous laisse découvrir ce qui lui a été livré par erreur.
L’histoire est suspendue par des annonces publicitaires ou de la propagande suivie de commentaires des internautes. Ces interruptions sont un régal et complètent le décor.
Le talent de conteur de Marc-Uwe Kling se révèle dans ces personnages qui s’éveillent, car Peter n’est pas seul, mais surtout dans le monde brillamment construit. Le livre révèle un monde où la consommation est indispensable et forcée, les réseaux sociaux utilisés à l’extrême et manipulés.
Cette dystopie est captivante.
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