"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'histoire de Mathilde est celle d'une ado qui essaye de se construire mais qui porte le poids de sa famille. Sa mère fait de fréquentes rechutes suite à sa dépendance à l'alcool et quand bien même elle ne vive pas avec elle, elle a en elle cette volonté de comprendre sa mère et de savoir pourquoi elle est dépendante de cette addiction au lieu de s'en sortir pour se consacrer à elle.
Elle vit avec son père, sa belle-mère et ses demi-frères et aime cette environnement tout en voulant le quitter après son bac. Mathilde est prise en étau entre sa famille, sa vie d'ado et celle de vouloir faire des choix qui lui correspondent mais qui peuvent ne pas correspondre à ce qu'on attend d'une jeune femme comme elle.
Son émancipation passe par la compréhension du passé de sa mère et elle va se rendre compte qu'elle est bien plus proche d'elle dans sa volonté d'indépendance et de vouloir mener son chemin de sa propre manière. Ce voyage qui débute en découvrant les souvenirs de sa mère puis en se rendant au Canada va lui permettre de s'affranchir de son passé et de construire le début de vie à laquelle elle aspire.
Ce roman est très prenant et il nous plonge dans les réflexions d'une ado qui cherche à se comprendre. Une fois qu'elle aura ouvert la porte pour explorer ce qui la bloquait depuis longtemps, sa vie semblera plus apaisée. Une belle écriture et une belle histoire pour ce premier roman qui mérite d'être découvert.
« De nouveaux endroits » a été mon point de départ dans l’aventure comme jurée du Prix du Meilleur Roman des Editions Points.
Ce primo-roman est celui d’une quête identitaire, initiatique : celle de Mathilde, adolescente qui peine à trouver sa voie vers l’âge adulte. À 14 ans, elle avait dressé une liste de ce qu’elle souhaitait accomplir. Mais elle ne trouve pas sa place dans sa famille : que ce soit du côté de sa mère, ex-chanteuse et fortement alcoolique, que du côté de son père et de sa nouvelle famille, composée d’une belle-mère policière et de deux demi-frères.
C’est alors qu’elle décide de se rendre sur la terre de ses origines maternelles, en Colombie-Britannique. C’est l’heure des premiers émois amoureux, loin de sa mère qu’elle découvre sous un nouveau visage au travers de son passé, et ce par des extraits de son journal intime.
J’avoue que je n’ai pas su m’attacher au personnage de Mathilde, que j’ai trop souvent trouvée injuste envers ses proches, à la limite de la petite fille prétentieuse qui ne sait pas prendre les choses positives alors qu’elle est loin d’avoir une vie affreuse. Heureusement, il en a été tout autre pour d’autres protagonistes comme la belle-mère ou la grand-mère.
J’ai beaucoup plus apprécié la partie consacrée au voyage où l’héroïne fait un retour aux sources amenant un changement radical de son comportement. La plume de l’autrice, Lucile Génin, permet une lecture fluide de l’histoire. Mais la multitude des thèmes et sujets abordés risque de perdre plus d’un lecteur au fil des pages.
Je ne me suis pas plus attachée à Mathilde que ça sans doute parce que mon adolescence ne date pas d’hier… Quoiqu’il en soit, malgré ce grief, cela a été une bonne première découverte.
Mathilde a dix-sept ans.
L'âge des émois amoureux, du dehors qui percute, laisse des traces, des impactes.
L'âge de ne pas être sérieuse.
Mathilde a dix-sept ans.
Un père breton avec les basques sur terre. Une belle-mère et deux petits frères.
Mathilde, elle a mal au coeur quand sa mère boit. de desintox en desintox. Des vagues d'absences. de vagues excuses, de moins en moins, qui ne tiennent plus debout, mais maman non plus. On avait huit ans déjà, qu'on lui tenait les cheveux pour pas qu'ils trempent dans la cuvette.
Pourquoi elle boit, la mère ?
Il va falloir partir, partir loin, pour la trouver. Un peu. La gamine de Port Alberni, Colombie-Britannique. Découvrir des secrets enfouis, des déchirures, celles qu'on inflige au corps de la femme. Celles qu'on s'inflige aussi. Comme une punition.
Sans savoir.
On a dix-sept ans.
On n'est pas sérieuse...
Des défauts, certes. Les défauts d'un premier roman réussi.
Une déferlante d'émotions.
Dans un langage moderne, parfaitement adaptée au vocabulaire d'une jeune femme, Lucile Génin nous embarque dans son énergie. Parfois un peu trop vite, comme s'il fallait toujours rebondir pour donner corps à l'histoire.
Un premier roman initiatique, avec de très très jolis moments de plume
Gros coup de cœur pour ce premier roman qui m’a fait passer par toutes les émotions ! Un roman traitant de beaucoup de sujets, très actuel.
Mathilde est une jeune fille de 17 ans très attachante. On la voit évoluer dans les 3 parties du roman et quitter progressivement l’adolescence pour devenir adulte. Elle a un sacré caractère, un peu insolente et plutôt révoltée ou en tout cas en colère. C’est un peu normal avec l’enfance que sa mère lui a fait vivre. Sa mère, Anne, enchaîne les cures de désintoxication pour retomber dans l’alcool à chaque fois. Après le divorce, son père a demandé sa garde. Il a refait sa vie avec une femme commissaire plus jeune que lui. Ils ont eu deux garçons. Mathilde n’apprécie pas sa belle-mère mais son opinion va peu à peu changer quand sa mère va tomber amoureuse de son infirmière, Olive.
17 ans, c’est aussi le moment de choisir son orientation après le baccalauréat, une question difficile, que faire de sa vie ? Mathilde est passionnée par le cinéma mais son père dit que ce n’est pas un métier.
17 ans, c’est aussi l’âge des premiers amours, désirs et relations sexuelles. Entre amour et amitié, comment se conformer à l’image que les autres attendent d’elle. Sa poitrine est plate et elle ne met pas des robes et des talons comme son amie Hélène. Elle préfère courir encore et encore, s’échapper.
Et un jour, elle tombe sur des lettres et le journal intime de sa mère à son âge. Elle comprend que le problème d’alcool de sa mère est aussi une profonde dépression commencée dans une autre vie. Sa mère ne lui a jamais parlé de sa vie au Canada ni de sa famille. C’est comme si elle n’existait pas. Mathilde va mener son enquête, tenter de découvrir ce que cache sa mère et décider de partir au Canada rencontrer sa grand-mère maternelle.
Le face-à-face mère-fille est émouvant. Chacune a ses blessures.
Lucile Génin glisse de temps en temps des remarques sur l’écologie, le féminisme, l’éducation des hommes. Chaque personnage est intéressant et a une épaisseur.
J’avais parfois l’impression de suivre une série TV. L’écriture est dynamique. C’est une jeune fille de 17 ans qui raconte son histoire. Il y a des rebondissements, en tout cas de l’action, qui fait qu’on ne s’ennuie jamais. Bref je l’ai dévoré en une matinée lors de mes congés. Un premier roman très maîtrisé. J’ai hâte de lire d’autres livres de cette jeune autrice.
Merci Babelio et les Editions du Sous-Sol pour cette lecture
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