"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans cette deuxième série ("Affaires d'Etat") le « permis de tuer » prend une autre dimension : régler rapidement et définitivement certains problèmes d’Etat avec une légitimité (relative) des luttes de pouvoirs au plus haut, en frappant des crapules décisionnaires et responsables. Il s’agit bien d’éliminer les déviants du haut de la pyramide : les chefs et non plus les seconds couteaux ; même si « la justice et la morale ne sont jamais les vrais moteurs de ce genre » p 9 .
Dans cette nouvelle mission concernant le trafic international d’êtres humains, la prostitution de mineurs, … « le tueur » va devoir faire équipe avec son honorable correspondante. Son cynisme originel va apparaitre un peu plus complexe continuant à donner de l’épaisseur au personnage. Et, s’il va éliminer notamment un procureur couvrant de nombreux trafics, il ne va pas hésiter à réaliser un vrai massacre pour libérer une fillette qu’il avait déjà rencontré et qui avait été enlevée.
C’est une histoire Tarantinesque avec une certaine couche philosophique, au nihilisme un peu plus complexe qu’il n’y parait comme Matz sait les concocter. La maitrise graphique de Jacamon n’est plus à souligner et ses traits et colorations contribuent à faire de cette BD de genre une réussite.
Matz continu de développer les complexités de "son" tueur dans notre monde d'aujourd'hui. Cynisme et égoïsme sont (un peu) dépassés pour laisser filtrer des émotions et attentions à des (jeunes) "frères humains" ... sans toutefois se découvrir pour ne pas s'affaiblir (problématique du chasseur et du chasseur chassé).
Bien sûr le concept de tuer a gages dérange, même si c'est parfois pour les "bonnes causes" (ouvrant d'ailleurs une thématique sur la pertinence de choix radicaux dans les démocraties ...).
Mais au delà de la froideur apparente, le cynisme oblige parfois à aller au fond de certaines sensibilités et rationalités.
De plus les dessin de Jacamon, ainsi que les colorations, sont superbes et donnent un relief particulier à cette histoire.
Une BD "noire" qui se démarque.
Premier tome d'une série entreprise en 1998 et qui en est à son onzième épisode. Le thème traite d'un tueur à gage. Loin des héros télévisés, ce tueur est un homme assez ordinaire. Vivant seul, il en est arrivé à devenir un tueur par opportunité. Son caractère solitaire se prête bien à cette activité différente.
Ce premier tome fait un focus sur l'accession du tueur à ce métier puis sur ces années de solitude faites de meurtres camouflés en accident. Pas une seule fois, le tueur cherche à se trouver une excuse pour se justifier. Il explique, froidement, comme son caractère peut l'être, sa vie, simplement.
Le thème est original, traitant d'une sorte d'anti-héros, faisant parfois rêver, mais calmant les ardeurs des aventuriers en herbe.
Mais l'atout de cette bande dessinée réside dans la mise en page des cases. Chaque page est différente et mets du rythme là où il n'y en a pas. Le dessin se prête au genre. Bien travaillé, mais aux couleurs parfois ternes, pour enfoncer le lecteur dans une ambiance de solitude un peu glauque.
Ce premier tome est excellent et donne envie de continuer la série pour connaître la vie de ce tueur un peu plus en profondeur.
Je remercie l'éditeur pour l'acquisition de cette bande dessinée durant l'opération 48h de la BD.
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