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Direction la Champagne pour une drôle d'enquête : dans un bourg de 700 habitants, l'EHPAD serait hanté, des aides-soignantes et des résidents auraient vu et entendu les fantômes de deux fillettes; la rumeur dit qu'elles auraient été retrouvées noyées dans un étang le 9 mai 1978, se tenant la main, vêtues de leur aube de communiante. Manon Gauthier-Faure « ignore si un livre se cache derrière cette histoire » mais elle veut dénicher sa « part impalpable de vérité ».
La journaliste a choisi un fait divers minuscule, peu médiatisé, que le village concerné semble avoir oublié. Sa démarche est empreinte d'humilité pour suivre le fil tenu d'une enquête coriace par le manque d'informations. Les archives ont disparu, les témoins ayant connu les fillettes ont des souvenirs distendus par la subjectivité des enfants qu'ils étaient alors.
Elle va à la rencontre des habitants sans aucun préjugé ni condescendance, ouverte à la parole qu'elle s'apprête à entendre. Lorsqu'elle recueille les témoignages sur les faits paranormaux qui se seraient déroulés dans l'EHPAD, elle accepte de ne pas s'en tenir l'objectivité cartésienne à laquelle elle est accoutumée, elle accepte de voir son sens critique entamé, que ses terreurs enfantines se réveillent. Lorsqu'elle aborde les habitants du village en 1978, elle le fait avec une empathie sincère et un respect pudique, écoutant des histoires qui se font de plus en plus intimes et révèlent l'évolution d'une vie, d'un village, d'un territoire rural pauvre de la Champagne crayeuse.
Manon Gauthier-Faure se laisse porter par ses rencontres. Ce sont elles qui modèlent le récit et lui donnent une tournure protéiforme, passant de son « je » à des passages à la troisième personne relatant la mort des fillettes ( le chapitre V « la chasse aux escargots » est particulièrement réussi, rythmé et haletant). On est frappé de voir à quel point les villageois lui ouvrent leur porte, se racontent, ont souvent besoin de le faire, face à une inconnue dont jamais le regard ne se place dans un surplomb arrogant.
Les fillettes mortes retrouvent ainsi leurs prénoms, noms, parents, frères et soeurs, personnalités, des jeux d'enfants, des amis.Et c'est très émouvant de lire leur mémoire ressuscitée et découvrir une vérité bien éloignée des rumeurs de l'époque sur cette famille pauvre dite « marginale ». Les apparitions surnaturelles ont mis fin à une longue amnésie collective dont la journaliste soulève les mécaniques inconscientes d'une culpabilité elle-aussi collective.
Finalement, à partir de pas grand chose, l'autrice a écrit un récit prenant qui parvient, l'air de rien, tout en douceur et sensibilité, à faire coexister, main dans la main, l'évanescence du paranormal et la triste réalité du décès d'enfants. Elle débusque le symbolisme, le signifiant derrières la survenue de ces fantômes dans l'EHPAD. Aucune résolution au sens strict n'est imposé, pas de révélation fracassante non plus. Et c'est tant mieux. Moi, la cartésienne, j'ai eu envie de croire à l'irrationnel pour me dire que ces fillettes du passé pouvaient être sauvées en devenant de petits fantômes qu'on entend, qu'on écoute et qu'on n'oublie pas.
Un livre témoignage qui nous relate un faits divers dans un petit village de Varin-le haut, faits divers sur la disparition un soir de deux petites filles parties aux escargots et qui ne sont jamais revenues.
Manon Gauthier-Faure va enquèter pendant deux ans afin de découvrir ce qui s'est réellement passé.
Car dans cette commune il semblerait que certaines personnes soit sujet a des apparitions et des phénomènes paranormaux en lien avec les deux fillèttes, notament les résidents d'un EPHAD qui affirment que les petites seraient parmi eux.
On va suivre l'enquète tout au long et s'apercevoir que chacun porte sa version.
Manon a fait un travail formidable afin de nous livrer tous les détails et les actions menées afin d'éluscider cette enquète et de venir a bout de la vérité.
Elle va rencontrer dans ce village reculé des gens qui ne sont absolument pas hostile et d'autres qui vont l'accompagner jusqu'au bout.
Sans rien dévoilé j'ai apprécié son travail rendu par écrit sur ce fait divers terrible et sur tout ce qu'elle a accompli.
Un fait divers relaté pour que l'on n'oublie pas....
Manon Gauthier-Faure nous embarque avec elle dans une enquête journalistique sur le terrain. Elle observe, relève les détails et arpente les lieux où le drame puis les apparitions ont lieu. Elle rencontre des témoins et note les nombreux détails de ces instants-là. Son livre déploie de nombreux cercles concentriques autour de la mort des deux jeunes sœurs de 78. Elle se rapproche de la vérité par plusieurs biais, ce qui m’a laissé parfois perplexe. Le mouvement global du livre est assez libre, les lieux révélant peu d’informations.
Ce qui est intéressant est la place que Manon Gauthier-Faure prend. Elle mène cette enquête en concentre son regard sur les traces concrètes et sensibles de ces événements. Elle navigue au milieu des souvenirs, des témoignages, des légendes qui entourent la mort, celle des jeunes sœurs mais également celle qui marque les gens. Au-delà du fait, l’autrice parle de la place laissée aux morts. Elle partage les doutes autour de l’écriture d’un livre sur des faits aussi anciens, assumant la connivence qu’elle a établi avec son lectorat. Cela paraît justifié tant l’affaire et ses répercussions (au-delà du réel) peuvent laisser dubitatif. Pourtant, une fois son livre, on sent que la sincérité de l’autrice et la rigueur de son travail sont scellé l’ensemble.
L’autrice propose un livre de voyage sur un territoire géographique réduit mais qui prend de l’ampleur par les traces sensibles laissées. Par la recension des témoignages, elle élargit la vision de cette affaire et questionne le poids des croyances. Dans notre monde, nous ne faisons aucune place aux esprits et à leur éventuelle écoute. Elle rend compte de l’absurdité de fermer la porte à un deuxième monde ainsi, sans aucune remise en cause. Ce questionnement ne prend pas la forme d’un texte militant, loin de là. L’autrice reste à sa place d’observatrice. Son récit reste de plain pied, renforçant le poids des mystères et la sensibilité de certaines personnes à ces apparitions fantômes.
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