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Le 1er janvier 2003, fraîchement émoulu d’une école de commerce, Ludovic Hubler, 25 ans, décide de se lancer dans un tour du monde en auto-stop (et même en bateau-stop pour franchir mars et océans) au départ de Val d’Isère. Il prévoit d’y consacrer au maximum deux années. En réalité, il lui en faudra cinq pour boucler son incroyable périple. 170 000 kms seront parcourus. 59 pays seront traversés, les plus accueillants comme les plus dangereux, les plus ouverts à cette pratique comme les plus fermés. Il visitera tous les continents y compris l’Antarctique, traversera des déserts brûlants ou glacés et donnera des centaines de conférences un peu partout, mais principalement aux Etats-Unis où il séjournera une année entière. Ce tour du monde qui fait un peu l’impasse sur une grande partie de l’Afrique noire et sur l’immense fédération de Russie ne sera possible que grâce à l’amabilité de 1300 conducteurs de véhicules de tous pays (excepté la Corée du Nord), d'une dizaine de marins et de centaines d’hébergeurs trouvés le plus souvent sur deux sites internet (« Couchsurfing » et « HospitalityClub).
« Le monde en stop » est le récit de voyage en stop le plus extraordinaire que nous ayons lu depuis le fameux « La terre n’est qu’un seul pays » d’André Brugiroux. Il se présente sous la forme d’un pavé de 566 pages qui se lit comme un roman et qui aurait pu en comporter le triple sans aucun problème. Certains pays sont longuement décrits, d’autres trop vite survolés et là, le lecteur reste un peu sur sa faim. Que de choses on apprend en lisant cet ouvrage, que de clichés véhiculés par les médias toujours à l’affût du sensationnel ne doit-on pas corriger ! Un seul exemple : il est un pays où le culte de la personnalité est encore bien pire qu’en Corée du Nord, c’est le Turkménistan. Le saviez-vous ? En fin d’ouvrage, l’auteur mesure la chance qu’il a eu de rencontrer tant de bonnes personnes et d’échapper à la plupart des dangers (les FARC en Colombie, les Talibans en Afghanistan, les zones militaires interdites au Tibet ou de conflits dans de nombreux endroits, tous traversés sans incident majeur). Sans être obligé d’adhérer aux idées pour le moins utopiques de paix et de fraternité universelle, d’abolition des frontières et de globalisation heureuse prônées par l’auteur ni même à ses rêves d’universalisme et de syncrétisme religieux, le lecteur appréciera la plume alerte, le témoignage honnête et sincère et surtout le grand vent de liberté qui souffle dans ces pages magnifiques.
Les récits de voyages sont intéressants et bien détaillés. Des anecdotes instructives et des passages bien drôles (parfois au dépend d'autrui). Le livre donne envie de prendre sac à dos et bouteille d'eau et d'aller à l'aventure soi-même.
La perception du monde un peu étroite m'a, quant à elle, grandement déçu, moi qui voyais dans les voyageurs les êtres les plus à même d'ouverture d'esprit...
Au final Mark Twain avait tort, voyager est n'est pas forcement fatal aux préjugés à l’intolérance et à l’étroitesse d’esprit.
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