"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"L'homme est un animal doué de raison, mais seulement en partie"
Port of Spain sur l'île de Trinidad : Gires est un marin au bout du rouleau, suicidaire.
Il espérait le soleil et la chaleur des Caraïbes, il ne trouve que pluie, ciel plombé, mer agitée comme des pendants à sa profonde déprime.
Il attend désespérement un cargo, "la Rose d'Alexandrie" qui, il espère l'emportera au-delà du Bosphore porte de sortie à cette vie.
Barcelone : Pépé Carvalho est un détective privé mélancolique et fin gourmet. Il est entouré de son acolyte et cuisinier Biscuiter qu'il a connu
dans les geôles franquistes et de Charo sa compagne, prostituée indépendante.
Il a pour habitude de brûler ses livres uns par uns dans sa cheminée, pour allumer son feu. Cette activité constitue selon les moments une thérapie ou
alors une vengeance contre des lectures qui « ne lui ont pas appris à vivre. Le seul livre à toujours échapper
à cette immolation est Le Poète à New York de Federico Garcia Lorca.
Charo lui demande d'enquêter sur la mort particulièrement atroce de la cousine d'une de ses amies.
Montalban en profite pour nous ballader dans l'Espagne post franquiste et les réminiscences de son passé comme ses inquiétants " quêteurs d'âmes ", et nous
subjugue avec toutes ses descriptions de recettes, parmi lesquelles celle du "gave-bourrique".
Il réussi à relier adroitement les deux pistes qui, par delà l'Atlantique, semblent s'opposer.
Ceci est un roman halluciné entre science_fiction et surréalisme historique. Sa lecture est difficile tant sa narration est décousue. Le mythique Kennedy est mis à terre par l'auteur. L'absurdité surréaliste de la description de Kennedy et de ses proches semble se faire l'écho du désemparement de l'auteur face à l'absurdité historique d'une doctrine Kenbedy se proclamant pro-démocratique et libérale, mais laissant le franquisme ravager l'Espagne au nom d'une alliance objective anticommuniste. Bref, le titre J'ai tué Kennedy résonne presque comme une revendication exutoire sous la plume de l'auteur.
« Il y a longtemps, je lisais des livres et dans l’un d’eux quelqu’un avait écrit : J’aimerais arriver à un endroit d’où je ne voudrais pas revenir. Cet endroit-là, tout le monde le cherche. Moi aussi. Il y a ceux qui ont les mots pour exprimer ce besoin, il y a ceux qui ont l’argent pour le satisfaire. Mais il y a des millions et des millions de gens qui veulent aller vers le Sud » déclare Pepe Carvalho.
Stuart Pedrell avait l’argent, il est donc parti sur les traces de Brel et Gauguin, abandonnant femme, enfants et fortune, certain que « Gémir n’est pas de mise aux Marquises ». Lorsqu’on retrouve son cadavre dans un terrain vague de Barcelone, la surprise est totale. Pepe va enquêter, à la demande de la veuve, sur cet étrange itinéraire.
Ses va-et-vient dans les différents quartiers de Barcelone, ses rencontres, (devrait-on dire causeries ?) avec les témoins sont ponctués d’un cynisme désabusé. Mais quelques heures plus tard, par la magie de la lecture, l’énigme sera résolue après moult recettes de cuisine arrosées de vins plutôt blancs.
Notre enquêteur philosophe, au sortir d’une nouvelle cuite carabinée, livre au lecteur attentif la morale de cette histoire.
« Il y a des choses contre nature. Essayer de fuir son âge, sa condition sociale, conduit à la tragédie. Pensez à ça chaque fois que vous aurez la tentation de partir pour les mers du Sud ».
Premier contact avec Pepe Carvalho dans une lecture facile, rapide mais sans grande tension dramatique. Le détachement de cet enquêteur fatigué et désabusé serait-il contagieux ? L’intrigue est mince, le rythme est lent, très lent et les personnages gravitant autour de Pepe légers. Comme un touriste ébloui par la beauté des îles des mers du sud, je n’ai pu m’empêcher de ressentir cet ennui qui vient ensuite car «… par manque de vent, le temps s’immobilise aux Marquises ».
"Je suis né pour révolutionner l'enfer" : voilà ce qui est tatoué sur l'épaule d'un cadavre fraîchement sorti de la mer, par une chaude journée de juillet 1974,sur la plage de Villassar. A la recherche de l'identité de ce cadavre, le détective Pepe Carvalho mène son enquête, des rues de Barcelone au quartier rouge d'Amsterdam.
"Tatouage" est l'adaptation en BD de la première affaire du détective gastronome et cuisinier de Manuel Vasquez Montalban, dont les enquêtes reflètent les conflits personnels et sociaux de l'Espagne post franquiste et font revivre la Barcelone populaire des années 70, où se côtoient prostituées, maquereaux, militants de la gauche radicale, ouvriers, hommes d'affaire corrompus.
J'ai aimé cette BD, dont la transposition détaillée et réussie illustre bien le côté sombre de cette époque, que je connaissais très peu.
Par contre, le mélange des cogitations du héros et du monde qui l'entoure ne facilitent pas la lecture, qui nécessite une certaine concentration. J'ai relu cette BD, et l'ai mieux appréciée la deuxième fois.
Je remercie Lecteurs.com, les éditions Dargaud et Explorateurs du polar de m'avoir fait découvrir cet auteur, très connu en Espagne, dont je vais lire les autres romans.
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